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L'amour et ses kilos : pourquoi notre poids est lié à l'affection que l'on reçoit
©Flickr

Bonnes feuilles

Nous aimons comme nous mangeons, et nos kilos superflus sont souvent en lien avec nos difficultés à aimer et à être aimé. Extrait de "L'Amour et les kilos", du Dr Stéphane Clerget et Bernadette Costa-Prades, publié chez Albin Michel (2/2).

Dr Stéphane  Clerget

Dr Stéphane Clerget

Le Dr Stéphane Clerget est médecin psychiatre et pédopsychiatre, diplômé d'histoire de la médecine. Il est auteur de très nombreux ouvrages. Il exerce à Paris.

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Bernadette Costa-Prades

Bernadette Costa-Prades

Bernadette Costa-Prades est journaliste spécialisée en psychologie et auteur de nombreux livres chez Albin Michel, notamment avec le docteur Stéphane Clerget.

 

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Dès notre naissance, la faim est là, douloureuse, qui fait pleurer et même hurler le bébé s'il n'est pas nourri assez vite. Heureusement, les adultes, sensibles à ses cris de détresse, viennent soulager cette tension sans trop attendre.

La montée de la glycémie, puis l'apaisement agréable de la tétée rythme les journées du nouveau-né. C'est ainsi que nous découvrons tous le plaisir, par la suppression de la douleur procurée par la faim.

En même temps que nous sommes alimentés, nous sommes pris dans les bras, cajolés, et le repas est immédiatement associé à la chaleur, au corps à corps, aux paroles douces, à une odeur rassurante. Nourris, nous ne sommes plus tout seuls, c'est le moment où l'adulte maternant nous prend dans les bras, aussi allons-nous faire très tôt cette association entre prise alimentaire et amour.

D'autant que la personne qui nous nourrit manifeste aussi son plaisir, à moins qu'elle ne soit déprimée. Soulager un bébé qui pleure procure une grande satisfaction : d'abord parce qu'il cesse de nous casser les oreilles - ne minimisons pas ce détail ! -, mais aussi parce que nous nous projetons en lui, dans le bien-être que nous lui procurons, renforçant notre sentiment d'être utiles, compétents.

Par mimétisme, nos propres lèvres bougent un peu, notre tête accompagne les mouvements du bébé. Ce plaisir maternel décuple le plaisir de l'enfant, d'autant que la mère libère de l'ocytocine, cette fameuse hormone de l'attachement. Bref, se crée un cercle vertueux dans lequel mère et bébé ressentent un plaisir simultané, lequel renforce encore leur lien.

Nous apprenons donc à avoir du plaisir à travers le plaisir de l'autre : plus nous avons été nourris avec amour, plus nous nous montrerons capables par la suite d'avoir du plaisir pour l'autre, une qualité hautement importante de l'art d'aimer.

Extrait de "L'Amour et les kilos", du Dr Stéphane Clerget et Bernadette Costa-Prades, publié chez Albin Michel, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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