L’intéroception, ce 6e sens qui permet de déchiffrer les signaux cachés envoyés par notre corps<!-- --> | Atlantico.fr
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À chaque instant, les organes internes de votre corps envoient des signaux à votre cerveau.
À chaque instant, les organes internes de votre corps envoient des signaux à votre cerveau.
©AFP - Dimitar DILKOFF

Apprendre sur soi-même

À chaque instant, les organes internes de votre corps envoient des signaux à votre cerveau.

Gemma Ware

Gemma Ware

Gemma Ware est rédacteur et co-animateur, The Conversation Weekly Podcast, The Conversation.

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Sarah Garfinkel

Sarah Garfinkel

Sarah Garfinkel est professeur de neurosciences cognitives, UCL.

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À chaque instant, les organes internes de votre corps envoient des signaux à votre cerveau. La plupart du temps, vous n'en êtes pas conscient, mais il arrive qu'ils vous parviennent : par exemple, lorsque vous avez faim ou lorsque vous avez besoin d'aller aux toilettes. Notre capacité à capter ces signaux cachés s'appelle l'interception, parfois appelée "sixième sens".

Dans cet épisode de The Conversation Weekly, un spécialiste des neurosciences cognitives et de l'interception est appelé pour savoir comment les nouvelles recherches sur ce lien entre notre esprit et notre corps pourraient déboucher sur des avancées dans le domaine des soins de santé mentale et physique.

L'intéroception est définie comme la perception inconsciente ou consciente des sensations corporelles internes. Le concept a été proposé pour la première fois au début du XXe siècle par un neuroscientifique britannique, Charles Sherrington, mais il a été largement ignoré par les chercheurs jusqu'à il y a une dizaine d'années. Sarah Garfinkel, professeur de neurosciences cognitives à l'University College London, au Royaume-Uni, est l'une de celles qui mènent la charge.

"Lorsque j'ai commencé, j'ai cherché sur Google et je n'ai trouvé aucun résultat, ou très peu. Personne n'en parlait. Je suis stupéfaite de voir à quel point les choses ont changé en dix ans, et je suis ravie de constater que nous entrons dans une ère de neurosciences où nous étudions un système intégré associant le corps et le cerveau."

La plupart des gens ne sont probablement pas conscients de l'interception jusqu'à ce qu'ils aient un problème avec elle. M. Garfinkel a plaisanté en disant qu'il ne serait pas très efficace d'être constamment distrait par les battements de son cœur ou d'avoir une vision consciente du fonctionnement de ses reins en permanence. "Notre cerveau a développé un biais pour percevoir et être conscient du monde extérieur", explique-t-elle, ce qui explique la prédominance de nos sens extéroceptifs tels que la vue, l'ouïe et le toucher.

Selon Mme Garfinkel, l'intéroception est importante pour comprendre avec précision ce qui se passe dans notre corps, en particulier pour les personnes souffrant de troubles tels que l'autisme, qui ont souvent du mal à savoir quand manger. Mais elle pense que notre capacité à lire les signaux émis par nos organes peut également façonner notre expérience émotionnelle.

Je considère les sentiments comme des changements dans les états corporels et les perceptions que nous en avons. J'essaie donc de comprendre comment les différents états cliniques peuvent présenter des différences, soit dans les signaux corporels eux-mêmes, soit dans la perception de ces changements, et comment cela peut se traduire par des profils d'émotions différents.

Elle donne l'exemple du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), suggérant qu'il se pourrait qu'une activité corporelle accrue, telle qu'un rythme cardiaque élevé, interagisse avec le cerveau pour augmenter la peur chez les personnes souffrant de SSPT.

Pour en savoir plus sur les recherches de Mme Garfinkel et sur les moyens qu'elle met en œuvre pour entraîner l'interception des personnes afin de les aider à gérer leur anxiété, écoutez l'épisode complet du podcast The Conversation Weekly.

L'article a été initialement publié sur The Conversation.

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