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Jusqu’où le robot peut-il remplacer l’homme en agriculture ?
©Capture d'écran

Agricultor-2000

Les technologies du futur s’emparent de l’agriculture comme des autres domaines. Les robots, déjà présents pour la traite des vaches, arrivent dans les champs légumiers comme de céréales. Derrière ces impressionnants tracteurs sans pilotes ou autres désherbants autonomes, la sempiternelle question : quid de la place de l’homme ?

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WikiAgri est un pôle multimédia agricole composé d’un magazine trimestriel et d’un site internet avec sa newsletter d’information. Il a pour philosophie de partager, avec les agriculteurs, les informations et les réflexions sur l’agriculture. Les articles partagés sur Atlantico sont accessibles au grand public, d'autres informations plus spécialisées figurent sur wikiagri.fr

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Lire l’article de Christophe Morineau-Cooks sur le Forum international de la robotique agricole

Les progrès technologiques sont passionnants. Oui, il existe des prototypes de tracteurs sans pilotes. Oui, il peut suffire de poser son robot au bord d’un champ pour qu’il le désherbe tout seul, de fond en comble, sans avoir besoin d’être guidé pour changer de sillon (vidéos à la fin de cet article). Et oui, mais cela vous le savez sans doute déjà, les vaches peuvent aller se faire traire toutes seules à la machine créée pour cela, au meilleur moment pour elles... Et ces innovations existent aussi en France...

A chaque fois, derrière chacune de ces ingénieuses inventions, on trouve de solides arguments : lever la pénibilité du travail agricole pour la confier à la machine, efficacité millimétrique dans les dosages lorsqu’il s’agit d’utiliser des phytosanitaires ou autres produits (avec pour objet de les rendre tout aussi efficaces avec de moindres doses mais parfaitement ciblées), utilisation croisées de quantité de technologies de pointe (pour identifier le terrain dans toutes ses aspérités, reconnaitre les mauvaises herbes des cultures, détecter les sillons et les suivre à la perfection, avec évidemment toute la souplesse mécanique qu’il sied à ces engins allégés du fait qu’ils n’ont pas à porter l’homme). Ainsi, de nombreux problèmes sont réglés avec les robots. Citons l’exemple du tassement, soit cette usure de la terre agricole due principalement au poids des machines utilisées aujourd’hui, qui trouve une solution avec des engins moins lourds grâce à l’absence de pilote et à leur composition dans des matériaux innovants.

En termes technologiques, il reste tout de même des progrès à accomplir. Les parcelles où les premiers robots agricoles sont testés présentent souvent un sol linéaire, plat, pas trop caillouteux. Des robots « tout-terrain », cela réclame parfois de véritables prouesses technologiques... Qui sont en cours !

Le Fira, forum international de la robotique agricole, dont la seconde édition vient de se dérouler à Toulouse, existe à l’initiative d’une marque française constructrice de robots agricoles : Naio Technologies. Son rayon d’action étant aujourd’hui le maraichage, demain les grandes cultures, le forum en question ne parle pas des robots d’élevage. Mais rien que pour la culture des champs, il y a à dire. Lors d’une conférence qui y était organisée, un enseignant universitaire britannique, Simon Blackmore, a souligné que ces robots représentent, pour les agriculteurs, « des opportunités pour arriver à de meilleurs rendements ». Il ne voit pas d’inquiétude à avoir pour ces chefs d’exploitation, car selon lui « les robots seront un relais de l’homme, il faudra toujours l’oeil du maitre. C’est lui, l’exploitant, qui continuera de décider ce qu’il plante, et ils feront ce qu’il souhaite ».

Pour autant, la question reste posée de la place de l’homme dans l’exploitation agricole à partir du moment où elle sera équipée de robots. Un autre universitaire, français celui-là, Philippe Jeanneaux (de Clermont-Ferrand) repositionne l’arrivée des robots dans les exploitations dans une évolution plus générale de l’agriculture française : « L’agriculteur est en train de changer de métier en devenant un gestionnaire de services. Tout cela remet en cause ses valeurs. Tout va être bouleversé et on a besoin d’en débattre pour ne pas se laisser manger par le monstre technologique ! »

En l’occurrence, il ne s’agit pas de la peur du progrès, mais de savoir quel progrès on souhaite. Une véritable question de société.

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