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Judo : quand l’or a du mal à suivre !
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Sport

Les judokates françaises sont fortes et techniques mais doivent continuer à se battre contre les préjugés. Grâce aux efforts de la fédération française de judo, on commence à leur reconnaître du mérite.

Charlotte Feraille

Charlotte Feraille

Charlotte Feraille est rédactrice en chef du magazine On the Field.

Le premier numéro est dans les kiosques depuis ce samedi 25 juin.

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Faute de pouvoir assister aux championnats du monde de judo ce vendredi, je demandais à deux amis présents à Bercy de me communiquer les résultats des filles en live. Mes principales adversaires Audrey Tcheumeo et Lucie Louette combattant ce jour !

L’un d’eux me réponds « désolé mais je ne suis pas à Bercy, et puis les filles ça ne m’intéressent pas ! ». Non pas qu’il soit homosexuel mais pour lui, le judo féminin n’arrive pas à la cheville de son homologue masculin. Un ancien ?  Même pas. À 21 ans, il devrait faire partie de cette nouvelle génération d’hommes à admettre sans complexes la réussite des femmes. Ce n’est pas le cas. Mais surtout, il n’est pas le seul.
Cet après-midi comme hier, ce sont les judokates françaises qui ont brillé. Hier et les autres jours aussi. Outre, Ugo Legrand – médaillé de bronze ce mercredi - les hommes ne peuvent pas se vanter d’autant de succès sur ces championnats. Riner rattrapera sans doute l’honneur en remportant un 5ème titre d’affilée demain, et ce grâce à son gabarit hors normes. Il n’en demeure pas moins que la gloire du judo français semble tenir entre les mains des filles.
Elles en veulent, elles sont fortes, techniques. Elles doivent se battre contre les préjugés, et ce depuis le début de leur carrière. On commence à leur reconnaître du mérite. Parce qu’au sein de la fédération, la communication sur le judo féminin est stratégique. Parce que Jean Luc Rougé, Président de la FFJDA insiste sur la question. 

Non le niveau féminin n’est pas moindre ! Peut être même au contraire parce qu’avantd’intégrer la filière de haut-niveau, et de travailler avec d’autres filles de leur catégorie, elles ont souvent été les seules représentantes de leur sexe dans leurs clubs d’origine. Lorsqu’elles sont plusieurs, il reste rare qu’elles évoluent dans la même catégorie de poids. Leurs partenaires, leurs adversaires, sont des hommes qui dès l’adolescence, attrapent une musculature avec laquelle il leur est dur de rivaliser autrement que par la technique ! À poids, taille et entraînement égal, ils restent plus forts physiquement. Celles qui sortent du lot et poursuivent leur carrière de compétition, sont capables de rivaliser avec des individus de sexe opposé, elles ont évoluées avec. Au judo, on ne progresse jamais seul(e). 
Elles sont moins nombreuses certes, mais rien ne dit que le niveau n’en est pas moins relevé. Les quelques représentantes sont fortes, un point c’est tout. Et leurs combats ne sont pas plus pénibles à regarder que bien des combats d’hommes dont les victoires se jouent au golden score, ou via la tombée de pénalités pour l’adversaire. Lucie Decosse, Gévrise Emane, Audrey Tcheumeo et peut être Ketty Mathe ou Anne-Sophie Mondière sont des filles en or.
Les amateurs de judo sont forcés aujourd’hui de reconnaître leur talent. Sans elles, la nation française ne rentrerait pas glorieuse… Peut être même plus que les hommes, elles méritent leur public !

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