Mirage de la haine : les gouvernements prétendent que les incidents anti-minorités sont en hausse, mais ça n’est pas le cas<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Les dirigeants influents de Joe Biden à l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Arden et au gouverneur de Californie Gavin Newsom prétendent que la haine des minorités menace la démocratie.
Les dirigeants influents de Joe Biden à l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Arden et au gouverneur de Californie Gavin Newsom prétendent que la haine des minorités menace la démocratie.
©JOSEPH PREZIOSO / AFP

Fausse polémique

Les gouvernements du monde entier affirment que les "incidents haineux" augmentent, mais ce n'est pas le cas. La tolérance envers les minorités raciales, sexuelles et religieuses n'a jamais été aussi élevée.

Michael Shellenberger

Michael Shellenberger

Michael Shellenberger est un militant écologiste américain. Fondateur de l'association Environmental Progress et du think tank Breakthrough Institute, il se réclame de l'écomodernisme dont il est l'un des signataires du manifeste.

Voir la bio »

Les gouvernements du monde entier affirment que les "incidents haineux" augmentent, mais ce n'est pas le cas. La tolérance envers les minorités raciales, sexuelles et religieuses n'a jamais été aussi élevée. Les élites fabriquent une fausse crise de "haine" comme prétexte pour l'espionnage de masse, les listes noires et la censure.

La haine du public envers les minorités raciales, sexuelles et religieuses est si incontrôlable qu'elle met en péril notre démocratie. C'est du moins ce que les dirigeants influents de Joe Biden et Barack Obama à l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Arden et au gouverneur de Californie Gavin Newsom veulent nous faire croire.

La semaine dernière, Newsom a annoncé une initiative de l'État permettant aux citoyens de signaler les discours défavorables (« incidents de haine » non criminels) qu'ils voient en ligne :

Le "Civil Rights Department" (CRD) de Californie invite les citoyens à spéculer sur le mobile de "l'auteur".

Dans un communiqué, le bureau de Newsom a déclaré que la législation était "en réponse directe à l'augmentation des crimes de haine signalés en Californie, qui ces dernières années, ont atteint leur plus haut niveau depuis 2001 – bondissant de près de 33% de 2020 à 2021".

En effet, les plaintes pénales pour crimes haineux ont considérablement augmenté, de 80 % de 2012 à 2021, selon les données de l'État de Californie.

Maisles condamnations pour crimes de haine sont restées stables. En 2012, il y a eu 107 condamnations pour crimes haineux en Californie. En 2021, il y en avait 109, selon les mêmes données.

Il est possible que les crimes haineux aient réellement augmenté de 80 % et que les jurys aient décidé de ne pas condamner les procureurs. Dans mon livre San Fransicko, je rassemble un grand nombre de preuves pour montrer que les habitants de la Californie sont devenus plus tolérants envers le crime.

Mais il est également possible que les condamnations soient restées les mêmes parce qu'il n'y a pas eu d'augmentation des crimes de haine pouvant être poursuivis. Et il se peut que les procureurs californiens aient simplement qualifié davantage de crimes de crimes de « haine » parce qu'ils ont été incités à le faire par l'accent accru de 700 % à 1 000 % des médias sur le racisme entre 2011 et 2020.

Quoi qu'il en soit, le nombre total de plaintes pour crimes haineux en Californie est insignifiant. Il n'y a eu que 285 plaintes pour crimes haineux en Californie, un État de 39 millions d'habitants, en 2021. Il y a eu un ordre de grandeur de plus d'homicides en Californie, 2 361, en 2021.

Les préjugés existent toujours aux États-Unis. La fusillade de l'église californienne de mai 2022 était motivée par la haine politique. Et le récent tireur du centre commercial du Texas a peut-être été motivé par une idéologie raciste. Mais les idéologies ne s'alignent pas parfaitement sur le plan politique. Le tireur de l'église californienne était taïwanais et motivé par un obscur grief politique. Le tireur texan était peut-être raciste, mais il était aussi latino. Et le tireur récent à Nashville était trans et visait des chrétiens.

Et dans de nombreux cas, l'idéologie politique est clairement secondaire par rapport à la maladie mentale. Ce fut certainement le cas du sans-abri psychotique et toxicomane de Berkeley qui a attaqué le mari de l'ancienne présidente de la Chambre Nancy Pelosi à San Francisco l'année dernière. Et cela a peut-être été le cas avec les tireurs du Texas et de Nashville.

En vérité, l'acceptation des différences raciales, religieuses et sexuelles n'a jamais été aussi élevée dans l'histoire de l'humanité. Jamais auparavant les couples homosexuels et métis n'avaient été aussi bien acceptés dans tous les pays occidentaux, qui sont beaucoup plus tolérants que la plupart des autres pays du monde.

Les personnes trans sont célébrées, avec une émission de téléréalité entière consacrée à documenter de manière festive la chirurgie de réassignation sexuelle et l'utilisation d'hormones d'une fille trans nommée Jazz Jennings. Et peu d'endroits célèbrent plus le transgenre que la Californie. Tout cela soulève une question. S'il n'y a aucune preuve que les "incidents de haine" augmentent, des preuves abondantes que la tolérance augmente et des preuves accablantes que les médias ont créé une panique morale à propos du racisme, pourquoi des nations et des États de taille nationale comme la Californie exhortent-ils à l'espionnage de masse et à la création de listes noires ?

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !