Le saviez-vous ? Le pape François est fils de migrants !<!-- --> | Atlantico.fr
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Ce samedi 16 avril, le pape François s'est rendu sur l'île de Lesbos (Grèce), à la rencontre des réfugiés. Le souverain pontife a fait le choix de revenir avec 12 Syriens.
Ce samedi 16 avril, le pape François s'est rendu sur l'île de Lesbos (Grèce), à la rencontre des réfugiés. Le souverain pontife a fait le choix de revenir avec 12 Syriens.
©Reuters

Chronique de la connerie ordinaire

Oui, c'est un saint homme. Et en plus il est de très bonne famille.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'Osservatore Romano ne nous en a rien dit. La Croix nous le cache. La Vie, Pèlerin, et des ribambelles de bulletins paroissiaux refusent de nous en parler. Or la nouvelle est belle comme l'Annonciation, émouvante comme la Nativité : le pape François est fils de migrants !

C'est à Libération que l'on doit cette révélation. Elle figure dans le titre d'un article assez touchant consacré à la visite rendue par le Pape à des réfugiés installés sur l'île de Lesbos. On comprend mal pourquoi cette information capitale a été pendant si longtemps passée sous silence. Les médias nous rappelaient régulièrement que le pape François était – comme des millions d'autres Argentins – fils d'immigré italien. Immigré ? Mais c'est d'un commun, d'un banal…

Libération aime le mot "migrant". Il sonne comme une adorable petite musique. Il a le goût d'une délicate friandise. Et la senteur parfumée des roses qui poussent dans le jardin de cet excellent journal. En d'autres temps Libération se serait moqué d'un souverain pontife posant les pieds sur une île symbole d'amours que le Saint-Siège condamne sévèrement. Et il n'y a pas si longtemps, au lendemain de l'élection de François, le même journal remplissait ses colonnes avec des articles indiquant que, peut-être, le nouveau pape avait pactisé avec la sanglante dictature militaire argentine.

Fini tout ça. Maintenant une fumée blanche s'élève au-dessus du siège de Libération : "Habemus papam" s'écrie Laurent Joffrin suivi par sa rédaction. C'est que le pape a fait le geste qui le lave de tous ses péchés (le plus grave étant certainement son attachement au catholicisme…) : il est allé porter la bonne parole à des migrants. Ce qui lui vaut d'être adoubé, baptisé, fils de migrants.

Nous espérons que le journal de Joffrin n'en restera pas là. Qu'il nous racontera ce que fut l'héroïque et pathétique traversée des mers par les parents de François qui quittèrent les côtes italiennes sur une frêle embarcation. Qu'il nous rapportera, leur canot pneumatique ayant chaviré, l'émouvant échange entre le petit François et son père. "Papa c'est encore loin l'Argentine ?". "Tais-toi et nage".

Il y a également une autre piste que Libération devrait creuser. Outre le Pape, il y a un autre Argentin célèbre : Che Guevara. Ses parents étaient d'origine espagnole et irlandaise. Des migrants quoi ! Quel bonheur, quelle extase ce serait que de relier dans la même étreinte fusionnelle La Havane et le Vatican.

Mais tout ça n'est que vaine polémique. Car à titre personnel je ne peux que me réjouir de la noble ascendance du pape François. Elle me rapproche de lui. Car moi aussi je suis fils de migrants. Les miens, il est vrai, venaient de Pologne ce qui, j'en conviens, n'est pas très chic. Mais en même temps ils étaient quand même de la même origine que Marie et le petit Jésus (pour le père on ne sait pas bien…). Le pape François y sera certainement sensible.

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