Ligue des Champions - PSG/Milan AC : 3/0 Les Parisiens prennent la tête du groupe F

Et ils ont réagi, face une équipe italienne dépourvue d'Italiens, d'accord, mais pas d'accent français. Le genre de victoire qui compte quand une équipe commence à glisser doucement sur le toboggan du doute et que son entraîneur s'offre régulièrement les migraines des autres. Une victoire que ne laissaient pas forcément deviner les trente premières minutes, d'ailleurs, quand le pressing milanais mettait les sorties de balles parisiennes à la torture et que les milieux de terrain se montraient aussi efficaces que l'écriture inclusive. Mais tout ça, c'était avant l'action de classe d'un gamin insubmersible capable de remonter le terrain sur 50 mètres, en résistant aux charges à répétition d'adversaires rétifs, avant de servir un Kylian Mbappé qui n'attendait que ça (32e) ... Le genre d'action à même de soulager tout le monde et de rendre la suite beaucoup plus facile, surtout lorsque le stade comble devient un stade comblé, que l'adversaire est surpris dans la position du démissionnaire et que Kolo Muani se trouve au bon endroit pour profiter d'un ballon mal renvoyé par Maignan (53e). Le tout accouchant d'une victoire aussi précieuse que laborieuse rehaussée par un dernier but beau comme un dimanche ensoleillé (y'en a pas tellement dans l'année, hein ?!) : un débordement de l'inévitable Zaïre, une feinte géniale de Ramos et une finition clinique de Kang-In Lee qui venait de rentrer (88e). De quoi s'esbaudir, assurément.

Si le score final parait un tantinet flatteur au regard du jeu produit et du manque d'imagination de l'adversaire, il atteste aussi que le PSG n'a même pas eu besoin de bien jouer pour battre une équipe demi-finaliste de l'épreuve la saison passée et deuxième de Série A actuellement... Vous avouerez qu'il y a pire comme perspective. Mieux, à la faveur de la victoire de Dortmund à Newcastle, ce résultat permet aux Parisiens de reprendre la première place du groupe F. Franchement, que demande le peuple ?

Charge à eux de confirmer ce résultat à San Siro dans quinze jours. En l'emportant là-bas, ils se mettraient hors de portée du club italien, aujourd'hui bon dernier du groupe.

Comme d'habitude, histoire de compléter les choses, voici quelques appréciations individuelles totalement subjectives, forcément : 

Zaïre Emery : encore un match plein du haut de ses dix-sept printemps, avec une grosse personnalité, du volume, des rushs récurrents et des contrôles orientés d'école. Comme si tout cela ne suffisait pas, le faire tomber parait aussi difficile que de chopper un crédit à la banque pour un type en pleine cure de chimio. Hier soir, le méridien de Greenwich de l'équipe, c'était lui.

Mbappé : une nouvelle fois décisif lors d'une soirée qui compte (23 buts sur ses 25 derniers matchs en C1), le régional de l'épate a su remporter son face-à-face avec Reijnders avant de placer sa spéciale (en fermant son pied au dernier moment). Si Maignan n'était pas Maignan, il aurait alourdi le score (58e, 81e).

Kolo Muani: un but madré qui fera du bien à un attaquant qui n'a cependant pas suffisamment "calé" les ballons et qui s'est montré parfois emprunté. Le défaut de ses qualités, donc (tiens, ça me rappelle une ex qui n'était ni particulièrement intelligente, ni particulièrement cultivée, mais dont j'aimais tout le reste).

Dembélé : une première période à oublier avec peu de percussions et un carton jaune symbolique de sa frustration... Une seconde marquée par un but refusé sur une faute d'Ugarte (47e) et par une frappe mal renvoyée par Maignan sur Kolo Muani. Insuffisant, donc, une nouvelle fois. Bilan : actuellement, il ressemble à un bon joueur qui a mal tourné.

Giroud : peu de bons ballons à négocier, un travail ingrat à fournir, un partenaire (Leao) qui l'oublie trop souvent et un lob malin quand Donnarumma veillait au grain : hier soir, dans un match qui n'était pas pour lui, il n'a pas fait grand-chose, pas même son âge.

En maintenant ? Mais vivement le prochain match du PSG, pardi ! Puisque l'amusement et la distraction sont désormais les seules choses qui comptent. Oui, se distraire, se distraire, se distraire encore ! Puisque notre vie n'est plus qu'un prétexte pour jouer ou pour voir jouer les autres. Comme s'il nous fallait systématiquement travestir le réel, en le rendant ludique, pour pouvoir le supporter... Si vous voulez mon avis, le bilan est néfaste : le ludique, il n'y a pas si longtemps un moyen, est devenu une fin pour notre réel appauvri et bientôt privé de toute substance. Jusqu'où ? Mais jusqu'à ce que nous en crevions un jour ! Sans même nous être aperçus que nous avons été vivants. Mais qu'importe, je vous le dis et je vous le redis, vivement le prochain match, du PSG ! Ou même... d'autres ! Oui, d'autres ! La preuve : allez le PSG ! Allez tout le monde ! Allez n'importe qui !!!