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Le fin mot de l'Histoire : quelle a été la dernière phrase de Dark Vador avant de mourir ?
©REUTERS/Brian Snyder

Bonnes feuilles

Ils sont célèbres. Qu’ont-ils dit avant de mourir ? "Le fin mot de l’histoire" est à l’origine une série de chroniques diffusées pendant l’été sur France Info. Jamais anodines, souvent émouvantes, parfois grinçantes, ces ultimes paroles mises en scène par la plume alerte de Thomas Snégaroff sont autant de courtes biographies. Un ouvrage publié chez Tallandier éditions. Extrait (1/2).

 Thomas  Snégaroff

Thomas Snégaroff

Enseignant à Sciences Po (Paris), Thomas Snégaroff est l’auteur de Bill et Hillary Clinton (Tallandier, 2014). Il présente également chaque matin « Histoires d’info » sur France Info.

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Son ancienne identité n’est plus qu’un lointain souvenir. Le jeune garçon espiègle qui vivait avec sa mère, esclave, sur Tatooine, n’existe plus. Son nom même a disparu. AnakinSkywalker… Yoda a eu raison de douter de lui lors de sa formation pour devenir Jedi. Il a, très tôt, senti une fragilité chez le jeune garçon. Né sans père, Anakin souffre de l’absence de sa mère. Or les Jedi ne doivent jamais ressentir de peur ou de colère. Ces sentiments sont dangereux et risquent de conduire la Force vers son côté obscur. Mais Obi-Wan a insisté. Et a décidé de le former. D’en faire son élève. Il ignore que quelques années plus tard, après un combat légendaire, il le laissera mourant sur la planète de lave ayant dû se résoudre à l’éliminer après l’avoir tant aimé. Il faut dire qu’Anakin n’est déjà plus Anakin.

Il a basculé du côté obscur de la Force, a quitté le monde des Jedi pour embrasser celui des Sith, a suivi Palpatine qui, par son génie politique, a manipulé le Sénat galactique pour concentrer entre ses mains l’ensemble des pouvoirs. Le chanceliersith est devenu empereur et sans avoir besoin d’utiliser la force. Face aux Jedi, les gardiens de l’ordre républicain, Palpatine a besoin d’Anakin, il doit en faire son disciple. Et comme Yoda, quelques années plus tôt, il a senti que la fragilité d’Anakin est liée à sa mère.

Jeune Jedi, il sombre la première fois du côté obscur, lorsque celle-ci, enlevée par une tribu nomade, succombe dans ses bras. Il ne l’a pas revue depuis l’enfance. Fou de colère, Anakin a alors tué toute la tribu, y compris les femmes et les enfants… Un comportement indigne d’un Jedi.

Cette peur panique de la mort, Anakin l’a de nouveau ressentie avec l’amour de sa vie, Padmé… Alors, Palpatine l’a attiré en lui promettant de faire revenir les morts. Le rêve de la vie éternelle. Obi-Wan l’a laissé presque mort. Dans la lave. Le corps mutilé. Palpatine l’a sauvé, l’a emporté et l’a transformé. Anakin est devenu DarkVador. Il ignore que Padmé était enceinte quand il l’a quittée et qu’elle est morte en accouchant.

En basculant définitivement, pense-t‑on alors, du côté obscur de la Force, il a tiré un trait sur son passé. Mais le passé remonte parfois à la sur- face… Le passé, c’est un fils dont il ignore l’existence, mais qui porte son nom : Luke Skywalker. Palpatine comprend le danger. Luke peut abattre l’empire. Il faut absolument l’attirer du côté obscur à son tour. Le meilleur moyen n’est-il pas d’utiliser son père ? Espérer que l’injonction paternelle fonctionne ? Passée la sidération de Luke lorsqu’il entend DarkVador lui dire : « Je suis ton père », le fils osera-t‑il désobéir à son père qui lui demande de le suivre ? Le plan ne fonctionne pas. Luke résiste. P

alpatine en est désormais persuadé : laisser Luke en vie met en danger l’empire, l’oeuvre de sa vie. Il doit mourir. Mais pas mourir au sens humain du terme. Non, le pousser à devenir sith et remplacer son père en le tuant. Car Palpatine le pense encore plus puissant que DarkVador. Le seigneur sith assiste alors, extatique, au combat final entre les deux hommes. Il contemple Luke cédant à la colère, un sentiment sith. Mais brusquement, la machine bien huilée se dérègle. Luke refuse de basculer. Palpatine tente de le convaincre : « Ta haine t’a rendu beaucoup plus puissant. Maintenant, tu dois accomplir ton destin et prendre la place de ton père à mon côté. » Et Luke de répondre en jetant son sabre laser : « Jamais ! Je ne viendrai pas du côté obscur. Vous avez échoué, Votre Altesse. Je suis un Jedi comme mon père l’avait été avant moi. »

Pris d’une colère terrible, l’empereur décide d’en finir avec lui. Mais alors que Luke est sur le point de mourir, DarkVador se saisit de Palpatine et avec le peu de force qui lui reste l’envoie dans l’abime au centre de la salle du Trône. C’est un geste de père. Le geste d’un père qui protège son fils. Pas le geste d’un Sith ou d’un Jedi. Dark Vador n’étrangle pas Palpatine à distance, ni ne se saisit du sabre laser de Luke pourtant accessible. En utilisant uniquement sa force physique, Dark Vador, mourant, se comporte en humain. Père et fils se retrouvent.

Et s’il ne l’a pas tué, Luke assiste à la mort de son père, redevenu pour son dernier souffle AnakinSkywalker. Sa mort est inéluctable. Anakin demande à son fils de lui retirer son masque, puis le supplie : « Maintenant, va, mon fils, laisse-moi. ». Luke redevenu le fils ne peut se résoudre à perdre le père qu’il vient de (re)trouver : « Je ne vous laisserai pas ici. Il faut que je vous sauve. » Puis, juste avant de mourir, Anakin déclare : « Mais tu l’as déjà fait, Luke. »

Extrait de "Le Fin mot de l'histoire", de Thomas Snégaroff, publié chez Tallandier, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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