Mondial 2014 : pourquoi l’album Panini est l'animateur des "récrés" depuis plus de 50 ans<!-- --> | Atlantico.fr
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Les vignettes Panini ont toujours autant de succès
Les vignettes Panini ont toujours autant de succès
©Reuters

Indémodable

La création des frères Giuseppe et Benito Panini reste un succès international.

Vincent Roger

Vincent Roger

Né en 1969, élu de Paris de 2008 à 2020, conseiller de plusieurs ministres, Vincent Roger a été délégué spécial de la région Île-de-France aux Jeux olympiques et paralympiques de 2017 à 2021.

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Samedi dernier j'assistais à un mariage : ambiance smoking pour les messieurs, robe de soirée pour les dames. Incroyable mais vrai : sur un coin de table durant le cocktail, deux couples s'échangeaient des vignettes de l'album Panini pour la coupe du monde 2014. Ils avaient en leur possession la liste, établie par leurs chérubins respectifs, des autocollants manquants. Un peu surpris de leur audace et du caractère décalé de leur action, ils y allaient gaiement. 

Plus de 50 ans plus tard, toute la réussite des frères Giuseppe et Benito Panini pourrait se résumer dans cette anecdote. Marchands de journaux à Modène, ils eurent en 1961 l’idée de génie de vendre des images de footballeurs. Au début, elles n’étaient pas autocollantes : cette révolution adhésive s’effectuera en 1970, date du premier album Panini pour une coupe du monde lors du premier Mondial mexicain. A l’heure du tout digital, l’entreprise Panini se porte à merveille : présente dans plus de 110 pays, son chiffre d’affaires dépassera sans doute les 700 millions d’euros en 2014. Lors de la précédente Coupe du monde de 2010, un milliard de pochettes avaient été achetées soit 5 à 6 milliards de stickers vendus. En 2014, cela devrait exploser tant l’engouement est manifeste - pour information, la pochette comprenant  5 autocollants se vend en France à 0,60€. Il y a 639 photos dans l’album FIFA World cup Brasil : avec 100% de chance, cela vous en couterait déjà pour près de 80€. A noter que, très souvent dans Paris, les kiosquiers sont en rupture de stock.

Le système est bien fait : au bout d’un moment vous n’achetez que des doubles, la mécanique est ainsi enclenchée. Vous êtes dans l’obligation d’inviter vos enfants à rentrer dans l’économie du troc de vignettes, et c’est là où cela devient génial : enfants et parents, tous se mobilisent. On s’envoie des SMS entre parents, on organise des gouters en mode bourse d’échange, les enfants échangent à la récré. Dans un monde de plus en plus numérique et désocialisé, où beaucoup d’enfants se recroquevillent devant leur DS, Panini devient un vaste mouvement de convivialité entre les gosses, au sein d’une famille et entre les parents. Outre l’obligation de se structurer dans les échanges, il y a un côté appel à la débrouillardise dans cette affaire - sans oublier un autre aspect pédagogique : faire un album donne notamment des connaissances en géographie. J’en prends le pari, beaucoup d’enfants ont découvert l’existence du Honduras grâce à leur album.

Et puis, je l’avoue pour les pères, à travers leur progéniture, c’est retrouver aussi la saveur de la madeleine de Proust que constituent ces échanges. Mon premier album, c’était pour la coupe du monde de 1978 en Argentine : les stickers de l’italien Bettaga, du brésilien Cesar et de l’argentin Kempes étaient très recherchés. Aujourd’hui, avec la même passion, les enfants s’activent pour coller les photos de Balotelli, Neymar et Messi.

C’est là la grande force des Panini : les joueurs changent, mais eux demeurent indémodables.

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