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Mais qu’est-ce que les Turcs font dans l’OTAN ? Et s’ils y sont qu’y faisons-nous encore ?
©OZAN KOSE / AFP

Bruit de vagues en Méditerranée

C’est un peu facile mais on a très envie de dire OTAN en emporte le vent.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quand l’OTAN fut fondée den 1949, cette organisation militaire avait un ennemi affiché et déclaré : l’Union soviétique stalinienne. Le parapluie américain était nécessaire pour protéger les Européens qui avaient peur de l’Armée rouge.

Depuis l’URSS a disparu. Plus d’ennemi alors ? En tout cas il n’est pas nommé. Mais avec des amis comme la Turquie et la Grèce – toutes deux membres de l’OTAN – pas besoin d’ennemi. Il est en effet patent – et ce encore plus ces derniers jours – que Turcs et Grecs se détestent cordialement.

Erdogan a envoyé un bateau de forage, escorté par sa marine de guerre, dans les eaux grecques riches en hydrocarbures. Athènes proteste et en appelle à l’Union européenne et à l’OTAN. Pas de réponses. Seul Macron a entendu l’appel et il n’a pas eu tort.

Un porte-hélicoptères français, deux avions Rafale basés en Crète sont venus épauler la marine grecque. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, rappelons que et la France et la Turquie et la Grèce font partie de l’OTAN. Il paraît que ça s’appelle une alliance…

La pantalonnade ne serait pas complète si on ne mentionnait pas l’amusante réaction du Pentagone. Les Américains se sont inquiétés de la présence de nos navires en Méditerranée. Ils ont regretté la tension entre deux « alliés précieux » (la France et la Turquie). Si Erdogan est un allié précieux, que faisons-nous encore dans cette galère ?

Les Américains, au nom de la Realpolitik, ont laissé Erdogan massacrer leurs alliés kurdes en Syrie. Washington a certes froncé un peu les sourcils. Erdogan sagement a laissé ses supplétifs arabes tuer les Kurdes pendant quelques semaines. Puis, satisfait, il s’est retiré non sans établir une « zone de sécurité » en territoire syrien. C’est ça l’OTAN ?

Reste l’Union européenne dont la Grèce est membre ce qui n’est pas heureusement le cas de la Turquie. Il est vrai qu’elle n’a pas d’armée. Mais elle a le pouvoir de sanctionner durement les Turcs pour soutenir les Grecs. Elle ne le fait pas car Erdogan tient les Européens par les c… Il y a en Turquie des millions de migrants et de réfugiés. Nous versons des milliards d’euros pour qu’il les garde.

Un mot de trop et il menace de les lâcher dans la nature. C’est à dire chez nous. On est donc gentil avec lui. De toute façon l’Union européenne s’est déshonorée en ne réagissant pas quand Erdogan a transformé la basilique Sainte-Sophie en mosquée : les pays européens auraient pu quand même se souvenir qu’ils étaient de tradition et de culture chrétienne.

L’Union européenne ne vaut pas mieux que l’OTAN. A part ça tout baigne en Méditerranée. Des navires français, grecs, turcs, américains jouent tranquillement là-bas à la bataille navale. Les flots restent encore bleus. Mais ils sont en train de prendre la couleur du croissant.

Ps : Une histoire très british pour comprendre ce que fait l’OTAN avec les Turcs. Un gentleman britannique passe sur une place ou des individus s’étripent à coups de bâtons. L’un d’entre eux lui demande : « Et vous, vous êtes avec qui ? ». Réponse : « Avec celui qui a le plus gros bâton ». 

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