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L'e-cigarette est-elle un traitement de la dépendance nicotinique ?
©Reuters

Bonnes feuilles

Environ 10 millions de personnes, soit près d’1 Français sur 5, ont déjà essayé l’e-cigarette et désormais 1,5 million de fumeurs l’utilisent régulièrement. Est-ce là une véritable alternative au tabac ou une nouvelle méthode de sevrage tabagique ? Extrait de "L'e-cigarette pour en finir avec le tabac ?", Pr Bertrand Dautzenberg, Ixelles éditions (1/2).

Bertrand Dautzenberg

Bertrand Dautzenberg

Bertrand Dautzenberg est tabacologue. Il exerce à l'hôpital Marmottan et à la fondation Arthur Vernes. Il a également exercé par le passé à l’Assistance publiques-Hôpitaux de Paris au CHU Pitié-Salpêtrière. Il préside Paris sans tabac. Bertrand Dautzenberg est également vice président du Respadd. 

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Les substituts nicotiniques, par un apport régulier de nicotine en remplacement de l’apport en pic apporté par la cigarette, constituent un traitement efficace démontré pour faire régresser l’expression de la dépendance tabagique que provoque le manque du produit (figure 11, page 130).

Les e-cigarettes ont ce double potentiel en fonction de la façon dont elles sont utilisées. En effet, contrairement aux substituts nicotiniques avec lesquels la cinétique de la nicotine dépend du produit, la cinétique de la nicotine délivrée par l’e-cigarette va dépendre principalement de la façon dont elle est utilisée.

• Prise en bouffées répétées et rapprochées, l’e-cigarette délivre la nicotine avec une cinétique voisine de celle de la cigarette, susceptible alors de maintenir la dépendance.

• Prise par petites bouffées réparties régulièrement sur la journée, l’e-cigarette apporte une cinétique voisine de celle des patchs et soulage bien le manque de nicotine, sans entretenir à un niveau élevé la dépendance.

Fin 2013, une seule étude avait comparé patchs nicotiniques et e-cigarettes chez deux groupes de fumeurs. La dose de patch était fixe, les e-cigarettes étaient envoyées par courrier, bref des conditions non idéales qui expliquent que le taux de succès soit faible dans les deux groupes et les résultats non probants. L’étude montre cependant la bonne tolérance des deux produits.

Début 2014, aucune e-cigarette n’a été enregistrée comme médicament et ne peut revendiquer une aide à l’arrêt du tabac. Si les e-cigarettes ont un avenir dans le sevrage tabagique, elles prendront probablement plus la place des substituts nicotiniques oraux que des patchs. Les substituts nicotiniques oraux sont en effet le plus souvent prescrits en association, en particulier avec les patchs.

Même si les e-cigarettes sont validées dans quelques années comme traitement d’arrêt du tabac parmi ceux qui existent déjà, il y a peu de chance que ce soit en traitement exclusif. Le plus probable est qu’elles seront alors associées aux autres substituts nicotiniques, mais il n’est pas impossible qu’elles soient associées aux médicaments de prescription (varénicline ou bupropion).

Rappelons que le principal espoir est que les e-cigarettes séduisent rapidement la majorité des fumeurs, alors que malheureusement moins de 10 % d’entre eux s’engagent chaque année dans un sevrage avec aide médicamenteuse.

Extrait de "L'e-cigarette pour en finir avec le tabac ?", Pr Bertrand Dautzenberg, Ixelles éditions, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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