Edito
La bombe à retardement fiscale des collectivités locales
La France conserve le titre de championne d’Europe des prélèvements qui frappent toutes les catégories du haut en bas de l’échelle. Avec des résultats aberrants : ainsi l’Etat a dû rembourser plus d’un milliard aux contribuables assujettis à l’ISF parce que l’empilement des impôts et des taxes auquel ils sont assujettis dépassait largement le plafond de 75% auquel est limité la ponction de leurs revenus.
La baisse des impôts est à l’ordre du jour des grandes formations politiques, c’est aussi un leitmotiv du gouvernement qui annonce une baisse timide l’an prochain en comparaison avec ce que fait l’Allemagne. Mais, dans le même temps, le ras de bol des Français ne fait que croître et embellir devant les réalités qui les frappe. Car ils ont conscience que la machine à créer des taxes nouvelles continue de tourner à plein régime chez les députés, le quinquennat de François Hollande ayant enregistré un record absolu en matière de création de mesures nouvelles.
La France conserve le titre de championne d’Europe des prélèvements qui frappent toutes les catégories du haut en bas de l’échelle. Avec des résultats aberrants : ainsi l’Etat a dû rembourser plus d’un milliard aux contribuables assujettis à l’ISF parce que l’empilement des impôts et des taxes auquel ils sont assujettis dépassait largement le plafond de 75% auquel est limité la ponction de leurs revenus. Mais à l’autre bout de l’échelle, l’explosion des dépenses des collectivités locales au cours des dix dernières années pénalise fortement les petits propriétaires modestes. Car les taxes foncières ont pris le pas sur l’impôt sur le revenu, dont ils sont parfois exonérés et peuvent représenter deux mois de leur faible pension.
Or, rien ne permet de penser que le mouvement perpétuel de hausse de la fiscalité va connaitre une véritable pause. A l image de la courbe du chômage, tout le monde veut l’inverser, mais personne ne s’y emploie réellement. L’Etat se défausse cyniquement sur les collectivités territoriales, en réduisant drastiquement les subventions qu’il leur accordait, ou en continuant de mettre à leurs charges des dépenses sociales qui ne sont pas plafonnées. Dans les années à venir, c’est la gestion au niveau du terrain qui va causer les plus grands soucis. Car les réformes ont été conduites au mépris des règles de bonne gestion élémentaire. La mise en place des intercommunalités a entraîné des doublons, au lieu de donner lieu à des économies d’échelle. Entre 2008 et 2015, les dépenses de personnel ont augmenté de 23% ; le nombre des agents a fait un bond de plus de quatre cents mille entre 2002 et 2013. Le manque de rigueur s’est accompagné des plaies traditionnelles que dénonce la Cour des Comptes : recrutements dictés par le copinage plus que par la compétence , laxisme dans le temps de travail ,puisque vingt pour cent des collectivités seulement affichent le temps réglementaire correspondant aux 35 heures hebdomadaires, jours de congés trop élevés, absentéisme, avancement automatique qui se révèle coûteux en raison du vieillissement du personnel , où près de quarante pour cent des agents ont plus de cinquante ans. On imagine les efforts qu’il faudrait déployer pour revenir à une gestion exemplaire, alors que la tentation sera grande, une fois les échéances électorales passée, d’utiliser l’arme fiscale pour masquer le manque de courage politique. La seule mesure concrète, reprise au demeurant par les candidats de la droite concernerait le non remplacement d’une partie au moins des personnels partant en retraite. Mais on imagine déjà le tollé qu’elle susciterait dans une opinion, qui voit dans tout changement un signe de régression sociale, comme ne cesse de le marteler François Hollande, alors que la vie, c’est l’adaptation permanente à une société qui évolue à toute allure.
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