L’islamisme, cette lèpre qu'Emmanuel Macron ignore<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Emmanuel Macron président de la république islamisme séparatisme
Emmanuel Macron président de la république islamisme séparatisme
©ludovic MARIN / POOL / AFP

Bonnes feuilles

Ivan Rioufol publie "Le Réveil des somnambules" aux éditions de L'Artilleur. Lors de la première manifestation des Gilets jaunes, le Peuple a su sortir de sa torpeur, les somnambules ont fait comprendre qu’ils pouvaient faire trembler les élites traîtresses. C’est ce grand réveil qu’il faut poursuivre. L’Histoire accélère. Extrait 1/2.

Ivan Rioufol

Ivan Rioufol

Ivan Rioufol est essayiste et éditorialiste au Figaro. Il tient quotidiennement le blog Liberté d'expression. Il vient de publier un nouvel ouvrage, La guerre civile qui vient (Editions Pierre-Guillaume De Roux).

Voir la bio »

Non, ce n’est pas l’idéologie islamiste qui fait peur. Ce qui fait peur, c’est la léthargie des dirigeants français devant cette plaie qui s’infecte. Ce qui fait peur, c’est leur insouciance face à l’ennemi. Son dessein est pourtant clair : il entend islamiser les musulmans d’Europe, afin de susciter des sécessions territoriales, puis des guerres de civilisation au cœur des démocraties occidentales. Dans son rapport sur « La fabrique de l’islamisme », publié dimanche par l’Institut Montaigne, Hakim El-Karoui part du préalable que « l’idéologie islamiste fait peur ». Ce faisant, l’essayiste proche du pouvoir oublie d’analyser les légèretés des puissants qu’il côtoie. Quand Emmanuel Macron parle du populisme comme d’une « lèpre qui monte », le président laisse en paix ceux qui empoisonnent la nation au nom du Coran. Quand son lieutenant, Christophe Castaner, soutient : « Qui doute que le réchauffement climatique pèse sur la dynamique du djihad ? », il avance une baliverne pour excuser les soldats d’Allah. Ces derniers ont toutes les raisons de se croire déjà vainqueurs.

Le mal à soigner est un poison français : celui de pensée paresseuse, qui se vautre dans la culpabilisation pour avoir la paix. Cette attitude est commune aux « élites » européennes incapables de se confronter au réel pour lui préférer les fausses pistes. Rien n’est plus convenu que de dénoncer, avec Macron, les « discours de haine » que tiendraient les « nationalistes ». Les médias se sont précipités pour s’effrayer de « chasses à l’homme » qui auraient eu lieu l’autre semaine à Chemnitz (Allemagne) au cours de protestations contre un meurtre commis par des réfugiés. Mais lundi, le patron du renseignement allemand, Hans-Georg Maassen, a qualifié ce scandale de probable « désinformation délibérée visant à détourner l’attention du meurtre de Chemnitz ». Faut-il en effet le rappeler ? La haine est chez ceux qui tuent, non chez ceux qui dénoncent les tueurs. Cette inversion des jugements brouille la compréhension des événements. Il est impossible de se défendre si l’ennemi n’est pas désigné. 

Présentant son rapport, lundi, El-Karoui n’a pu s’empêcher de renouer avec cette culture de l’excuse, qui est au cœur de la victimisation dont se prévalent sans vergogne les islamistes. En acceptant, en effet, de faire un lien entre leur succès dans les cités et la « relégation sociale » dont les musulmans seraient victimes de la part d’une « République discriminante », ElKaroui conforte une dialectique islamiste destinée à rendre la critique inopérante. Cette grille de lecture rudimentaire invite à suspecter de racisme ou de xénophobie ceux qui, ces temps-ci, refusent de s’habituer aux attaques au couteau commises par des fanatiques. C’est en septembre  2014 que l’État islamique a appelé à tuer « de n’importe quelle manière » (pierre, couteau, voiture, étranglement, etc.) les « incroyants », et « en particulier les méchants et sales Français ». Dimanche, un Afghan, faussement présenté comme drogué et déséquilibré, a blessé au couteau sept personnes à Paris. S’habituer à cette guerre des rues ?

 Nombreux, là-haut, sont ceux qui aimeraient voir les Français toujours plus résilients, au point de se soumettre aux coups comme chiens battus. Il est effarant, par exemple, de constater l’actuelle apathie devant la provocation que constituera, les 19 et 20  octobre dans le sanctuaire du Bataclan (90  morts), à Paris, le concert du rappeur Médine qui chante le djihad et « la crucifixion des laïcards comme à Golgotha ». Le père d’une des victimes des djihadistes du 13 novembre 2015, Patrick Jardin, s’est battu en vain pour empêcher la venue du chanteur islamique, au nom du respect des morts. Mais cet homme en colère se heurte encore aux portes closes du pouvoir. Ses soutiens sont rares. La société civile, qui sait descendre dans la rue pour défendre l’écologie, se mobilisera-t-elle pour faire respecter la décence élémentaire ? En fait, la propagande islamiste a gagné bien des esprits, au-delà de la sphère musulmane. El-Karoui compare cet embrigadement au communisme. Il a raison. Mais alors, pourquoi ne pas oser briser les reins de fléau ? 

Botter des fesses 

En France, 28 % des musulmans se réclameraient de la charia (la loi islamique), dont 50 % des moins de 25 ans. Les quelques lanceurs d’alerte qui, depuis vingt ans et plus, décrivent la dangerosité de l’islamisme et son expansion rapide en France ont aujourd’hui l’amère satisfaction d’être enfin rejoints dans leur constat par le rapport de l’Institut Montaigne. Mais que de temps perdu ! Quand El-Karoui désigne ce nouveau communisme comme « une véritable idéologie politique contemporaine », il emploie des mots qui ne surprendront pas les habitués de ce bloc-notes. À ceci près que ce totalitarisme n’a rien de contemporain  : il ressemble comme deux gouttes d’eau à ce que fut l’islam des origines. L’islamisme actuel est un retour aux sources littérales du Coran. Il porte en lui un idéal de civilisation qui a déjà eu, dans le passé, l’occasion de s’affronter avec l’Occident.
Un conflit est inévitable entre l’islamisme et la démocratie. Or El-Karoui n’ose envisager ce scénario. 

Une idéologie politique se combat par des ripostes politiques. Ceux qui croient voir dans l’islamisme une religion à qui la laïcité pourrait être imposée se trompent de diagnostic. Il n’est pas demandé à l’État d’organiser l’islam, mais de briser les reins d’un projet de contre-société totalisante et théocratique. Quand El-Karoui invite les musulmans à promouvoir un discours religieux alternatif, il a raison de s’appuyer sur tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans le sécessionnisme des radicaux. Cependant, sa réticence à aller à l’affrontement laisse voir son doute sur ce combat légitime. Seule la force peut être comprise d’un adversaire qui ne respecte que ce langage. Il faut fermer les mosquées salafistes, en expulser les imams, dénoncer les organisations et les personnalités au jeu trouble, promouvoir les musulmans républicains,  etc. La République ne doit plus craindre de se faire respecter, quitter à botter des fesses. Elle n’en sortira que grandie.

Extrait du livre d’Ivan Rioufol, "Le Réveil des somnambules, bloc-notes 2018/2019, chronique d’une colère qui monte", publié aux éditions de L'Artilleur. 

Lien vers la boutique, cliquez ICI

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !