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Le PS finira cassé comme la SFIO ! Et il n’y aura pas de Mitterrand pour recoller les morceaux…
©Richard Melloul

Souvenirs, souvenirs...

L’Histoire se répète toujours deux fois. La première comme une tragédie, la seconde comme une farce. Celle qui se joue sous nos yeux est particulièrement pitoyable.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Guy Mollet mourut en 1975 après 50 ans de bons et loyaux services rendus à la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), le nom du Parti socialiste de l’époque. Intelligent et cultivé, il avait pratiqué l’art du compromis jusqu’à la compromission. Il s’était couché devant De Gaulle et n’avait jamais refusé aucun portefeuille ministériel. Guy Mollet avait laissé derrière lui une SFIO squelettique et en soins palliatifs. Il assista d’ailleurs à ses obsèques.

Vingt Mai 1968 avec son vent jeune de révolte gauchisante. Pour les étudiants enflammés, le Parti communiste ne méritait pas autre chose qu’une insulte – "crapules staliniennes" - et concernant la SFIO c’était "crève charogne !". Nous savons que Mai 68 a mauvaise presse à droite et aussi parfois sur Atlantico. Mais d’avoir définitivement ôté au PC son aura "révolutionnaire" et d’avoir donné le coup de grâce à la SFIO, parti du quatrième âge, veut qu’on soit reconnaissant à la jeunesse soixante-huitarde.

En 1969, le décès fut acté. Au congrès d’Epinay, ce qui restait de la SFIO fut noyé dans l’eau fraîche du PSA (Parti Socialiste Autonome) et de différents clubs de gauche dont la Convention des Institutions Républicaines toute entière dévouée à François Mitterrand. Mais le nouveau parti, appelé PS, ne pouvait quand-même pas s’offrir tout de suite à un politicien issu de la IVe République. C’est Alain Savary qui fut choisi comme chef. Grand résistant (il était Compagnon de la Libération), homme honnête, il avait depuis longtemps quitté une SFIO vermoulue et pourrie.

Savary n’était pas de taille à affronter victorieusement le manœuvrier redoutable et talentueux qu’était Mitterrand. Ce dernier mit deux ans à le tuer. Il était secondé par des spadassins de grande classe (à l’époque) : Chevènement, Bérégovoy, Fabius, Dumas. C’est l’un d’eux, le plus jeune, Laurent Fabius, qui porta plus tard l’estocade à Michel Rocard, autre rival potentiel et dangereux.

Tout ça, c’est de la vieille histoire. Un seul point commun aujourd’hui avec ce passé qui parait glorieux : le PS est dans le même état que la SFIO des années 60. Maintenu artificiellement en vie car personne de ses proches n’a le courage de demander qu’on le débranche. Le spectacle qu’il offre est celui d’une comédie de boulevard de bas-étage. On ne rit même pas. Une pièce qui se termine dans une déchèterie ne suscite pas l’hilarité.

On peut également établir un autre parallèle. Entre Guy Mollet et François Hollande : les fossoyeurs peuvent se ressembler… Mais l’un était d’une grande culture, ne manquait pas d’intelligence (il en avait à défaut d’avoir des scrupules) et sut en 1965 s’effacer devant plus grand que lui – François Mitterrand – quand il fallut affronter De Gaulle dans les urnes. L’autre, François Hollande, n’est qu’un petit faiseur de province, qui, par le jeu des circonstances, a su séduire la France alors que son envergure (ou plutôt son peu d’envergure) aurait dû le limiter à la rue de Solferino et à la ville de Tulle.

Il ne durera pas longtemps : la gauche vit des moments trop tragiques pour s’accommoder d’un Flamby commandant un pédalo. Le PS, lui, est déjà mort. Par sa faute et par celle de bien d’autres. Les frondeurs sont atteints de sénilité infantile, Martine Aubry est aigrie par le ressentiment et Mélenchon est juste une grande gueule et rien de plus. Il faudrait un Mitterrand pour redonner des couleurs à cette gauche blafarde. Et Manuel Valls, dont les ambitions sont connues, n’est pas Mitterrand. 

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