Le passeport vert gouvernemental… vers l’obscurantisme ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron lors de la présentation d'un plan pour l'industrie.
Emmanuel Macron lors de la présentation d'un plan pour l'industrie.
©Ludovic MARIN / POOL / AFP

Réindustrialisation

Le projet de loi relatif à l'industrie verte, adopté par le Sénat, fait l'objet d'une première lecture à l'Assemblée nationale.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Pour accélérer la transition écologique, nous voilà à l’heure du projet de loi relatif à l’industrie verte qui vise à accélérer la réindustrialisation de la France, la politique est au verdissement et la pensée aussi ! 29 propositions au total pour faire de la France la championne de l'industrie verte et des technologies qui vont permettre la décarbonation. Éolien, biodiversité, photovoltaïque, mix électrique, tout est bon pour la planète France verte !

Les écologistes ont préempté une couleur : le vert, ils en ont fait un parti politique, et en cela c’est un magnifique et dramatique coup de com’ car le terme est devenu un référent, même pour ceux qui ne partagent pas leur idéologie punitive et victimaire.

Cette nouvelle religion verte qui défend, sévit, punit, empêche, blâme, met à l'index au nom d'une pureté existentielle et morale se transforme en handicap au risque de tomber dans "l'Obscurantisme vert"[1].

Le petit homme vert mélange : le CO2, les énergies fossiles, la clim’, les voitures électriques, l'écosystème, les fonds sous-marins, les éoliennes, les glaciers qui fondent, le plastique en général, le syndrome bébé phoque, les produits chimiques, le bio, le gluten (sic), les produits chinois, etc… On confond aussi avec tout ce qui constitue un facteur de progrès et qu'il faut certes faire évoluer, réguler et transformer. Les matériaux, les alliages, les plastiques recyclables, les insecticides, la durée de vie d'un produit, l'équilibre économique temporaire, l'importation ou l'exportation, doivent être pris en considération dans une analyse globale !

En utilisant le terme "VERT", le gouvernement se range du côté de ceux qui prétendent être les experts en la matière ?

Les communicants au pouvoir, sont-ils assez inconscients et inefficaces pour s'approprier le terme "vert" lorsqu'il s'agit d'agir pour l'écologie, se condamnant d'emblée et se tirant une balle dans le pied. Reprendre le nom d'un parti politique qui vous hait pour présenter "la loi industrie verte" ! C'est se soumettre à un dictat et voir critiquer ce que l’on propose forcément, puisque ce sont les autres qui ont le monopole du vert.

Il faut ajouter à cela l'idéologie parallèle des « verts » qui accompagne cet amour de la planète.

En utilisant le terme "VERT", on se range du côté de ceux qui prétendent être non seulement les faux experts en la matière ; indifférents aux réalités scientifiques, refusant par hypothèse toute tentative de progrès générée par le capitalisme.

Il ne faut pas oublier qu'avant d'être "vert", on est anticapitaliste, révolutionnaire et intellectuellement décroissant. Reprendre le terme vert utilisé par des partisans révolutionnaires, ennemis économiques est un facteur de division supplémentaire. Se soumettre aux "insoumis" qui sont verts et rouges à la fois ?

Le gouvernement aurait pu parler simplement de transition écologique, de l'importance de préserver notre planète pour les générations futures, de développer des énergies renouvelables et durables, de repenser nos modes de consommation et de promouvoir des pratiques respectueuses de l'environnement. Le choix d'une appellation simple et claire comme "loi pour le respect de l'environnement" porterait en son nom l'espoir, les bonnes intentions et les règles à observer, sans que les entreprises soient accusées d’être les « meurtrières du vivant » par les intégristes.

Sophie de Menthon


[1] Roucaute, Y. (2022). L’Obscurantisme vert : La véritable histoire de la condition humaine.

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