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Préférence immigrée et préférence nationale : deux poisons pour la France.
Préférence immigrée et préférence nationale : deux poisons pour la France.
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Eloge de la diversité française

La France est un pays d'une fabuleuse diversité. Il suffit de s'entendre sur le sens de ce mot.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Atlantico a publié un passionnant débat sur l'immigration et le racisme. Riche et instructif. Un des participants, M. Mehdi Thomas Allal, a considéré – seul contre tous – que l'immigration était une aubaine pour notre pays, et qu'elle contribuait à la « grandeur de la France ». Il en a fourni une preuve, jugée par lui irrécusable, en citant les noms de Zola (d'origine italienne) et de Marie Curie (d'origine polonaise) !

M. Mehdi Thomas Allal fait partie du think tank Terra Nova, proche du PS. Et dans cet organisme il est chargé du « pôle immigration, intégration et non-discrimination ». On le suppose donc qualifié pour nous dire combien de millions d'Italiens et de Polonais peuplent aujourd'hui nos banlieues et nos cités. Et on espère aussi qu'il nous fera savoir combien de Zola et de Curie vont éclore sur ces territoires qu'il doit bien connaître...

M. Mehdi Thomas Allal fait partie de ceux qui ont mis sur la France un cache-France. On ne dit plus Roubaix, mais les « quartiers difficiles de Roubaix ». On ne dit plus Marseille, mais les quartiers nord de Marseille. On ne plus l'Île-de-France, mais le 9-3. Les noms d'Orléans, de Beaugency, de Notre-Dame de Cléry, de Vendôme (une célèbre comptine) ont été engloutis par ceux de Bobigny, Clichy-sous-Bois, le Val Fourré, Stains. On a fait croire à certains, les moins nombreux, et très certainement pauvres et malheureux, qu'ils étaient tout. On a essayé de faire croire à d'autres, de loin les plus nombreux, qu'ils n'étaient rien. La réalité finit toujours par se venger.

La France existe. La France, c’est une barricade : celle où tombe Gavroche. La France, c’est Léopold Sédar Senghor, Sénégalais, grand poète français et élu à l’Académie française. La France, c’est l’écrivain Georges Bernanos, homme de droite, fervent catholique et antisémite qui, dans Les Grands Cimetières sous la lune, décrivit, accablé, les horreurs dont étaient capables les siens, c’est-à-dire les franquistes. La France, c’est aussi, j’ose, Jeanne d’Arc, Du Guesclin, Clovis, Louis XIV, Rabelais, Boileau, Montesquieu, Voltaire, Joseph de Maistre, Zola, Léon Bloy, Alfred Jarry, Jules Vallès, Péguy, Alain-Fournier, Aragon, Gide, Sartre, Camus.

La France, c’est Camille Desmoulins, guillotiné par Robespierre. La France, c’est Robespierre, guillotiné par les Thermidoriens. La France, c'est Hoche et Charette. La France, c’est Vidal-Naquet, qui s’insurge contre la torture en Algérie. La France, c’est Diên Biên Phu avec ses héros, soldats courageux d’une cause coloniale inutile et condamnée à la défaite. La France, c’est Georges Charpak, Juif polonais et prix Nobel français de physique. La France, c'est Bastien-Thiry fusillé par de Gaulle, et de Gaulle condamné à mort par Vichy. La France, c’est un Algérien, Mouloud Feraoun, écrivain français assassiné par l’OAS en 1962.

La France, ce sont les femmes, anonymes, éventrées par le FLN à Orléansville. La France, c’est celle que chantaient un Kabyle du nom de Mouloudji et un Juif russe nommé Jean Ferrat. La France, ce sont les moines de Tibhirine, décapités par des islamistes. La France, c’est un grand poète français, le Guadeloupéen Aimé Césaire. La France, c’est un Arabe algérien et chrétien, Jean Amrouche, poète et ami de Camus. La France, c’est le chant des Canuts, qu’on m’a appris à aimer, et « Prends ton fusil, Grégoire », chanson royaliste, qu’on m’a appris à ne pas aimer.

C'est cela la France. Ouverte à tous, dans sa diversité. Ni préférence nationale. Ni préférence immigrée. La France, c'est notre Jérusalem à tous. Sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle vaut bien une prière...

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

vous pouvez achetez Pourquoi vous vous trompez tout le temps (et comment arrêter) Partie 1 & Partie 2, sur Atlantico Editions.
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