Montebourg, ministre du Redressement… du textile breton !<!-- --> | Atlantico.fr
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Après avoir promu la marinière "made in France", Arnaud Montebourg choisit de remettre une légion d’honneur à la patronne du groupe textile Guy Cotten.
Après avoir promu la marinière "made in France", Arnaud Montebourg choisit de remettre une légion d’honneur à la patronne du groupe textile Guy Cotten.
©Le Parisien

Marinière et ciré

Arnaud Montebourg choisit de remettre une légion d’honneur à Nadine Bertholome-Cotten, patronne du groupe textile Guy Cotten, inventeur du fameux ciré jaune.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Après avoir avantageusement fait la promotion de la marinière « made in France » signée Armor-Lux, voici qu’Arnaud Montebourg, dans sa première salve de légions d’honneur annoncée comme le veut la tradition le 1er janvier, choisit de distinguer Mme Nadine Bertholome-Cotten. Pour les non-initiés, cette gente dame est la patronne du groupe textile « bretonnant » Guy Cotten, inventeur du fameux ciré jaune et de la capuche magique qui suit les mouvements de la tête (en politique, ça peut servir…). Pourquoi une telle fidélité à la Bretagne de la part de notre ministre du Redressement productif ? Eh bien il semblerait que ces petits coups de pouce soient liés à une demande expresse de son principal soutien breton lors des primaires socialistes, le député de Concarneau Gilbert Le Bris, qui avait suggéré au camarade Arnaud pendant sa campagne d’aider ces deux entreprises, Armor-Lux et Guy Cotten. Conclusion : l’homme sait parfois tenir parole.

Mais là n’est pas l’essentiel. Les encouragements répétés d’Arnaud Montebourg à ce type d’entreprises montrent, en creux, que ce chantre de la démondialisation ne comprend pas le monde qui vient, que la refonte de notre outil de production passe par des investissements massifs dans les nouvelles technologies et l’innovation, en clair, par une mutation profonde de l’économie française qui doit, en outre, s’adapter aux marchés mondiaux. Or, Arnaud Montebourg s’échine à vanter les mérites de petites PME qui n’hésitent d’ailleurs pas à délocaliser une partie de leur fabrication dans les pays émergents où le coût du travail est très sensiblement inférieur au nôtre.

Pour l’instant, l’homme de Bercy a beaucoup fait parler de lui grâce à quelques coups de com’ plus ou moins réussis. Pas mal aussi à la rubrique « people » du fait de ses amours puis de sa rupture spectaculaire avec Audrey Pulvar. Les Français aimeraient plutôt l’entendre sur les grandes questions énergétiques du XXIe siècle, sur les énergies fossiles qui reviennent en force, notamment le charbon qui redeviendra bientôt la première source d’énergie mondiale devant le pétrole, sur la manière dont nous allons gérer notre propre transition énergétique dans les dix années à venir… En résumé, il serait temps que M. Montebourg prenne la dimension du poste en ce début 2013, une année stratégique qui nous dira si les mots « pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi » ont vraiment un sens.

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