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Location des utérus, achat des gamètes.... Comment notre marché ultra-libéral achète désormais la vie et impose la mort
©Flickr/genue.luben

Bonnes feuilles

Après son livre "Qui suis-je pour juger ?" et son opposition historique à la loi Taubira ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, Virginie Tellenne (Frigide Barjot) repart au combat : rétablir le droit fondamental des enfants à connaître leur père et leur mère biologiques, en maintenant légalement les unions homosexuelles et la seule filiation biologique. Extrait du livre "L'humain plus fort que le marché", publié aux éditions Salvator (1/2).

Virginie  Tellenne (Frigide Barjot)

Virginie Tellenne (Frigide Barjot)

Virginie Tellenne, parodiste sous le nom de Frigide Barjot, est présidente de L’Avenir pour Tous, le courant réformiste du mouvement originel de 2013. Son engagement au service du bien commun commence en 2009 avec la défense de Benoît XVI et des Chrétiens d’Orient. Il prendra de l’ampleur avec la Manif pour Tous qu’elle a conduite jusqu’au vote de la loi Taubira, et se poursuit désormais avec la défense de la démocratie par la miséricorde dans l’Avenir pour Tous. Contributions de : Arnaud Bouthéon, fondateur de Sens Commun, René Poujol, chrétien de gauche, le père Jean-Philippe Chauveau, prêtre des prostituées, Hervé Le Meur, écrivain écologiste, un pratiquant juif, un pratiquant musulman, Paul Colrat, président des Alternatives catholiques, Jean Marc Veyron La Croix, président d’Homovox, Pierre Barnerias, réalisateur et journaliste.

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Le marché de l’Humain est désormais aussi globalisé que le catholicisme est universel. Mais cette universalité de la religion catholique (novatrice par son peuple annonçant l’Évangile de Jésus, conservatrice par sa hiérarchie garante de la parole de Dieu et fondatrice de notre civilisation bimillénaire) est jour après jour relativisée par la sacralisation sans limite du marché mondial et de sa Très Sainte Troïka1. Depuis les années 1960, et malgré les mises en garde de tous les papes depuis Paul VI jusqu’à François, le marché mondialisé, tel Chronos dévorant ses enfants, engloutit intégralement l’Humain, de sa procréation à sa mort en passant par son existence tout entière sujette à l’exploitation économique, depuis que la société libérale, marchande, industrielle et individualiste a entrepris de coloniser la planète en supprimant toutes les frontières. Une étape est franchie quand, le marché trônant par Internet dans chaque foyer de producteurs-consommateurs, dont, rassurez-vous, le mien, chacun se décrète Dieu devant l’autel de son écran plat. Tous s’indignent d’impuissance devant les Grecs, orthodoxes de l’Humain, qui plébiscitent leur chef résistant à l’Europe de la GPA, tandis que Daesh massacre nuit et jour musulmans, yazidis et chrétiens d’Orient, jetant les familles à la mer, à la fosse commune et désormais dans nos bras, sans que nous nous apercevions que Mamon s’occupe avant tout de nous, les chrétiens d’Occident et assimilés, et pour peu de temps encore.

Devant la liquidation commerciale de la naissance, la dissolution de la filiation, la « re-décomposition » de la famille, la location des utérus, l’achat des gamètes, le clonage des embryons, l’accouchement du père et le suicide tarifé de la mort, bref, devant la disparition de la vie venue de Dieu et de la nature qu’Il nous a confiée, une partie des croyants de la planète, financée par des intérêts géostratégiques qui nous dépassent, s’est mise à répondre par une violence tout aussi illimitée à cette nouvelle violence. Ils répandent, au nom de Dieu, la mort barbare ou l’exclusion sans sursis. Ils imposent leur loi naturelle à eux, en oubliant de faire primer la loi d’amour du prochain sans laquelle nulle vie collective ni démocratique n’est possible. Ils étouffent la voix de la miséricorde sans laquelle aucune vie digne de ce nom – et de son nom –, n’est acceptable. Ces croyants religieusement modifiés imposent un dogme qui est le leur en affirmant par la violence qu’il est celui de Dieu. Avec ce dogme ils terrorisent et répandent la guerre dans les nations, s‘acharnent à devenir les maîtres-vengeurs du marché anonyme.

Le marché ultra-libéral qui achète la vie, impose la mort, le fait de façon différente mais aussi destructrice que le fondamentalisme religieux. C’est toujours pour prendre le pouvoir terrestre qu’une violence répond à une autre, piétinant les peuples, les êtres vivants et les consciences, accélérant dorénavant le processus de disparition du modèle de l’humanité posé par la Genèse et promu par l’Évangile, c’est-à-dire celui de l’humanité biologique, « socialisante », sexuée, humanisante et pacifi catrice, au profit de l’humanité « génésique », modifiable, marchande et guerrière du genre déraciné.

Extrait du livre "L'humain plus fort que le marché", de Virginie Tellenne (Frigide Barjot), publié aux éditions Salvator, 2015. Pour achter ce livre, cliquez ici.

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