Le père Ubu nord-coréen se déplace exclusivement en train<!-- --> | Atlantico.fr
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Son train fait l’objet d’un véritable culte en Corée du Nord. Dans un musée figure une réplique d’un de ses wagons.
Son train fait l’objet d’un véritable culte en Corée du Nord. Dans un musée figure une réplique d’un de ses wagons.
©KCNA VIA KNS / AFP

Un grand ami de Poutine

Et pas n’importe quel train.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quand Alfred Jarry créa le père Ubu, il en fit un personnage grotesque. D’où l’adjectif « ubuesque ». Le père Ubu était une figure « hainorme » (selon l’orthographe de Jarry). Il faisait rire.

Il a un digne descendant en la personne de Kim Jong-un le satrape de la Corée du Nord. Ce dernier est allé voir Poutine et pour ce faire a pris le train. Mille kilomètres entre Pyongyang et Vladivostok son train lourd et poussif (il est blindé) roule à 60 km/h.

Ce train est tout droit sorti de l’imagination d’un savant fou. Une vingtaine de wagons avec tout le confort moderne. Des chanteuses pour le repos du guerrier. Kim Jong-un ne prend jamais l’avion. Il ne se déplace qu’avec son train. Un train avec des agents de sécurité le précède. Sur son passage, tous les autres trains sont interdits sur les autres voies.

A bord du train sont embarqués deux hélicoptères pour parer à toute éventualité. Dans sa paranoïa, le numéro un nord-coréen craint un assassinat. Son train fait l’objet d’un véritable culte en Corée du Nord. Dans un musée figure une réplique d’un de ses wagons. Tout cela est ubuesque et grotesque.

On pourrait en rire tellement c’est « hainorme ». Mais on ne peut pas. Car la Corée du Nord a l’arme atomique. Dans ce pays misérable Kim Jong-un a trouvé les milliards nécessaires pour fabriquer une bombe A. Et c’est lui qui, avec ses missiles à longue portée, peut appuyer sur le bouton rouge. Ce qui nous rapproche de Poutine et nous éloigne d’Alfred Jarry.  

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