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Emmanuel Macron lors d'un discours à Nevers.
Emmanuel Macron lors d'un discours à Nevers.
©PHILIPPE DESMAZES / AFP

Bonnes feuilles

Eric Anceau a publié « Les élites françaises : Des Lumières au grand confinement » aux éditions Passés / Composés. Les élites sont aujourd'hui rendues responsables de tout. En a-t-il toujours été ainsi ? Eric Anceau retrace, de 1720 à 2020, la grande histoire des élites françaises, de la crise de l'Ancien Régime au drame sanitaire de la Covid-19. Extrait 1/2.

Eric Anceau

Eric Anceau

Enseignant à Sorbonne Université, Eric Anceau est spécialiste d’histoire politique et sociale de la France et de l’Europe contemporaine. Il a publié vingt-cinq ouvrages dont plusieurs ont été couronnés par l’Académie française, l’Académie des sciences morales et politiques et la Fondation Napoléon.

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Les deux premières décennies du XXIe siècle sont marquées par une tension croissante entre les élites et le peuple à mesure que celles-ci montrent leur impuissance à résoudre les problèmes et dévoilent des comportements jugés inappropriés. Après une présidence immobile, les deux quinquennats suivants sont inaugurés par deux promesses de changement radical, mais opposées l’une à l’autre. Les présidents élus ne les tiennent pas et sont sanctionnés par les électeurs. Sur fond de défiance généralisée, 2017 annonce l’avènement d’un nouveau monde. La France serait en marche vers une révolution… mais laquelle ?

(…)

À la fin 2016, le discrédit, dans l’opinion, des élites, et en particulier des dirigeants politiques, atteint des niveaux inédits, à tel point que le président en exercice renonce à briguer le renouvellement de son mandat, comme il l’a d’abord envisagé, tant sa cote de popularité est basse. Les primaires organisées pour désigner les candidats à la présidence de la République des deux grands partis de gouvernement, Les Républicains (LR), nouveau nom que s’est donné l’UMP pour essayer de tourner la page des affaires d’une part, le Parti socialiste de l’autre, voient le rejet massif de l’ancien président Sarkozy et de l’ancien Premier ministre Valls. François Fillon, qui s’impose dans la primaire de droite, en partie car il apparaît plus intègre que ses rivaux, est donné, dans un premier temps, largement favori de la présidentielle par les sondages, mais il dévisse après la révélation de l’emploi fictif de son épouse et plusieurs autres affaires qui viennent se greffer et polluer la campagne. Il se retrouve au coude à coude avec trois candidats qui apparaissent comme « antisystème », pour des raisons différentes : Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.

La première, qui a succédé en 2012 à son père à la tête du Front national, en se faisant l’avocate des petits face aux élites européistes, mondialistes et libérales, ligne qui permet à son parti de devenir le premier de France aux élections européennes de 2014, bénéficie d’un contexte international favorable avec la vague des attentats islamistes, la crise des réfugiés et la montée des populismes à travers le monde, avec la victoire du Brexit et celle de Trump à la présidentielle américaine, persiste dans sa dénonciation des « petits marquis poudrés » et des « technos », et assure incarner « l’irruption du peuple dans l’entre-soi suranné des élites ». Elle ne s’en dit pas moins étatiste et séduit plusieurs hauts fonctionnaires qui, regroupés dans le cercle des Horaces, autour des énarques Florian Philippot et Jean Messiha, rédigent son programme.

Quant à Mélenchon, il est, à la tête de ses Insoumis, la grande figure du dégagisme de gauche, qui s’inspire ouvertement des révolutions citoyennes d’Amérique du Sud et qui trouve une légitimation dans les travaux de la philosophe belge Chantal Mouffe et du couple de sociologues Pinçon-Charlot.

Le peuple, affirme-t‑il, détrônera la petite oligarchie des riches, la caste dorée des politiciens qui servent leurs intérêts et les médiacrates qui envoûtent les esprits. Du balai ! Il le fera ! […]  Cette oligarchie [qu’il faut éliminer] circule entre l’État, les très grandes sociétés et les banquiers, ajoute-t‑il. Il y a aussi un certain nombre de politiciens qui aiment participer au festin, et une partie du secteur médiatique qui l’encourage.

Cependant, le cas de Macron est de loin le plus original et le plus intéressant. Alors qu’il est le pur produit de l’élite républicaine et responsable, en grande partie, des orientations et des réalisations du quinquennat en cours, il réussit en effet l’exploit de donner le sentiment à beaucoup de Français qu’il s’en démarque par un non-conformisme savamment mis en scène. Énarque passé par le lycée Henri IV et par Sciences Po Paris, devenu inspecteur général des finances, il a refusé, en 2006, le poste de directeur général du Medef, car il ambitionnait déjà de se lancer en politique, mais a accepté, l’année suivante, la fonction de rapporteur-adjoint de la commission pour la libération de la croissance française, destinée à préparer le « nouveau monde » en train d’advenir, lorsque son président, Jacques Attali, la lui a proposée, ce qui lui a permis de se constituer un précieux réseau, grâce à la quarantaine de sommités de tous horizons qui y ont siégé. Sa mission accomplie, le brillant et prometteur haut fonctionnaire est ensuite parti « pantoufler » à la banque Rothschild dont il est rapidement devenu, à 32 ans seulement, le plus jeune associé-gérant de l’histoire. Nommé secrétaire général adjoint de l’Élysée, moins de deux ans après, à la suite de l’élection de Hollande, il a été nommé ministre de l’Économie en août 2014, mais a démissionné seulement deux ans plus tard pour se mettre en marche vers la magistrature suprême, à 38 ans, au terme d’un parcours météorique, en ayant brisé un certain nombre de tabous et sans avoir jamais sollicité préalablement le moindre mandat des électeurs ! Banquier, il publiait un article sous pseudonyme pour dire qu’il était impératif de réguler la finance et ministre, il dénonçait le « capitalisme de connivence qui a trop souvent considéré l’État actionnaire uniquement sous l’angle de la gestion des copains et des carnets d’adresses » et lançait dans l’hémicycle : « Je ne fais pas partie de cette caste politique et je m’en félicite. Nos concitoyens sont las de cette caste. »

Pour lancer sa campagne, il publie un ouvrage intitulé Révolution. Après un chapitre autobiographique destiné à créer une proximité avec les Français, il livre son diagnostic sur l’état du pays en relatant ses visites de terrain pour montrer qu’il n’est pas hors-sol comme certains le lui reprochent puis, sans décliner de programme électoral précis, car il est le programme à lui seul, il propose sa vision pour l’avenir de la France, mêlant néolibéralisme économique, européisme convaincu et progressisme sociétal, tout en se défendant d’être l’ultra-libéral que certains prétendent. Selon lui, le pays doit connaître « une grande transformation comme il n’en a pas connu depuis l’invention de l’imprimerie et la Renaissance ». Il propose d’accompagner cette révolution en dépassant les clivages politiques, en suivant une ligne intermédiaire entre une « gauche figée » et une « droite dure », et en récompensant la prise de risque et l’innovation des audacieux dans tous les domaines, y compris fiscal, sans pour autant renoncer à protéger les plus faibles.

N’ayant lui-même adhéré à aucun parti, il a créé, avant même sa démission de Bercy, une structure présentée comme non partisane pour promouvoir sa candidature, dont le nom, En Marche, reprend ses initiales et est censée montrer son dynamisme. Avec son équipe, il mène une campagne qui s’inspire du modèle américain et qui s’appuie sur l’élan de ses partisans, dénommés les « marcheurs », ressuscitant, d’une certaine façon, l’élan de la démocratie participative de Ségolène Royal, dix ans plus tôt. Parmi les 11 candidats en lice, il est celui qui, en dehors de Fillon, sous le feu des projecteurs en raison de ses ennuis, focalise l’attention des chaînes d’information et d’une grande partie de la presse écrite, détenues très majoritairement par dix milliardaires, ce qui pose le problème du pluralisme des opinions, et séduites par le programme qu’il défend et l’image qu’il incarne. Il est en effet le seul candidat à défendre résolument l’Union européenne et à tenir un discours optimiste sur la mondialisation. Son programme est coordonné par Jean Pisani-Ferry, ancien soutien de DSK en 2007, placé quatre ans plus tôt, par Macron lui-même, à la tête de France Stratégie, organisme public créé à ce moment-là pour succéder au Centre d’analyse stratégique, lui-même héritier du Commissariat général au plan. Durant la campagne, le « en même temps » forgé par le parcours personnel de Macron, public (Bercy) et privé (Rothschild) et théorisé dans Révolution, s’impose comme une marque de fabrique. Il en est de même de ses attaques systématiques à l’encontre des extrêmes et de l’« ancien monde » politique qui doit disparaître au profit d’un nouveau. Dans ce but, Macron use d’une rhétorique populiste de l’extrême centre. Lorsqu’il devient le favori des sondages, il est lui-même la cible de ses rivaux qui dénoncent en lui le candidat des puissances de l’argent, Les Républicains allant jusqu’à mettre sur leur site une caricature de lui en banquier à haut-de-forme, gros cigare et nez crochu, qui rappelle celles, antisémites, des années 1930.

Au premier tour, il devance, avec 24 % des voix, Le Pen (21,5 %), Fillon (20 %) et Mélenchon (19,5 %) qui distancent eux-mêmes nettement tous les autres candidats. Le soir même, il fête l’événement à la Coupole, car il annonce déjà dans son esprit la victoire finale, tant le réservoir de voix de Marine Le Pen est faible. Ce dîner, qui n’est pas sans rappeler celui de Sarkozy au Fouquet’s dix ans plus tôt, le mépris de l’adversaire en plus, ajoute un élément supplémentaire à la critique habituelle de la candidate frontiste contre « le candidat de l’oligarchie ».

Alors que le scrutin présidentiel a toujours échappé, jusque-là, à la désaffection des Français pour les élections, car ils en mesurent l’enjeu, celui du 7 mai 2017 se caractérise par un taux d’abstention de 25,5 %, inédit depuis 1969, et surtout par un phénomène nouveau : 11,5 % du corps électoral a fait l’effort de se déplacer pour déposer un bulletin blanc ou un nul dans l’urne et manifester ainsi sa désapprobation du choix proposé. Cela fait que le vainqueur, s’il l’emporte très nettement sur son adversaire, avec 66 % des voix exprimées, ne recueille que 43,5 % des suffrages des inscrits. Cette victoire à la Pyrrhus fait aussi apparaître le clivage annoncé depuis quelques années par de nombreux chercheurs entre deux France : celle des métropoles de la mondialisation heureuse où cohabitent dirigeants, classes aisées, bobos et immigrés, et celle des villes, petites et moyennes, et des zones rurales éloignées des bassins d’emplois, de la désertification et du chômage, des laissés pour compte de la mondialisation, de « la France périphérique ». La carte électorale du second tour est sans appel. La première a voté massivement Macron, et même à 90 % à Paris, et la seconde, Marine Le Pen. Professionnellement parlant, 63 % des ouvriers ont voté pour celle-ci quand 83 % des cadres et des professions supérieures et intellectuelles se prononçaient pour celui-là !

À 39 ans, le plus jeune président de l’histoire de la République incarne un espoir de renouveau mais, en même temps, le retour à la verticalité. À l’été 2015 déjà, il avait déclaré : « Dans la politique française, l’absence est la figure du roi dont je pense fondamentalement que le peuple n’a pas voulu la mort46. » Il annonçait dans son programme présidentiel de façon audacieuse vouloir rétablir les chasses présidentielles. Voilà que le soir de son élection, il choisit de célébrer l’événement par une cérémonie au Louvre qui ressemble à une intronisation et qui annonce la revendication prochaine d’une présidence jupitérienne : majesté, distance et solennité.

Radioscopie de la « macronie »

L’élection présidentielle de mai 2017 amène des changements majeurs dans l’élite dirigeante. Si le choix d’Édouard Philippe comme Premier ministre est un « coup politique », puisque l’homme est une figure du parti LR, et s’il a un parcours classique d’énarque et de député-maire, il est jeune (46 ans) et n’a jamais été ministre. Les deux premiers gouvernements dénotent davantage encore avec près de la moitié de nouveaux venus en politique, réputés experts en leur domaine, y compris à des postes importants : les professeurs de droit et anciens recteurs Nicole Belloubet à la Justice et Jean-Michel Blanquer à l’Éducation nationale et à la Jeunesse, l’ancienne DRH de Danone et directrice générale de Business France Muriel Pénicaud au Travail… La promotion Léopold Sedar Senghor de l’ÉNA, dont est issu Macron, prometteuse dans les entourages de l’exécutif sous Hollande, ne connaît pas la même réussite ministérielle que sa devancière d’un quart de siècle, la fameuse promotion Voltaire. Il est vrai que le président a été beaucoup plus vite que tous ceux de sa génération et qu’il veut marquer la rupture en se démarquant, au moins visiblement, de son école d’origine. Cela ne signifie pas pour autant que les énarques sont absents du gouvernement, comme en témoigne la présence, outre Philippe, de Bruno Le Maire, de Sylvie Goulard ou encore de Florence Parly, ni surtout que les surdiplômés sont moins nombreux qu’avant. Ils viennent en revanche davantage de filières qui correspondent à leur domaine d’expertise : une professeure de médecine à la Solidarité et à la Santé, une polytechnicienne et ingénieure des Ponts aux Transports…

Le phénomène des experts est notable, même si l’épistocratie réclamée par certains est encore loin, et si la part des experts est très inférieure à ce qu’ont pu connaître, au sein de l’Union européenne, la Belgique avec Guy Verhofstadt (1999), initiateur par ailleurs du Plan Copernic pour une gouvernance managériale des pays de l’Union comme elle existe déjà au sein des instances centrales, l’Italie avec Mario Monti (2011) ou la Roumanie avec Dacian Ciolos (2015).

Ces gouvernements de la « macronie » sont strictement paritaires. Ils ne se caractérisent, en revanche, ni par le rajeunissement, même si des records sont battus par Gérald Darmanin qui devient ministre de l’Action et des Comptes publics à 34 ans et, ensuite, par Gabriel Attal, nommé secrétaire d’État auprès de Jean-Michel Blanquer à 29 ans, ni par l’ouverture sociale. Bel exemple d’ascension, voire de résilience chère à Boris Cyrulnik, le même Darmanin aime à rappeler qu’il est le fils d’un tenancier de bar et d’une femme de ménage et le petit-fils d’un harki, mais son parcours est une exception qui confirme la règle.

La volonté de renouvellement portée par Macron se traduit davantage à l’Assemblée nationale. En vue des élections législatives de juin, le mouvement En Marche, autant par conviction que parce qu’il compte peu de députés sortants, se lance dans un « grand casting » très médiatisé pour désigner ses candidats. Souffrant d’un déficit de notoriété, les heureux retenus posent systématiquement sur les affiches de campagne aux côtés du président. Ils bénéficient largement de la vague présidentielle. La République en marche, nouveau nom retenu, obtient 308 sièges, auxquels s’ajoutent 42 élus du Modem de Bayrou pour constituer une très large majorité de 350 députés sur 577.

S’ajoutant à la loi sur le non-cumul des mandats qui a amené un grand nombre de députés sortants à préférer conserver leur mairie, le renouvellement du personnel parlementaire est considérable. 90,5 % des députés LREM n’ont jamais été parlementaires, 56,5 % n’ont exercé aucun mandat même local, et 37,5 % sont totalement novices en politique, ce qui semble alors marquer une rupture avec le long processus de professionnalisation politique en cours depuis le XIXe  siècle. L’inexpérience des nouveaux députés apparaît vite. Fait inédit, la présidence de la prestigieuse commission des lois qui revient d’ordinaire à un parlementaire expérimenté et réputé pour sa connaissance de la fabrique législative, est attribuée à Yaël Braun-Pivet, ancienne avocate devenue militante associative, qui commence par multiplier les bourdes.

La grande majorité des nouveaux élus présentent d’autres particularités : la faible implantation locale ou encore la part considérable des professionnels de l’économie et de la communication dont beaucoup sont dotés d’une culture managériale, plutôt que des hauts fonctionnaires, des avocats ou des enseignants. Avec 51 % de cadres du privé, soit cinq points de plus que sous Sarkozy et dix de plus que sous Hollande, la nouvelle Assemblée s’apparente davantage, dans son profil, à la Chambre des communes de Westminster ou à la Chambre des représentants du Capitole qu’aux précédentes assemblées françaises. Enfin, le renouvellement de 2017 entraîne un abaissement de plus de dix ans de la moyenne d’âge de l’Assemblée qui atteint 48,7 ans et une importante féminisation (39 % de femmes, contre 26 % en fin de législature précédente).

Sans être aussi touchés, les entourages de l’exécutif connaissent également quelques changements. L’immense majorité des nouvelles équipes de l’Élysée et de Matignon demeurent constituées d’hommes très diplômés, en particulier d’énarques, à commencer par le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, le directeur de cabinet, Patrick Strzoda, et la plupart des membres communs des deux cabinets, innovation destinée à faciliter le travail de l’exécutif. Cependant, la grande nouveauté est constituée par la porosité des parcours entre le public et le privé dans les études (HEC ou ESSEC et ÉNA), puis dans la vie professionnelle, qui, bien plus encore que sous Sarkozy, bat tous les records, au point de concerner désormais 45 % des hauts fonctionnaires, dont Kohler lui-même, auteur d’un parcours parallèle à celui du président. Cet enrichissement d’expérience n’empêche pas ces hauts fonctionnaires d’être attachés au service public puisqu’ils y reviennent, mais crée une suspicion de conflit d’intérêts, en particulier lorsqu’ils continuent d’entretenir des liens étroits avec les milieux économiques et financiers.

L’autre nouveauté du quinquennat est la réduction de la taille des cabinets ministériels à dix conseillers, les rapprochant ainsi de modèles réputés plus vertueux, comme ceux des pays scandinaves. Ce signal fort adressé à l’opinion n’est pas sans poser des problèmes dans les moments de crise ou d’activité intense, alors que l’État demeure très centralisé et très vertical.

Extrait du livre d’Eric Anceau, « Les élites françaises : Des Lumières au grand confinement », publié aux éditions Passés / Composés.

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