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Je me souviens de Jean-Marie Le Pen (qui vient de se marier à l’église) quand il était jeune et célibataire
©JOEL SAGET / AFP

Jeunesse d’un chef

Qu’est-ce qu’il était fougueux alors !

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La guerre d’Algérie touchait à sa fin. Le général de Gaulle avait sonné le glas pour un million de Français qui allaient devoir quitter un pays qui désormais ne serait plus le leur. Il avait parlé « d’Algérie algérienne » à des hommes et des femmes pour qui ce pays ne pouvait être que français. Deux mots qui sonnaient comme le mane, thecel, fahres de la Torah…

Nous étions mon père et moi au bar des Théâtres rue Jean Goujon à l’Alma. Un lieu très chic et à priori bien fréquenté. A priori seulement…

A côté de nous, à la table voisine, deux hommes jeunes parlaient à voix basse. En tendant l’oreille, on pouvait entendre que c’était de l’arabe.

Ils étaient bien mis, habillés avec une élégance discrète. Des étudiants peut-être ou plutôt, comme ils semblaient avoir quelques années de plus que moi, des profs. Des Norafs comme on disait à l’époque.

Au comptoir, deux hommes parlaient fort, vidant des bouteilles de bières alignées devant eux. Ils étaient sanglés dans des costumes bleus qui paraissaient trop petits pour eux tellement leurs muscles faisaient exploser les tissus. A leur boutonnière l’insigne des parachutistes. L’un d’eux avait un bandeau noir sur l’œil.

Les deux Norafs réglèrent leur consommation et se levèrent pour se diriger vers la sortie. En passant devant le comptoir l’un d’eux se tourna vers le borgne et cria « vive l’Algérie algérienne monsieur Le Pen ! ». Ils prirent aussitôt la fuite.

Il eut alors quelques secondes d’une extrême violence. Avec une rapidité due certainement à un long entrainement militaire, les deux paras brisèrent leurs bouteilles sur le comptoir et, les tessons à la main, se lancèrent à la poursuite des deux Norafs.

Il faisait nuit et je ne courais pas assez vite pour intervenir ou voir la suite. Je ne sais pas ce que sont devenus les deux Arabes. Mais je sais ce qu’est devenu l’homme au bandeau noir.

P.S. : Cet article est librement inspiré de mes « Instantanés » à paraître à la fin du mois.

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