L’Allemagne se réveille contre le protectionnisme américain. En oubliant totalement ses propres (et accablantes) pratiques depuis des décennies<!-- --> | Atlantico.fr
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Joe Biden et Olaf Scholz lors du sommet du G7 en Allemagne en juin 2022.
Joe Biden et Olaf Scholz lors du sommet du G7 en Allemagne en juin 2022.
©Tobias SCHWARZ / AFP

Cavalier solitaire… et hypocrite

L'Allemagne a protégé ses fabricants à l'aide de subventions et d'un euro sous-évalué pendant des années. Quel a été l'impact de cette stratégie allemande sur le secteur manufacturier mondial par rapport aux Etats-Unis et à ses partenaires de l'UE ?

Don Diego De La Vega

Don Diego De La Vega

Don Diego De La Vega est universitaire, spécialiste de l'Union européenne et des questions économiques. Il écrit sous pseudonyme car il ne peut engager l’institution pour laquelle il travaille.

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Michael Pettis

Michael Pettis

Michael Pettis est économiste et stratégiste financier. Il est professeur de finance à la Guanghua School of Management de l'Université de Pekin. Associé sénior du Carnegie Endowment for International Peace, il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "The Great Rebalancing: Trade, Conflict, and the Perilous Road Ahead for the World Economy".

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Atlantico : L'Allemagne est de plus en plus critique à l'égard du protectionnisme américain. Pourtant, elle semble avoir complètement oublié ses propres pratiques (pourtant accablantes) dans ce domaine au fil des décennies... Comment analyser le rôle de l'Allemagne ?

Michael Pettis : Il n'y a pas pire hypocrite qu’un hypocrite du libre-échange. Pendant de nombreuses années, les fabricants allemands ont pu accroître leur compétitivité internationale par rapport à celle de leurs partenaires commerciaux non pas en raison d'une plus grande efficacité de fabrication ou d'augmentations plus rapides de la productivité des travailleurs, mais plutôt en raison de subventions directes et cachées au secteur manufacturier payées effectivement par les travailleurs allemands . La preuve en est la forte baisse du revenu médian des ménages en Allemagne par rapport au PIB allemand après les réformes du travail de 2003.

Mais plutôt que de supporter le coût de ses politiques, dont la plus importante était la suppression de la demande intérieure, l'Allemagne a pu utiliser les règles de l'OMC et, plus important encore, les règles de l'UE régissant le commerce, les taux d'intérêt et la monnaie, pour externaliser le coût de la faiblesse de sa demande en enregistrant d'importants excédents commerciaux. Alors que les pays déficitaires commencent à envisager de mettre en place leurs propres subventions manufacturières pour corriger les déséquilibres commerciaux qui en résultent (les plus importants de l'histoire), il n'est peut-être pas surprenant que des pays excédentaires persistants comme l'Allemagne se plaignent amèrement des conséquences pour leur propre secteur manufacturier. Les politiques du mendiant ne fonctionnent que si vos partenaires commerciaux ne font pas de même.

Don Diego de la Vega : Cela n’est pas à proprement parler du protectionnisme. Il ne suffit pas d’avoir des surplus commerciaux ou des paiements courants pour être un pays protectionniste. En revanche, l’Allemagne est un pays mercantiliste qui s’enorgueillit d’avoir ce type de déséquilibre. Cela remonte à loin. C’était déjà le cas avec l’industrialisation allemande  de la fin du XIXe siècle.

L’Allemagne souhaite également être gagnante sur les échanges internationaux avec l’idée d’une course aux trésors et au bon positionnement industriel et technologique. Les rapports avec les autres nations sont sportifs et agonistiques. Tous les coups sont permis. L’Allemagne joue avec la monnaie et les règles européennes.  

Berlin a une vision très égocentrée du commerce international. L’Allemagne est un pays qui est presque gaulliste quelque part, dans le mauvais versant du gaullisme. Ce pays place beaucoup de sa fierté dans l’industrie et considère que d’avoir des surplus de commerce extérieur est quelque chose d’important.  

Pendant des années, l'Allemagne a protégé ses fabricants à l'aide de subventions et d'un euro sous-évalué, financé par une pression à la baisse sur la croissance des salaires. Quel a été l'impact de cette stratégie allemande sur le secteur manufacturier mondial par rapport aux États-Unis et à ses partenaires de l'UE ?

Michael Pettis : La conséquence est assez évidente. Les économistes notent depuis longtemps que les pays ayant des excédents importants et persistants ont vu leur part de l'industrie manufacturière mondiale augmenter tandis que ceux qui affichent des déficits importants et persistants ont vu leur part diminuer. Comme on pouvait s'y attendre, cela signifie simplement que les secteurs manufacturiers les plus fortement subventionnés se développent aux dépens des moins fortement subventionnés.

Don Diego de la Vega : L’Allemagne a joué de la compression des salaires par une dévaluation interne, a subventionné certains secteurs. Il y aurait beaucoup de choses à reprocher à l’Allemagne. En revanche, l’euro n’a pas été sous-évalué et l’Allemagne n’était pas le moteur de ce phénomène.  

L’euro est surévalué depuis plus de vingt ans. Et s’il y a bien un pays qui a insisté pour que l’euro soit surévalué, pour un euro cher, il s’agit bien de l’Allemagne. La Bundesbank a toujours cherché à ne pas baisser les taux d’intérêt. L’Allemagne a toujours refusé le quantitative easing. Elle a même été jusqu’à mettre la BCE au tribunal de  Karlsruhe. Il n’est pas possible d’accuser les Allemands sur ce point précis.

En revanche, les Allemands ont sciemment tenté de détruire les industries des pays partenaires européens, notamment par l’euro cher, l’arme principale, ou bien encore à travers les normes, notamment dans le nucléaire. Cela dépasse même le cadre financier, monétaire et économique. Cela va aussi se nicher dans le cadre de l’immigration. Là aussi, l’Allemagne a eu un comportement de passager clandestin, qu’elle pratique dans tous les domaines. Elle n’est pas passée par un euro pas cher, dont elle serait le fer de lance.    

Alors que l'Allemagne a complètement comprimé sa demande intérieure, avec tant d'excédents commerciaux, cela devrait normalement se traduire par une plus grande redistribution interne des bénéfices, plus d'investissements et plus de dépenses publiques. Mais l'Allemagne ne l'a pas fait. Pourquoi l'Allemagne a-t-elle persisté dans cette voie ?

Michael Pettis : En fait, ces dernières années, nous avons commencé à voir les salaires allemands rattraper la productivité allemande. Si cela est bon pour les travailleurs allemands, ce n'est pas bon pour les fabricants allemands, qui ne sont plus aussi compétitifs et aussi rentables qu'ils l'étaient autrefois. C'est la vraie raison pour laquelle l'excédent commercial de l'Allemagne a diminué et ses fabricants sont sous pression. Sans surprise, ils blâment cela sur les politiques chinoises et américaines pour soutenir leurs propres fabricants et exigent que Berlin réagisse, mais cela ne ferait qu'aggraver le problème mondial sous-jacent. Les fabricants allemands doivent comprendre que ce n'est pas une loi de la nature que l'Allemagne doive gérer d'importants excédents permanents aux dépens de ses partenaires commerciaux.

Don Diego de la Vega : L’Allemagne a eu un biais restrictif monétaire mais la politique budgétaire allemande est austéritaire dans les mots et pour les autres. Mais elle n’est absolument pas austéritaire pour elle-même.

Si vous étudiez les dépenses publiques d’il y a 15 ou 20 ans et que vous regardez les dix plus grands pays européens, vous constaterez que l’Allemagne est dans les pelotons de tête, notamment sur la trajectoire de l’augmentation de la dépense publique. Depuis que Merkel est arrivée en 2005, si vous regardez les dépenses publiques, elles sont beaucoup plus dynamiques en Allemagne qu’en Italie.

L’idée que les Allemands auraient pratiqué l’austérité chez eux est une idée tout à fait contestable. L’Allemagne a bel et bien dépensé, même encore plus que la France. Mais elle le fait avec un air vertueux, dans le respect de la dette. Comme elle a contribué à détruire l’économie de ses partenaires, elle a gardé une base industrielle plus importante que les autres, ce qui lui permet d’avoir des ratios d’endettement plus modérés que les autres. L’Allemagne est passée par une autre méthode pour éviter de faire gonfler son endettement. Elle a mis énormément de choses en hors-bilan.

Beaucoup de dépenses, il y a quinze ans pour sauver les banques, sont passées discrètement dans des structures de défaisance ad hoc gérées par la Bundesbank. Cela n’est pas arrivé dans les comptes publics.

En Grèce, si vous voyez le saut de la dette publique grecque, cela est lié au fait qu’ils ont dû passer par le budget pour sauver le système bancaire grec. Sur 600 milliards de créances pourries et de toutes les sociétés gangrenées par les subprimes, la différence c’est que l’Allemagne n’est pas passée par le budget. Ils sont passés par des structures ad hoc et infra budgétaires, par le hors bilan.

Les Allemands sont très bons pour se donner des airs de sainteté budgétaire mais ils ne sont pas  passés en réalité par ce canal-là au cours des quinze dernières années. Ils ont empêché des relances budgétaires dans d’autres pays. Le fait d’avoir empêché des relances en Grèce ou en Italie était abusif.

Pourquoi l'Allemagne n'a-t-elle pas répondu aux appels des États-Unis ou de ses voisins européens à changer de politique ? L'Allemagne devra-t-elle revoir sa stratégie à la lumière de sa situation économique ?

Michael Pettis : Le problème pour l'Allemagne -- ainsi que pour d'autres économies qui dépendent d'importants excédents persistants pour résoudre leur faible demande intérieure, comme la Russie, la Chine, la Corée du Sud, le Japon, les Pays-Bas, etc. à moyen terme des politiques qui redistribuent les revenus aux ménages ordinaires et donc soutiennent la demande intérieure, à court terme ces politiques réduiraient davantage la demande d'exportation qu'elles ne soutiendraient la consommation intérieure. Autrement dit, pour rééquilibrer leurs économies à moyen et long terme, elles devraient subir une contraction à court terme. Ce processus est rendu encore plus difficile parce que dans tous ces pays, les secteurs de la fabrication et de l'exportation sont disproportionnellement puissants politiquement. C'est pourquoi les économies tournées vers l'exportation parlent souvent de relancer la demande intérieure, mais finissent par y parvenir très difficilement.

Don Diego de la Vega : Cela fait quinze ans que je le dis et que je l’écris. Le problème est que, comme la plupart des autres peuples, les Allemands regardent les Allemands. On leur a vendu l’idée qu’il fallait se serrer la ceinture et que cela allait marcher. Pendant les années 2010, cela avait l’air de fonctionner. Mais dans la réalité ce n’était pas le cas. La productivité était à l’encéphalogramme plat, pour les comptes publics il ne fallait pas regarder de trop près le hors bilan, la performance en termes de croissance n’était pas fabuleuse. Cela n’a rien de glorieux. Mais lorsque vous avez des résultats médiocres et que vos partenaires crient famine, l’Allemagne avait la sensation de s’en sortir convenablement.  Pourquoi réformer lorsque vous dépensez ? Les réformes arrivent uniquement lorsque vous êtes dos au mur ou avec le couteau sous la gorge. L’Allemagne veut continuer à vivoter.

Mais d’ici peu, le sentiment d’être dos au mur pourrait arriver. Cela sera lié au démantèlement de l’industrie automobile allemande, le cœur manufacturier de l’Allemagne.

Berlin sera obligé de revoir sa stratégie immobiliste et sa façon de s’organiser. Ils vont être obligés de revoir leur copie. Une génération va devoir disparaître. De funérailles en funérailles, l’état économique de l’Allemagne s’améliorera. Il faut qu’il y ait une génération qui passe la main.

Ou alors une situation de crise financière pourrait obliger à remuer les comptes de la Deutsche Bank et à se poser la question d’entreprendre des réformes.

Les conditions sont en train d’être réunies progressivement. Mais cela prend du temps.   

Jusqu'où peut aller le bras de fer entre les États-Unis et l'Allemagne sur le protectionnisme ?

Michael Pettis : Je pense que le monde a entamé un processus lent et difficile dans lequel nous allons réformer notre version actuelle de la mondialisation afin, je l'espère, d'en concevoir une meilleure, dans laquelle le succès des exportations ne vient pas de la répression des salaires mais plutôt de l'augmentation de la productivité, et dans laquelle la récompense de l'augmentation des exportations n'est pas un excédent commercial mais des importations toujours croissantes. Mais nous savons qu'un tel changement fondamental n'est pas facile.

Don Diego de la Vega : Il ne s’agit pas réellement d’un bras de fer. Si on engage réellement un rapport de force, il n’y a en principe pas de discussions possibles. Les Américains peuvent en 48 heures, voire même en 48 minutes…, mettre l’Allemagne à genou, en prévenant le président de la Fed de New York d’organiser une conf-call avec les dirigeants de la Deutsche Bank en leur expliquant que demain matin quand ils se présenteront au guichet pour obtenir des dollars, ils n’en obtiendront pas. Dans ce cas-là, les milliers de milliards de dollars dérivés de la Deutsche Bank seront menacés. La banque ne vaudra plus rien en l’espace d’une semaine. Cela entraînera une méga crise financière en Allemagne. Cela peut s’organiser en quelques minutes. D’un point de vue énergétique, l’Allemagne n’est pas du tout en mesure de refuser le GNL américain.

La dépendance énergétique, géopolitique, monétaire, financière fait qu’il n’y a pas vraiment de bras de fer entre les Allemands et les Américains.

Les Allemands poussent leurs avantages face aux Etats-Unis dans certains domaines ou par avoir un certain contrôle sur les GAFAM ou pour des spécificités nationales. Tous les pays essayent de le faire. Mais dès que nous sommes dans des dossiers sensibles et notamment depuis la guerre en Ukraine, l’Allemagne n’ayant fait aucun effort du point de l’armement depuis des années et l’Allemagne étant ce qu’elle est énergétiquement et financièrement, elle n’est absolument pas en position de refuser quoi que ce soit à Washington si les choses deviennent un peu tendues.

Bien au-delà des réformes Schröder qui ont permis la compétitivité allemande depuis des décennies, est-ce que finalement ce n’est pas l’euro qui leur a permis de rester avec ce made in Germany et est-ce que l’Allemagne n’a-t-elle pas utilisé l’euro pour imposer sa stratégie aux autres Etats européens ?

Don Diego de la Vega : Tout à fait. La réforme Schröder a été très exagérée et très survendue. Il s’agissait d’une belle opération. Le parti de Schröder, le SPD, ayant perdu les élections de façon systématique, tous les décideurs européens ont réalisé que le plan Schröder avait ses limites politiquement car il avait conduit à la défaite.

Le plan Schröder est assez limité par rapport à la domination monétaire allemande qui est niée par tous les intervenants. En réalité, l’Allemagne a sacrifié des pièces mineures comme sur un échiquier pour ne pas avoir à sacrifier la reine et pour protéger le roi.

L’objectif fondamental de l’Allemagne est que la BCE soit indépendante et sous domination allemande. Le quantitative easing n’a jamais eu les effets escomptés. La vraie détente monétaire n’a jamais vraiment eu lieu.

Une minorité de blocage empêche de facto la détente monétaire de se faire depuis 20 ans. Cela est le ferment fondamental de l’orgueil allemand et du pouvoir de Berlin, plus encore que l’industrie en réalité.

L’Allemagne nous tient par la monnaie. En nous faisant croire qu’elle nous tient par le budget ou par d’autres vecteurs, par son exemplarité, en réalité elle nous tient par la monnaie. Cette domination est très étrange car elle est acceptée. Le pacte d’origine de l’Allemagne avec l’euro, suite à l’abandon du Deutsche Mark, était de coloriser l’euro et de le germaniser.

Ce pacte fondamental n’a toujours pas été renversé. Malgré les arguments sur la nocivité de ce que les Allemands ont proposé depuis vingt ans sur les questions monétaires, malgré la japonisation accélérée de l’Europe, on n’a jamais vraiment réussi à extirper vraiment cette espèce de domination germanique qui est un avantage comparatif pour l’Allemagne considérable. Cela représente bien plus que du soft power. Cela concerne le cœur de leur impérium sur l’Europe.

Ils mettent effectivement de l’eau dans leur vin. La Bundesbank n’est plus exactement là même qu’il y une trentaine d’années. Mais cela leur permet en réalité de sauvegarder la pièce maîtresse comme on sacrifie des pions ou du temps sur un échiquier. Les analystes voient la contrition mais ils ne voient pas que l’on reste avec quelque chose qui est très germano allemand. Regardez les 18 derniers mois. Sur un an, nous avons eu 400 points de base de hausse de taux dans une période où il n’y a pas de croissance, où l’inflation est en train de fondre totalement, où la pente de la courbe des taux est inversée et dans une période où, depuis des mois maintenant, les agrégats monétaires s’effondrent. Et pourtant ils continuent d’augmenter les taux d’intérêt.

Cela est beaucoup plus une inspiration Bundesbank des années 1990 qu’une inspiration rationnelle. Cet esprit allemand rôde toujours.

Une politique monétaire restrictive est embêtante pour l’Allemagne. Mais comme il s’agit du pays de la fable du borgne au pays des aveugles, cela va frapper beaucoup plus des biens de qualité moyenne (des biens français) que des biens plutôt haut de gamme du type machine-outil à destination de la Chine. C’est pour cela qu’il y a ce bouclage à faire entre les questions monétaires, les questions économiques.  Tout est lié. Comme l’Allemagne est en train de perdre son cœur manufacturier, que va-t-il se passer dans quelques années ? Est-ce qu’elle gardera cette stratégie monétaire ? A priori oui. Cela renvoie à des choses psychologiques très fortement ancrées. Mais que va-t-il se passer quand elle va s’apercevoir que ce n’est plus dans son intérêt ? Il s’agit là de questions ouvertes. Il n’y a pas de réponses.

Peut-être qu’Elon Musk est en train de faire plus pour le changement de la politique économique et monétaire de l’Allemagne, et donc de l’Europe, que tous les ministres des finances de la France depuis 30 ans qui nous expliquent qu’ils ont une influence sur ce qu’il se passe à Francfort. Il est fort possible qu’Elon Musk change plus le monde que Bruno Le Maire. 

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