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Macron a des problèmes avec les frères Villiers : Philippe l'adore mais Pierre ne peut pas le saquer…
©Elysee

Silence dans les rangs ?

Le président de la République avait été très bien reçu au Puy du Fou. Beaucoup moins bien à l'Etat-Major des armées.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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En son temps, quand il n'était encore que ministre de l'Economie, Emmanuel Macron fit un pieux pèlerinage en Vendée. Là-bas, au Puy du Fou, l'attendait Philippe de Villiers. Macron arrivait couronné d'une belle et lumineuse auréole. N'avait-il pas écrit que la France avait besoin d'un roi ? N'avait-il pas, en termes très émouvants, évoqué la figure de Jeanne d'Arc lors de la fête de la Pucelle à Orléans ? 

Rien d'étonnant à ce que le vicomte de Villiers, dont la vie entière a été consacrée aux Chouans et à la célébration du Sacré Cœur de Jésus, ait vu en Macron son fils spirituel. La rencontre fut marquée par un évènement symbolique de première importance : de Villiers confia les rênes d'un attelage au jeune Emmanuel. Ce dernier contrôla les chevaux avec un savoir-faire qui émerveilla son hôte. "Il saura conduire d'autres attelages" lâcha, ébloui, Philippe de Villiers. 

Muni de cette bénédiction, le ministre de l'Economie rentra à Paris satisfait et content d'avoir bluffé le vicomte : Il lui avait caché que c'est à lui-même qu'il pensait en parlant d'un roi et de Jeanne d'Arc. 

Les aléas électoraux ont voulu que s'accomplisse la prophétie de Philippe de Villiers. Aujourd'hui Emmanuel Macron conduit un attelage nommé France. Mais il a été très contrarié de découvrir que Philippe avait un frère : Pierre. Et celui-là, c'est un méchant. Un teigneux. Jeanne d'Arc, le roi, les Chouans et tout ça il n'en a rien à foutre… Ce qui l'occupe et le préoccupe c'est l'état de nos troupes. Car le général Philippe de Villiers est chef d'Etat-Major des armées. 

Or le président de la République a décidé d'amputer le budget de la défense de 850 millions d'euros. S'adressant à une commission parlementaire, le général de Villiers n'a pas mâché ses mots. "Je ne vais pas me laisser baiser comme ça" a-t-il dit dans une tonalité très virile. Ses propos, théoriquement confidentiels, ont fuité dans la presse. 

Macron s'est cru obligé de réagir. S'exprimant devant un parterre de généraux, il a adopté un ton dominateur et très martial. "Il y a des débats qu'il est indigne de mettre sur la place publique. Je n'accepterai aucune pression". Et il a conclu avec un solennel : "je suis votre chef !". C’est-à-dire "Silence dans les rangs et fermez la". 

Et vous savez ce qu'il a fait le général de Villiers ? Il l'a ouvert, s'affranchissant de son devoir de réserve, en publiant une tribune dans le Figaro. Pour rappeler poliment et fermement à Emmanuel Macron qu'il devait tenir ses engagements budgétaires. On en est là. Et on ne sait si le général de Villiers sera privé de dessert… 

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