La complainte de Philae, le labrador de François Hollande<!-- --> | Atlantico.fr
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Philae, le nouvel animal de compagnie de François Hollande
Philae, le nouvel animal de compagnie de François Hollande
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Chienne de vie !

Je suis triste car le Québec me manque. Je déprime car mon maître, un grassouillet tout mou, s’essouffle quand il fait deux pas avec moi.

Philae p/o Benoît Rayski

Philae p/o Benoît Rayski

Philae est le labrador reçu par François Hollande pour Noël 2014.

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J’étais heureuse à Montréal. Les lacs et les forêts des Laurentides à proximité.Un air pur, propice à donner de l'éclat à mon poil que j'ai noir. Une seule chose peu supportable : l'abominable accent des humains locaux qui me trouait les tympans. Mais j'étais quand même chez moi là-bas, près du Labrador.

Un jour ce bonheur a pris fin quand des vieillards imbéciles, qu'on appelle anciens combattants, m'ont mis dans un avion (même pas en classe affaires) et j'y ai passé plus de 8 heures à pleurer sur la perte de mon pays bien aimé. Une fois arrivée à destination, et passés les effets des somnifères qu'on m'avait administrés, je me suis retrouvée dans une limousine qui m'a déposé dans un grand château.

Là m'attendait un petit bonhomme plutôt replet. Il m'a même pas dit bonjour se contentant d'un : "dorénavant tu t’appelleras Philae !" . Comme ça, goujatement, il m'a changé mon état civil ! Et il parait – c'est un agent de la sécurité qui me l'a dit – que ce maître que je n'ai pas choisi a fait voter une loi reconnaissant que les animaux sont "des êtres vivants pourvus de sensibilité". Quel hypocrite !!

Déjà qu'on ne m'avait pas consulté pour savoir si je voulais être déportée (le mot n'est pas trop fort) du Québec. Et en plus, encore un châtiment non mérité, tomber sur un maître sans éducation aucune, dépourvu de toute classe. Quand j'étais encore à Montréal j'avais une copine avec qui je correspondais. Elle résidait à Buckingham Palace. Ses lettres décrivaient un monde d'élégance, de raffinement et de fair-play. Et moi j'ai honte aujourd'hui de lui dire où j'habite.

L’endroit est lugubre. Sur tous les murs figurent les portrait crêpés de noir d'une chienne nommée Baltique. Mon maître passe devant et lui jette des regards respectueux et énamourés. D’après mon pote, l'agent de sécurité, c'est sa façon à lui de s'identifier à un de ses prédécesseurs un certain François Mitterrand qui a partagé sa vie avec Baltique. J'ai demandé à mon copain pourquoi tout le monde appelait bizarrement mon maître : "Monsieur le Président". Il m'a dit : "va donc savoir pourquoi... C'est effectivement incompréhensible".

Ce n'est pas que je n'aime pas mon maître. C'est juste qu'il m'ennuie à mourir. Toutes ses phrases commencent par : "moi je". Il sourit quand on le pince. Sauf quand les journalistes sont convoqués pour me photographier. Là il arbore, le temps des flashes, un sourire lumineux. Il paraît qu'un labrador c'est bon pour son image. Mais qu'est ce que j'en ai à foutre, moi, de son image ! C'est un cocker qu'il lui faudrait. Vous savez, cet animal quelconque qui pleure tout le temps et qui avec son regard larmoyant semble implorer on ne sait quoi. Il serait à l'image de la France que mon maître me dit aimer tant. Pour me consoler mon pote m'a dit que mon calvaire ne durerait pas longtemps. En effet, d’après lui, mon maître aura déménagé dans deux ans et demi. Mais comment être certaine que le nouveau locataire sera mieux ?

D’après mon copain ça pourrait être un petit brun nerveux, agité et criard qui, c'est à craindre, me maltraitera car j'ai appartenu à quelqu’un qu'il déteste. Ou alors une blondasse plutôt gueularde. Déjà que je n'aime pas les bonnes femmes... Et celle-là en particulier car elle aurait hérité de son père une inquiétante prédilection pour les bergers allemands... Désespérée je me suis résolue à écrire à ma copine. Peut-être que sa maîtresse, qu'on appelle, "Votre Altesse", voudra bien m’accorder l'asile politique dans son pays.

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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