La droite piégée par son absence de matrice intellectuelle pour penser l’immigration <!-- --> | Atlantico.fr
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Sur l'immigration, toute une partie de la droite ne semble pas avoir une matrice intellectuelle très claire et assumée.
Sur l'immigration, toute une partie de la droite ne semble pas avoir une matrice intellectuelle très claire et assumée.
©Reuters

Avis de recherche

Débat sur l'identité nationale, position à tenir sur la crise des migrants... Toute une partie de la classe politique de droite peine à trouver sa boussole quant aux questions liées à l'immigration. A gauche, la charpente idéologique paraît plus solide, même si elle est bousculée par le réel.

Yves Roucaute

Yves Roucaute

Yves Roucaute est philosophe, épistémologue et logicien. Professeur des universités, agrégé de philosophie et de sciences politiques, docteur d’État en science politique, docteur en philosophie (épistémologie), conférencier pour de grands groupes sur les nouvelles technologies et les relations internationales, il a été conseiller dans 4 cabinets ministériels, Président du conseil scientifique l’Institut National des Hautes Etudes et de Sécurité, Directeur national de France Télévision et journaliste. 

Il combat pour les droits de l’Homme. Emprisonné à Cuba pour son soutien aux opposants, engagé auprès du Commandant Massoud, seul intellectuel au monde invité avec Alain Madelin à Kaboul par l’Alliance du Nord pour fêter la victoire contre les Talibans, condamné par le Vietnam pour sa défense des bonzes.

Auteur de nombreux ouvrages dont « Le Bel Avenir de l’Humanité » (Calmann-Lévy),  « Éloge du monde de vie à la française » (Contemporary Bookstore), « La Puissance de la Liberté« (PUF),  « La Puissance d’Humanité » (de Guilbert), « La République contre la démocratie » (Plon), les Démagogues (Plon).

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Atlantico : Sur l'immigration, toute une partie de la droite ne semble pas avoir une matrice intellectuelle très claire et assumée. Qu'en est-il ?

Yves Roucaute : L’inconstance, l’incohérence et la démagogie des élites politiques françaises, sont flagrantes. La question des migrants est simple, elle se situe à deux niveaux, celui du traitement urgent des flux migratoires actuels acceptables, et celui de la mise en place d’une stratégie qui s’attaque aux vraies causes du problème migratoire.

Urgence ? Les quotas eux-mêmes sont-ils la solution ou simplement le moyen d’alléger la douleur ? Et comment éviter que cette possibilité offerte ne se transforme en "droit" pour tous les migrants, certains menacés d’autres non, certains appelés d’autres non, interdisant d’assurer dans les faits une politique d’assimilation ?

Traitement de fond ? Lorsqu’une personne est malade, si le médecin ne soigne pas les causes, comment la maladie pourrait-elle ne pas durer ? Pour soigner, comment ne pas attaquer ceux qui sont cause de l’exode ? Détruire militairement les islamistes djihadistes de Daesh, un Churchill, un Roosevelt, un Charles de Gaulle n’aurait pas hésité, comme on le vit face au nazisme, aux fascismes et aux militaires japonais. Pourquoi les Français qui, à la différence des Allemands, ont les moyens d’intervenir, hésitent-ils ? Cette région est pourtant dans la zone d’influence historique française et anglaise,  faut-il laisser les Américains et les Saoudiens prendre la main, intervenir, ruinant de fait cette influence ? Combien de massacres, et pas seulement contre les chrétiens, et combien de millions de migrants quitteront les territoires, certains vraiment menacés, d’autres non, avant de réagir? Peut-être la droite devrait-elle prendre la mesure d’un FN revenu a sa couardise naturelle, et d’un Front de gauche qui tient à ses gesticulations irresponsables. Les salafistes djihadistes font la guerre, jusque sur notre territoire, ils tuent des Français, jusque dans leurs foyers, comment la France ne pourrait-elle pas répondre par la guerre ?

En vérité, la droite paraît incapable de se rassembler autour d’une stratégie claire. Les atermoiements et la confusion quant à la conduite à tenir face aux flux migratoires et aux islamistes terroristes de Daesh sont un symptôme d’une profonde crise. Gauche et droite, de ce point de vue, sont malheureusement dans le même état. Incapacité à affronter les phénomènes, incapacité à problématiser, incapacité à nommer même, comme le montre les circonvolutions d’un François Hollande incapable de prononcer le mot "quotas", inaptitude à porter des solutions qui tiennent ensemble le socle éthique de la France, son histoire avec la préservation de son mode de vie et la recherche de la puissance.

A la place, une gestion à vue, un administration de l’urgence au jour le jour, une cacophonie générale. Entre ceux qui veulent une solution de rejet pure et simple, avec les affrontements de Calais, ce qui va de la demande d’emprisonnement à l’expulsion immédiate, et ceux qui veulent l’ouverture via des quotas et des simplifications administratives, le hiatus est grand. Entre ceux qui applaudissent le mur hongrois et ceux qui veulent recevoir autant que les 800 000 migrants acceptés par l’Allemagne. Et certains, non des moindres, ont varié de position en quelques jours, voire en quelques heures, Ce fut en particulier le cas après la terrible photo de l’enfant trouvé noyé sur la plage. Pas de charpente idéologique, donc pas de stratégie.

Il peut être intéressant, à ce stade du constat, de comparer le comportement des élites politiques allemandes avec celui des élites françaises sur le traitement dans l’urgence des flux migratoires.

Le courage et la constance des démocrates chrétiens allemands s’allie avec une claire et simple vision de ce qui est recherché : l’intérêt du pays et la préservation de son socle moral reconstitué après le choc du nazisme.  Au lieu d’idéologie, une sorte de pragmatisme éclairé. Ce pragmatisme conduit à des alliances entre gauche et droite quand il en va de l’intérêt supérieur du pays, ce qui se voit sur la question des migrants.

Au sommet des élites politiques de droite se tient Angela Merkel. Fille d’un père pasteur et d’une mère professeur de latin, Angela Merkel n’a pas cru devoir apprendre la politique dans une école d’administration. Elle sait que la politique allemande doit s’appuyer sur son socle de valeurs universelles chrétiennes qui exigent de traiter tout humain dans le respect de sa dignité et le devoir de protéger ses droits naturels. Il fallut d’ailleurs toute la haine de l’extrême-gauche et du Front national, pour ne pas saisir son humanisme profond. Car l’intérêt de l’Allemagne était bien de sortir la Grèce. Et l’histoire retiendra qu’elle a sauvé la Grèce et l’Europe et non les gesticulations gauchistes et les fanfaronnades françaises.

Mais Angela Merkel veut aussi la puissance de l’Allemagne. Elle est une patriote. Et, elle est persuadée que l’avenir de l’Allemagne ne peut aller sans l’Europe, et qu’il ne peut non plus être assuré par le laxisme, aussi bien en matière de politique d’immigration qu’en toute autre matière. Et elle a une claire vision des problèmes démographiques d’une Allemagne qui vieillit et faiblit.

C’est pourquoi la patronne de la droite allemande a pris une position simple : d’un coté, un socle éthique incessible qui interdit de laisser mourir quelque migrant que ce soit, ou de l’humilier, de l’autre, sur ce socle, elle a mis en œuvre une stratégie en ce qui concerne la réception à long terme des migrants, distingués selon trois classes. Oui à la réception des migrants qui fuient la répression et la menace de mort, c’est la première catégorie, et cela inclut les regroupements familiaux avérés. Mais quant à ceux qui  cherchent une solution sociale à leurs problèmes sociaux elle a nettement indiqué que l’Allemagne décidait de ce dont elle avait besoin pour sa puissance. Il y a donc deux autres catégories : la catégorie de ceux dont l’Allemagne a besoin et la catégorie de ceux dont l’Allemagne n’a pas besoin. D’où sa volonté de proposer des quotas qui permettent à chaque pays d’assurer son développement et l’assimilation des migrants choisis.

Et loin de fuir cette responsabilité, en naviguant au gré des sondages ou des rapports de force dans son propre parti, des photos ou des manifestations, Angela Merkel nomme "quotas" ce qui est quotas.

Cette position forte et claire a l’avantage d’indiquer aux Allemands le chemin à suivre au lieu de les laisser gambader entre pulsions de mort et sentiment d’humanité mal orienté comme on le voit en France. Car le rôle d’un grand dirigeant politique n’est pas de courir après l’opinion, mais de montrer le chemin droit. Cela a eu les résultats escomptés : les autres dirigeants démocrates chrétiens ont suivi Angela Merkel et l’opinion publique allemande a suivi son élite qui a bataillé pour expliquer cette position juste. Les socialistes allemands ont eux-mêmes suivi Angela Merkel au lieu de se laisser aller aux sirènes laxistes gauchistes qui voulaient tout accepter au nom d’un humanisme irresponsable qui vide les pays pauvres de leurs forces vives et conduit des milliers d’humains à croire qu’ils pourront être intégrés dans des sociétés qui ne le peuvent pas.

Et, notons le, dés à présent, cela évite certains débordements qui ne manqueront pas de se développer dans l’avenir. Car s’il est inadmissible de laisser mourir des migrants, s’il est inadmissible de ne pas accorder l’asile politique, il est tout aussi inadmissible de voir des migrants sociaux manifester au nom d’un "droit" à pouvoir être reçu en Allemagne, en France ou au Royaume Uni. Ce qui, à long terme ne manquerait pas de poser des problèmes d’assimilation.

Pourtant l’imaginaire français est assez structuré pour permettre à une droite éclairée de trouver les solutions.

La terrible photo a montré que le sentiment d’humanité est bel et bien présent dans la culture de notre civilisation française. Il y a en France un imaginaire collectif structuré, et bien mieux structuré que ne le fait croire une intelligentzia infestée par les idéologies du XIXème siècle, comme je crois l’avoir démontré dans "Eloge du mode de vie à la Française" (Contemporary Boosktore).

Les racines judéo-chrétiennes, que certains s’évertuent à nier, font leur travail souterrain. Et notre imaginaire collectif a intégré une conception civique de la nation qui permet de recevoir des étrangers en son sein, sous certaines conditions. Et l’existence de conditions est ce qui est dénié par la gauche depuis la Libération.

Cette conception de la nation est fondée sur des valeurs communes et elle fonctionne dans l’imaginaire depuis plus de mille cinq cents ans. Elle avait permis d’accueillir sur  un même territoire, à l’époque de Clovis dont le général de Gaulle disait à juste titre qu’il fut le véritable fondateur de la France, Francs, Burgondes, Normands, Basques, Gaulois, Goths, Catalans…  Un imaginaire construit et solide. Une constante plus que millénaire. Et ceux qui avaient cru possible, à la suite du maréchal Pétain, sous l’influence de la culture allemande de l’époque, d’installer une nation ethnique, fondée non sur les valeurs mais sur le sang, se cassèrent les dents sur cette réalité spirituelle qui conduisit nombre de familles chrétiennes à protéger les enfants juifs, par exemple, ou à soutenir le général de Gaulle contre Vichy. On le vit plus tard encore lorsque les 130 000 boat people fuyant le régime communiste vietnamien furent accueillis et assimilés sans difficultés, bouddhistes compris. On le vit encore  dernièrement lorsque la question de l’accueil des chrétiens d’Orient a été posée aux Français en été 2014: 54 % des Français y étaient favorables ; sans photos, sans campagne de sensibilisation, malgré une très faible mobilisation des élites politiques une fois encore peu performantes.

Je note au passage que pour ceux qui doutent de l’existence d’un socle spirituel commun façonné par le christianisme, en France, mais aussi dans l’Union Européenne, il suffit de regarder la façon dont les enfants sont traités dans d’autres parties du monde ou bien le peu de valeur accordé à la vie par certaines civilisations pour s’en assurer. Une originalité, heureusement, de plus en plus partagée dans le monde même si entre le massacre des enfants au nom d’idéologies, le meurtre des filles au nom de quotas démographiques, l’esclavage des enfants, l’ablation du clitoris pour des millions de jeunes filles qui parfois en meurent, les enfants-soldats… Il reste un long chemin à parcourir. Et comment ne pas songer à ces 4 millions d’enfants qui meurent de faim tous les ans…Et dont nous n’avons pas les photos. Mais quand cette France généreuse est alertée, elle agit, et cela conforte ceux qui doutent de ce socle spirituel. Et elle reçoit tous les persécutés.

Or, il est clair que certains, à droite, et ils se reconnaitront, avancent des propositions indignes face aux migrants, qui heurtent les racines françaises. Ils veulent imposer, une fois encore, une vision ethnique de la nation, qui ne répond pas au socle français et qui peut trouver, un certain temps, un succès éphémère, si les français ne sont pas éclairés. D’autres sont laxistes et prônent une ouverture des frontières peu contrôlable au mépris de la question des conditions d’assimilation qui est une constante de l’histoire de cette France généreuse.

Et quand ce personnel politique errant évoque les valeurs, il s’agit rarement d’une vraie référence.  Leurs prétendues valeurs sont un fourre-tout où nos ignorants mettent un peu n’importe quoi, et dans le désordre, puisqu’ils ne savent ni ce que sont les valeurs universelles, ni d’où elles viennent, ni comment elles sont hiérarchisées. Regardez, par exemple l’usage du mot "valeurs citoyennes" ou "valeurs républicaines", proclamées d’autant plus fort, qu’en général elles sont sans contenu. Ces mêmes dirigeants ne savent pas plus conjuguer et harmoniser ces valeurs avec l’historie de France, le sens du bien commun et la recherche de la puissance. Et, à la fin, ils sont incapables de construire et de défendre les propositions stratégiques dont la France a besoin.

Pourquoi cette droite parait-elle avoir des difficultés à porter avec succès certains débats comme en témoigne celui relatif à l'identité nationale ? Que lui manque-t-il ?

A vrai dire, il y a quelques exceptions dans ce personnel politique, bien entendu. Mais peu saisissent qu’il faut composer l’assistance humanitaire avec les possibilités d’assimilation et de développement. Et cette faiblesse théorique vient de la formation et de l’itinéraire des professionnels politiques qui, en retour, les rend sensible aux variations climatiques des rapports de force politiques, aux pressions de la gauche, aux pressions du Front national. 

A cet égard, pourquoi la France est-elle le seul pays du monde a s’imaginer que la bureaucratie, via l’Ecole Nationale d’Administration, puisse former des cadres politiques d’envergure nationale ? Comment une école, qui n’est pas même dans les 500 premières du classement de Shanghai, qui n’a jamais produit aucun brevet, ni prix Nobel, ni publié aucun écrit scientifique en quelque matière que ce soit dans aucune revue à conseil scientifique, qui produit des fonctionnaires habilités à servir, pourrait-elle devenir une fabrique de stratèges ? Cela ne se peut, évidemment, sinon par exception. Comment une école qui ne sait pas distinguer un principe d’une valeur, qui confond droit naturel et droit social, qui ne sait pas hiérarchiser les valeurs ni structurer une stratégie, qui apprend à gérer dans une sorte de néo-fonctionnalisme inconscient qui confond gouvernement et gouvernance, pourrait-elle diriger la deuxième surface économique exclusive du globe, la première puissance culturelle, la quatrième puissance militaire, le gendarme de l’Afrique de l’Ouest… Comment pourrait-elle produire des Merkel, Thatcher, Reagan, Blair, Obama… Roosevelt ou Churchill… Cela ne se peut, évidemment. Si l’on demande aux Français quel est le plus grand homme politique de la cinquième république, ils répondront Charles de Gaulle, voire François Mitterrand (surtout à gauche), qui n’étaient ni l’un ni l’autre énarques, qui avaient une culture politique authentique et étaient amis de la grande culture. Ils ne répondront ni l’énarque François Hollande, ni l’énarque Jacques Chirac, par ailleurs radical sympathique, ni même l’énarque Giscard d’Estaing.

Certes, il arrive que de hauts fonctionnaires soient d’excellents politiques, comme cela arrive pour des artisans, des enseignants, des avocats, des médecins, des employés… Mais cela est rare et s’explique aisément. Car les questions stratégiques ne peuvent pas relever de "l’administration". Au contraire ; toute crise, toute réforme, toute pensée de l’avenir d’une nation impose de penser contre ce qui est, donc contre l’administration des choses. Et la crise actuelle le démontre une fois encore : laissons aux politiques et aux citoyens la politique et à l’administration, l’obéissance aux politiques. Le recrutement politique bureaucratique est un frein naturel et social à toute avancée de la France.

Quelle différence avec Angela Merkel. C’est une stratège qui n’est pas formée dans une école d’administration mais une physicienne, fille de pasteur et d’une enseignante de latin, formée à la politique.

Depuis 1974, seul Nicolas Sarkozy, qui n’est pas énarque, essaya une autre politique que celle de la navigation à vue qui avait prévalu depuis Giscard d’Estaing. Il tenta d’empêcher l’immigration illégale, de limiter les regroupements familiaux, de diriger l’immigration du travail en fonction des besoins du pays. Son courage est indéniable. Mais il le fit de façon plus intuitive que raisonnée, car il ne parvenait pas à penser l’identité française, faute de s’entourer de vrais penseurs. D’où, pour cet enfant d’immigré sensible à l’intérêt du pays, l’absence d’une véritable politique d’assimilation où l’humanisme se conjuguerait avec la rigueur, le calcul des besoins avec les possibilités éthiques et sociales du pays, la convergence européenne avec la fermeté face aux trafics, le refus de vider les pays pauvres de leurs énergies humaines avec le soutien au développement de ces pays.

Si l’on excepte le cas Sarkozy et celui de Fillon, un énarque qui a rencontré la politique en rencontrant Séguin, la droite politique est si ignorante qu’elle se laisse ballotter au gré des avancées et des reculs d’une gauche sans boussole depuis la chute du mur de Berlin, une gauche qui varie suivant ses propres rapports de force et les sondages. Au lieu d’aider la gauche à retrouver le cap qui avait été le sien sous la IIIème et la IVème république, ce qui permettrait une convergence à l’allemande entre droite et gauche républicaines, elle navigue elle aussi à vue, habitée par une mauvaise conscience un brin ridicule.

Au point de ne pas même savoir que la gauche, en 1932, était acquise aux quotas. Au point de ne pas savoir que le gouvernement du Front populaire avait prévu la déchéance de la nationalité des Français naturalisés condamnés à plus d’un an de prison et l’expulsion immédiate des étrangers sans carte de séjour. Au point de ne pas se souvenir qu’à l’époque des blouses à l’école républicaine, sous la gauche radicale, les enfants apprenaient "nos ancêtres les Gaulois", quand bien même ils étaient d’origine italienne, portugaise, espagnole, polonaise, arabe, berbère, akan, mandé…. et qu’ils chantaient à tue-tête la Marseillaise. Et tous ces immigrés devenaient français et, étant intégrés, à la façon de ces Sénégalais de 14-18 ou de ces Arméniens de 39-45 qui sacrifièrent leur vie pour leur nouveau pays. À la façon dont les jeunes américains, quelle que soit leur origine, quelle que soit leur religion, apprennent leurs ancêtres Hamilton, Jefferson, Madison, Washington, chantent leur hymne en anglais,  saluent leur drapeau et jurent sur la Bible, prêts à mourir pour le pays qui les a accueilli.  

Faute de cette charpente culturelle, la droite subit les leçons de morale, les pressions idéologiques, les oukases des intellectuels dits "de gauche" qui répandent leur vision relativiste, de type bourdieusien, ou leur moralisme sans perspective, de type kantien.

Il manque à la France une véritable élite politique qui pense. Et qui pense avec ses propres traditions qui, depuis Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin conduisent à faire des analyses concrètes, partant de l’expérience et y retournant, hiérarchisant  les valeurs et posant le politique dans cette nécessité de choisir le meilleur possible pour une cité. Le meilleur possible pour la France, qui a une identité irréductible à toute autre, l’identité française, identité qu’il faut préserver et protéger. C’est alors que peut être assise la puissance de la France, par de vrais politiques qui penseront lucidement une politique d’immigration assurant une migration qui assimilera les valeurs du pays et qui contribuera à la richesse de la nation.

En attendant, si certains ne parviennent pas à penser cette conjonction de la morale, de la puissance et de l’avenir, je n’ai qu’un conseil à donner : ils peuvent toujours imiter la petite physicienne née en Allemagne de l’Est, Angela Merkel.

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