Ligue des Champions Barcelone/PSG : Le PSG découvre l'homérique !<!-- --> | Atlantico.fr
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L'équipe du Paris Saint-Germain sur la pelouse du FC Barcelone après la victoire hier.
L'équipe du Paris Saint-Germain sur la pelouse du FC Barcelone après la victoire hier.
©Josep LAGO / AFP

Victoire prestigieuse

Malgré une entame de match ratée, le PSG, bien aidé par l'expulsion (méritée) d'Araujo dès la 29e minute, sera au rendez-vous des ½ finales contre le Borussia Dortmund. Sans Messi, sans Neymar, mais avec Barcola et Vitinha.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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En quelque discrédit que soit tombé le mot "performance" par la manière abusive et tortionnaire dont il a été prodigué dans ces temps de journalisme sportif douloureux, il est nécessaire de l'employer ici. Ceci pour plusieurs raisons : par la rareté de la chose, déjà, puisque le PSG, jusque-là, ne s'était jamais qualifié après avoir perdu le premier match ; par le prestige de l'adversaire éliminé ensuite, car même si cette version du Barça n'était pas la meilleure, ce n'était tout de même pas n'importe qui ; et enfin par les capacités de réaction insoupçonnées d'une équipe qui a su revenir dans la partie après avoir encaissé un but dès la 11e minute.
À ce sujet, vous me direz, "pourquoi ont-ils réagi" ? Une prise de conscience ? Une flambée de remords ? Allez deviner... Ce que l'on sait, c'est que la révolte a été lancée par un Barcola des grands soirs : un débordement, deux ou trois dribbles incisifs (un coup j'te vois, un coup j'te vois pas) et Araujo commettait la faute de trop à la 29e... Bilan : l'arbitre sortait le gros rouge qui tache, le Barça allait jouer la dernière heure à dix et le PSG n'était plus séparé de la réalité par l'impossible. Tout ça pour vous dire que le match venait de tourner. La suite ? À peine croyable : avec une domination presque sans partage des Parisiens face à des Barcelonais qui perdaient leur jeu, leurs nerfs et leur coach, expulsé lui aussi ! De quoi permettre aux joueurs de Luis Enrique des dédoublements, des compensations et des transitions qui dopaient leur détermination. De quoi permettre des buts, surtout.
Attention, pas deux, pas trois, mais quatre ! Oui, quatre ! Vous avez bien lu, quatre pions ! Par Dembélé, Vitinha et Mbappé deux fois (40e, 54e, 61e sur penalty, 89e) ! Un concert foudroyant ! De quoi avoir envie de se passer de la cire chaude sur les seins ! Pardon ? S'il y a eu quelques sueurs froides, si l'équipe a semblé gangrenée par les métastases du doute ? Ben, à part une belle intervention de Donnarumma, une situation brûlante de Raphinha et deux sauvetages de Marquinhos au moment où la nuit était tombée de tout son poids, pas vraiment. Ce qui m'amène à dire que tous ceux qui pensaient que les Parisiens finiraient par retomber dans les pièges à loup du passé en furent pour leurs frais. Car cette fois, pas de panique... pas de trouille... pas de faillite mentale... non, rien de cela... Seulement du courage, de la détermination et des joueurs qui allaient finir dans un fauteuil après avoir sauvé les meubles. 
Franchement, juste de quoi s'esbaudir et foutre à la porte tous les représentants en mauvais souvenirs.
Et maintenant, quelques appréciations individuelles, toutes positives, forcément :
Barcola : très actif, spontané et provocateur en diable, en plus de pousser Araujo à commettre la faute de trop et d'amener le but, il a été l'homme le plus dangereux. Bref, il n'est peut-être pas plus épais qu'une confidence mais... quel joueur !
Luis Enrique : s'il lui arrive trop souvent d'utiliser un langage qu'on ne comprend pas toujours, s'il s'autorise parfois des compositions d'équipes improbables, il a su, au meilleur moment, rectifier le tir. En mettant ses meilleurs joueurs à leurs meilleures places, il a grandement contribué à la qualification. Franchement, des matchs comme ça, il peut s'en faire de très beaux bouquets.
Dembélé : pour une fois, après un début de match à l'envers, celui qui a l'habitude de déséquilibrer les défenses en a fait tomber une. Sous les sifflets de ses anciens supporters, son but, son pénalty provoqué et son activité ont pesé lourd.
Marquinhos : le taulier, le capitaine et le dabe de la défense a livré un gros combat et gagné de nombreux duels. Son match ? Exemplaire et rempli d'efforts nobles et de verstes parcourues (une verste = 1067m). Il faudra se souvenir de sa couverture sur Gundogan (65e), de son sauvetage devant Torres (66e) et de son contre devant Lewandowski (88e). En un mot : Jean Valjean soulevant la charrette ! Historique.
Vitinha : lui aussi a beaucoup couru. Au point qu'on peut accorder les circonstances exténuantes à celui qui était venu hier soir au grand complet. La preuve, il a encore marqué de loin, sa signature. Moralité : cette campagne européenne est en train de faire de lui une référence dans le milieu. À côté aussi.
Mbappé : à l'image de son duel raté face à Ter Stegen (28e), il a mis beaucoup de temps avant de peser sur la rencontre. Mais en sortant du bois pour transformer le pénalty de la qualification et en inscrivant un second but plein d'opportunisme en s'y prenant par deux fois, il a encore une fois prouvé que son histoire au PSG continuait. 
Et maintenant me direz-vous ? Eh bien direction toute vers les demi-finales, contre le Borussia Dortmund, un club déjà affronté en phase de groupes ! Un challenge qui semble à la portée d'une équipe qui s'est montrée capable, une fois n'est pas coutume (*), d'abolir les hasards et de forcer la joie à choisir son camp. Un challenge qui pourrait même dessiner un avenir à une équipe dont beaucoup affirmaient qu'elle n'en avait plus.
Attendez... un avenir... bon, je m'enflamme peut-être... Mais un futur, certainement. Pas de quoi s'inquiéter, donc. Après tout, le futur, c'est juste du passé à l'envers...
(*au fait, c'est à partir de combien, coutume ?)

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