La France face au spectre d'une nouvelle récession sans avoir engagé le combat contre les excès de la dépense publique<!-- --> | Atlantico.fr
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Le taux de chômage est de plus en plus haut.
Le taux de chômage est de plus en plus haut.
©Reuters

Panne

Les chefs d'entreprise sont pessimistes, l'euro est au plus mal, la France est obsédée par son passé au détriment des initiatives nouvelles...

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Avis de gros temps pour l’économie française. Les mauvaises nouvelles s’accumulent au fil des mois et la récession est au coin de la rue. 2012 s’est achevée dans le rouge et janvier est à l’unisson d’une conjoncture dégradée. Le moral des chefs d’entreprise, qui avait enregistré un léger mieux à l’automne se dégrade à nouveau, à la lumière d’une baisse des carnets de commande et en prenant conscience de la présence de sureffectifs compte tenu de la médiocrité de l’activité. La consommation des ménages, qui avait plutôt bien résisté, a été mal orientée en ce début d’année et les soldes ont fait pâle figure. L’effondrement des crédits immobiliers et la chute de la collecte de l’assurance-vie sont d’autres signes inquiétants. Conséquence : le chômage poursuit sa montée implacable, à un rythme supérieur à celui de l’an dernier.

D’autres menaces se profilent à l’horizon, alors que l’ensemble de la zone euro est gagnée par l’austérité avec des prévisions pessimistes du Fonds Monétaire International. La France est prise en tenaille entre les Etats-Unis et le Japon qui se sont lancés dans une guerre des monnaies qui fait monter l’euro, afin de favoriser leurs exportations, et les pays du sud comme l’Espagne, l’Italie et la Grèce qui sont en train de regagner des parts de compétitivité à la suite des réformes  drastiques de structures qu’ils ont engagées.

Pendant ce temps, notre pays est en panne,  continuant à multiplier les diagnostics, les palabres, mais incapable d’avoir un discours mobilisateur notamment vers la population jeune, la plus touchée par la crise de l’emploi, et de s’engager résolument sur la voie des  réformes. Au lieu de suivre l’exemple des pays qui ont  réussi leur mutation comme le Canada, l’Allemagne ou la Suède, elle fait un non-choix, en s’engageant  dans un chemin de traverse, plus ou moins chaotique, en  appuyant à la fois sur le frein et l’accélérateur au gré des circonstances, incapable de créer  le climat de confiance indispensable.

En fait la France reste tournée vers le passé, avec l’obsession de vouloir maintenir à tout prix  des structures administratives et des entreprises qui n’ont plus leur place dans l’évolution du monde, au détriment des initiatives nouvelles et en décourageant la créativité.  En conservant des structures obsolètes et des privilèges surannés, faute d’avoir le courage de dire la vérité à l’opinion et d’engager l’adaptation du pays aux nouvelles contraintes de la mondialisation, elle recourt à la facilité, en augmentant les taxes et les prélèvements qui en font aujourd’hui, le champion du monde de la hausse des impôts. On  commence à voir le caractère nocif d’une telle politique, car l’excès de taxation provoque une fuite de la matière imposable et loin de diminuer, le déficit des finances publiques risque de s’accroître d’autant plus vite que le pays s’engage dans la récession et que le retour de la croissance en Europe n’est pas pour demain. La France refuse toujours de voir les réalités alors qu’elle a gâché tous ses atouts. Gare aux lendemains qui déchantent ! 

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