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Jackie Kennedy : le fameux tailleur rose ? une vulgaire copie Chanel pour éviter les critiques
©Capture d'écran Youtube

Bonnes feuilles

Dallas, vendredi 22 novembre 1963, 12h30 : le monde de Jackie Kennedy s'effondre. A ses côtés dans la voiture présidentielle, le président vient d'être abattu. Vers 14 heures, un suspect, Lee Harvey Oswald, 24 ans, est arrêté dans une salle de cinéma. A 14 h 38, Lyndon B Johnson prête serment à bord de l'avion Air Force one, juste avant qu'il décolle. Jackie aurait pu être laminée. Au lieu de cela, elle tient bon, avec un objectif : faire entrer son mari dans la légende. Mais le temps est compté. Jusqu'aux funérailles, elle n'a que quatre jours pour tout orchestrer et donner au monde une leçon de dignité. Si le deuil sied à la First Lady, c'est que, tout à la fois, elle lutte contre son chagrin, console ses enfants et tente de garder foi en l'Homme. Rédigé à partir notamment d'interviews qu'elle a données, ce portrait est celui d'une femme qui se bat. Une épreuve dont Jackie conservera néanmoins des séquelles à vie. (Extrait de "Jackie, les 4 jours qui ont changé sa vie", de Maud Guillaumin, publié aux éditions de l’Archipel, 1/2)

Maud Guillaumin

Maud Guillaumin

Journaliste à Europe 1, BFM, ITélé, Maud Guillaumin suit pour le service politique de France-Soir la campagne présidentielle de 2007. Chroniqueuse politique sur France 5 dans l’émission Revu et Corrigé de Paul Amar, puis présentatrice du JT sur LCP, elle réalise également des documentaires : « Les Docs du Dimanche », « Les hommes de l’Élysée » sur les grands conseillers de la Ve République et « C’était la Génération Mitterrand » transposé de son livre Les Enfants de Mitterrand (Editions Denoël, janvier 2010). Elle écrit également dans la revue littéraire Schnock. Elle est l'auteur de "Le Vicomte" aux éditions du Moment (2015).

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Tout le monde l’avait prévenue. En novembre, au Texas, il fait encore très doux. Ce vendredi 22 novembre, à Forth Worth, près de Dallas, la pluie a laissé place au soleil. À travers les rideaux épais de sa chambre d’hôtel, Jacqueline Kennedy scrute la foule qui approche pour savoir comment se vêtir. Les gentlemen portent de légers pardessus, les ladies ont enfilé une petite veste et des lunettes de soleil. Sur son lit, elle dépose deux tenues : un manteau et un tailleur. C’est sa technique lorsqu’elle est indécise. Lors des voyages officiels, il faut être élégante et confortable. Que choisir pour cette visite à Dallas, si importante pour son mari, John F. Kennedy ? Miser sur l’originalité ? Dans ce cas, son manteau léopard est parfait. Il se repère de loin, élément essentiel pour ce genre de déplacement public. Avec ces manches trois-quarts, la première dame des États- Unis aime porter de longs gants noirs et un pillbox souple. Un look sophistiqué. Peut-être un peu trop chic pour ces rustres de Texans ? 

Un point en faveur du tailleur rose. Certes, le public connaît déjà cette tenue classique et gaie, en tweed, agrémentée d’un large col bleu marine. Elle l’a souvent portée lors de représentations officielles. La dernière fois, c’était il y a quelques semaines, à la Maison Blanche, lors de la venue de leurs hôtes du Rajasthan, le Maharadjah et la Maharani de Jaipur. Cette fois, elle le portera avec un petit chemisier bleu marine, à peine visible sous le grand col. Est-ce trop tôt pour enfiler le même tailleur ? Qu’importe ! La météo s’annonce clémente, pas besoin de manteau ! Et puis John aime ce tailleur rose, souvent pris pour un Chanel. Qui pourrait imaginer qu’il s’agit d’une vulgaire copie ? Un fake acheté Chez Ninon, cette boutique très courue de Park Avenue, à New York. Restriction budgétaire oblige ! 

À la Maison Blanche, on l’a prévenue : en cette année préélectorale, il faut veiller à ne provoquer aucun scandale financier. Souvent sermonnée pour ses dépenses somptuaires, elle a interdiction de dévaliser les couturiers français et italiens. Durant la campagne, il faut se résoudre à acheter uniquement du made in USA. Pour elle, qui a fait de l’élégance un art de vivre, c’est un calvaire. Heureusement, parmi ses conseillères officieuses, sa sœur Lee Radziwill et Diana Vreeland, papesse de la mode et rédactrice en chef de Vogue, connaissent Ninon. Ce magasin réalise de très belles copies dites « ligne pour ligne », recréant au détail près les vêtements des grandes marques françaises, avec leur aval. Comme ce tailleur rose framboise de Coco Chanel ! Chose incroyable, la rue Cambon fournit même les ingrédients : le fil de jersey, les boutons, la doublure... Soit un faux magnifique à 1 000 dollars, au lieu de 10 000 pour un vrai !

Extrait de "Jackie, les 4 jours qui ont changé sa vie", de Maud Guillaumin, publié aux éditions de l’Archipel

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