L’été des canicules a bien provoqué un pic de surmortalité en France et voilà dans quelle proportion<!-- --> | Atlantico.fr
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Un rapport de l'Insee montre que le nombre de décès moyen par jour en juillet 2022 est supérieur à ceux de juin et de 2019.
Un rapport de l'Insee montre que le nombre de décès moyen par jour en juillet 2022 est supérieur à ceux de juin et de 2019.
©YOHAN BONNET / AFP

2022, été meurtrier

Selon les chiffres de l'Insee, un pic de surmortalité en France a été enregistré lors de la canicule en cette année 2022.

Sylvie Le Minez

Sylvie Le Minez

Sylvie Le Minez est cheffe de l'unité des études démographiques et sociale à l'INSEE.

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Atlantico : Dans un rapport de votre institut publié le 2 septembre dernier, le nombre de décès moyen par jour de juillet est supérieur à ceux de juin et de 2019. Quelle est l’ampleur de la surmortalité

Sylvie Le Minez : Comme indiqué sur le site insee.fr, les décès, toutes causes confondues, survenus en juin 2022 sont supérieurs de 4 % aux décès survenus en juin 2019 (soient environ 1 700 décès de plus). En juillet 2022, ils sont supérieurs de 13 % à ceux de juillet 2019 (soient environ +6 100, selon ces données encore provisoires).            

Dans quelle mesure ce phénomène s’explique-t-il par les différents épisodes caniculaires ? Peut-on comparer cette surmortalité à celle liée à la canicule de 2003 ?

L’Insee ne dispose pas de causes de décès et le bilan des décès pendant la période de la canicule sera effectué par Santé Publique France à l’automne. Cet excédent de décès particulièrement important constaté en juillet a probablement pour cause la canicule mais aussi la Covid-19, les deux phénomènes pouvant d’ailleurs interagir…. On peut cependant constater les deux points suivants : on constate des pics de décès toutes causes confondues le 19 juin, puis le 19 juillet (après un 1er pic en juillet le 13 juillet) lors des épisodes de vague de chaleur (1er épisode du 15 au 22 juin selon Santé Publique France ; 2ème épisode du 12 au 25 juillet) ; les décès de personnes atteintes du Covid-19 en juillet 2022 sont, selon les remontées de Santé Publique France, d’un nombre assez nettement inférieur à 6 000… ce qui laisse penser que la canicule a occasionné une surmortalité. Mais il faudrait des analyses plus poussées, regarder les excédents de décès dans les départements placés en vigilance canicule pendant   les périodes concernées notamment.

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En 2003, l’épisode de canicule avait été très bref et intense. 3 585 décès – toutes causes confondues – avaient été enregistrés la  seule journée du 12 août 2003. Il est trop tôt pour effectuer l’exercice de comparaison. Le troisième épisode de la canicule de l’été 2022 a débuté fin juillet et a duré jusqu’à la mi-août. Les données sur les décès du mois d’août sont encore incomplètes.

Cette hausse de la mortalité a-t-elle touché toutes les classes d’âge ? 

L’analyse par classe d’âge n’a pas été effectuée.  Les données par âge sont toutefois disponibles sur le site insee.fr.

Des canicules précédentes ont pu concerner différentes tranches d’âges, et pas que les personnes les plus âgées, comme le montrent des bilans des canicules publiés par Santé Publique France.

Quels sont les départements les plus touchés par cette hausse ?

L’analyse par départements n’a pas été réalisée, mais les données sont disponibles sur insee.fr.

D’autres facteurs peuvent-ils expliquer ce constat ?

Des internautes ont remis en doute la parole officielle en justifiant ce pic de mortalité par les effets secondaires de la vaccination contre le Covid. La surmortalité liée à la canicule a-t-elle toujours été observée, et ce bien avant le Covid ?

Oui, des surmortalités liées à des épisodes caniculaires ont été observés par le passé. Santé Publique France publie chaque année un bilan des canicules. Par exemple à l’été 2019, marqué par deux vagues de canicule, Santé Publique France avait estimé qu’il y avait eu 1 462 décès en excès (+9,2%) dans les départements concernés pendant les périodes de dépassement des seuils d’alerte, et que si la classe d’âge des plus de 75 ans avait été la plus touchée, les tranches d’âges de 15-44 ans et des 65-74 ans l’avaient été également.

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