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« Je n’ai aucun doute sur la loyauté d’Edouard Philippe » ! Mais comme c’est Gabriel Attal qui le dit il est permis d’en rire…
« Je n’ai aucun doute sur la loyauté d’Edouard Philippe » ! Mais comme c’est Gabriel Attal qui le dit il est permis d’en rire…
©CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP

Un porte-parole très dévoué 

Et par temps de Covid il est bon de rire un peu. 

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ce mercredi Edouard Philippe a sorti un livre. En général quand un homme politique le fait c’est qu’il est candidat à quelque chose. Candidat à quoi ? La rumeur veut que ce soit à l’Élysée. 

Edouard Philippe étant actuellement au sommet de sa popularité, notamment à droite, il y avait là de quoi faire trembler les rangs de la macronie. Un homme intrépide s’est sacrifié pour aller au charbon et déminer le terrain : Gabriel Attal. Un tel courage force l’admiration. 

« Je n’ai aucun doute sur la loyauté d’Édouard Philippe » a-t-il déclaré. Et il a arrosé ses propos d’une couche de vaseline. « Édouard Philippe reste une figure, un pilier de la majorité présidentielle ». 

Puis il a ponctué ses paroles avec une phrase sibylline et prudente : « je sais son attachement aux valeurs qui sont celles du président de la République ». On remarquera qu’il n’a pas dit « son attachement au président de la République ». Les « valeurs » sont une notion particulièrement floue et bien peu contraignante. 

Le problème, car problème il y a, réside dans le fait que Gabriel Attal est le porte-parole de Macron : pas celui de Philippe ! Le mieux donc consiste à écouter ce dernier. Et il ne parle pas comme Attal voudrait le faire parler. Car Edouard Philippe est un homme libre. Et tient à le faire savoir. 

Il s’est confié au Figaro. « Pour l’heure je ne suis pas tenu par la solidarité partisane ». Voilà qui est clair. « Je suis un homme libre avec mes aspirations, mes idées auxquelles je crois ». Voilà qui est encore plus clair. 

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Mais la phrase la plus terrible est venue à la fin : « je ne fais pas partie de ceux qui souhaitent l’échec du président ». Une adhésion un peu plus enthousiaste aurait voulu qu’il dise « je fais partie de ceux qui souhaitent la victoire du président ». 

Macron, qui sait lire, aura compris. À première vue il paraît peu vraisemblable qu’Édouard Philippe se dresse contre lui. Mais depuis Brutus on en a vu d’autres. Pour prendre deux exemples récents, il s’est trouvé un ministre de l’Économie (Macron) qui a trahi son président. Et un Premier Ministre (Fillon) qui a lâché le sien. 

Si Macron ne veut pas que Philippe soit candidat il devra l’amadouer. Et ce ne sera pas gratuit. Quant à Philippe qui ne « souhaite pas l’échec du Président » il pourrait suggérer à Macron de ne pas se représenter. Pas de candidature, pas d’échec. 

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