Le Vatican condamne l’inscription d’un droit à l'avortement dans la Constitution française<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron lors d'une visite à Rome auprès du pape François.
Emmanuel Macron lors d'une visite à Rome auprès du pape François.
©VATICAN MEDIA / AFP

IVG

Le Vatican s'est opposé, via son média officiel, à l'inscription dans la Constitution française de la "liberté garantie" pour les femmes d'avoir recours à l'IVG.

Hélène de Lauzun

Hélène de Lauzun

Hélène de Lauzun a étudié à l'École Normale Supérieure de Paris. Elle a enseigné la littérature et la civilisation françaises à Harvard et a obtenu un doctorat en Histoire à la Sorbonne. Elle est l'auteur de l'Histoire de l'Autriche (Perrin, 2021).

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Alors que les députés français viennent de voter à une écrasante majorité en faveur de l'inscription d'un droit à l'avortement dans la Constitution française, le Vatican est sorti de son silence pour condamner cette perspective dans une déclaration ferme et sans équivoque destinée à rappeler que l'avortement est un meurtre et que sa promotion n'a pas sa place dans un texte constitutionnel.

Le site d'information du Vatican a publié mercredi 7 février un éditorial condamnant sans réserve le changement que les parlementaires français s'apprêtent à introduire dans la constitution de la Vème République, en y inscrivant un droit – ou plutôt une liberté – à l'avortement.

La France s'apprête à se doter d'une « Constitution contraire à la vie, » s'inquiète l’auteur du document, Massimiliano Menichetti, journaliste à la tête de Radio Vatican et du site Vatican News.

Le communiqué de presse de Vatican News rappelle sans équivoque les propos du pape François lors de sa visite en Slovaquie à l'automne 2021 : « l'avortement est un meurtre. » En septembre 2023, lors de son voyage à Marseille, le pape François avait également dénoncé l'avortement comme un « faux droit au progrès. »

Le texte s'offusque de la contradiction qui figurera dans la constitution française, qui invoquera simultanément le respect de la personne humaine et la possibilité de donner la mort. « Comment est-il possible d'inscrire dans la Charte fondamentale d'un État une norme qui autorise la mort d'une personne tout en protégeant la personne humaine ? On retrouve ici pointé du doigt pointé le fameux « en même temps » qui régit l'action du président Macron en toute chose et lui fait multiplier les incohérences.

Dans son article, Menichetti s'inquiète du divorce croissant entre la maîtrise technologique, le progrès scientifique et le mépris de la personne humaine. Alors que tous les éléments de la connaissance humaine en 2024 vont dans le sens d'une connaissance toujours plus avancée de l'embryon humain, celui-ci se voit encore refuser le statut de personne humaine à part entière. Au-delà de la question française de l'inscription de l'avortement dans la Constitution, il en profite pour dénoncer toutes les formes d'eugénisme et de manipulation de l'embryon, réduit à l'état d'objet.Enfin, il déplore l'incapacité du monde politique à mettre en place de véritables politiques d'accueil de la vie et de soutien aux plus vulnérables :

Le défi est de promulguer des lois et de modifier les constitutions avec des propositions pour la « vie et non pour la mort. Des investissements et des mesures pour renforcer les structures et les réalités capables de prendre en charge la souffrance, la peur, les situations extrêmes et dramatiques. »

Bien que cette déclaration n'émane pas directement du pape François, elle fait explicitement écho à ses paroles et condamne le changement constitutionnel actuellement à l’étude en France – plus vigoureusement que ne l'ont fait les évêques français. La conférence épiscopale française s'était contentée de rappeler que toute vie est un « don », qui doit être respecté depuis son origine jusqu'à la mort naturelle, sans jamais décrire l'avortement comme la mise à mort organisée du plus fragile des êtres humains.

Cet article a été publié initialement sur le site The European Conservative : cliquez ICI

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