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Immigration : la révolution culturelle dont l'Europe ne peut plus faire l'économie après le Brexit
©Reuters

Vision erronée

Alors que la campagne pro-Brexit au Royaume-Uni a accordé une large place à la question de l'immigration, la manière dont les sociétés européennes (et notamment la France) ont pensé le phénomène migratoire est aujourd'hui clairement remise en cause.

Laurent Chalard

Laurent Chalard

Laurent Chalard est géographe-consultant, membre du think tank European Centre for International Affairs.

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Guylain Chevrier

Guylain Chevrier

Guylain Chevrier est docteur en histoire, enseignant, formateur et consultant. Ancien membre du groupe de réflexion sur la laïcité auprès du Haut conseil à l’intégration. Dernier ouvrage : Laïcité, émancipation et travail social, L’Harmattan, sous la direction de Guylain Chevrier, juillet 2017, 270 pages.  

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Atlantico : Alors que le projet européen s'est fondé sur le "plus jamais ça" post-Seconde Guerre Mondiale, le vote du Brexit illustre un nouveau coup d'arrêt à la construction européenne, à l'issue d'une campagne qui a accordé une grande place aux questions d'immigration. Comment l'UE s'est elle enfermée, au cours de ces années, dans une vision purement idéologique, voire morale, de l'immigration, tout en évitant les enjeux "réels" de cette question ? La question de l'immigration doit-elle être l'objet d'une révolution culturelle ?

Laurent Chalard : Il convient de remonter aux années 1990 pour comprendre la politique d’immigration de l’Union européenne. En effet, c’est à cette époque qu’il y a eu une prise de conscience à l’échelle européenne de l’importance de la dénatalité sur le continent, accentuée par l’effondrement du système communiste en Europe orientale, dénatalité qui conduisait à moyen terme à un problème de potentiel manque de main-d’œuvre dans l’Union européenne, mais aussi à un problème de gestion financière des systèmes de retraites, le rapport entre actifs et retraités ayant vocation à se détériorer fortement au fur et à mesure du temps. Face à cette situation jugée inquiétante pour le bon fonctionnement des économies européennes, les dirigeants du continent ont choisi la solution de facilité, qui était de promouvoir l’immigration.

Plutôt que d’essayer de remonter la natalité, politique très difficile à mettre en place et dont l’impact sur le nombre d’actifs ne peut se faire qu’à moyen terme (au moins vingt ans, c’est-à-dire quand les jeunes entrent dans la vie active), les dirigeants ont préféré faire venir des immigrés, ce qui permettait de résorber immédiatement le manque de main-d’œuvre et de réduire (légèrement) la détérioration entre le nombre d’actifs et de retraités. Pourtant, sur le long terme, si l’on s’en tient à une analyse purement statistique, comme les immigrés finissent par adopter les comportements d’insuffisante fécondité des autochtones, le problème n’est donc jamais soluble, car il faudrait éternellement de nouveaux immigrés pour permettre un maintien du statu quo, constituant un véritable tonneau des danaïdes ! L’Union européenne n’a donc pas tant eu une vision morale ou idéologique de l’immigration, mais a eu une vision purement économiciste, déguisée sous un alibi moral pour tenter de faire passer la pilule auprès des populations autochtones. Comme bien souvent, la solution de court terme, correspondant au temps du politique, a pris le pas sur celle du long terme, aux effets différés dans le temps.

Dans le contexte actuel de montée généralisée du communautarisme et de repli sur soi des populations autochtones, il paraît aujourd’hui évident que l’Union européenne ne peut plus continuer d’adopter une vision uniquement économiciste de l’immigration car cette dernière a aussi des conséquences culturelles et sociales non négligeables, qui viennent déstabiliser plus ou moins grandement le fonctionnement de sociétés pluriséculaires. La question ne peut donc être abordée exclusivement de manière statistique. L’Union européenne doit s’interroger sur les origines de la mauvaise réception de l’immigration par nos concitoyens, en essayant de différencier les éléments qui relèvent d’une rationalité certaine de ceux fantasmés.

Guylain Chevrier : Une révolution culturelle, certainement ! On est sidéré par cette vision idéologique de l’immigration qui domine l’Europe, sous le pilotage du couple Franco-allemand soutenu par la plupart des dirigeants des grands pays européens de l’UE. Ce qui n’est certainement pas pour rien dans le choix du Brexit. On se rappelle ces Allemands accueillant sous les applaudissements les migrants sur leur sol… ça, c’était de la propagande, pendant que dans le pays une centaine de centres d’accueil pour migrants étaient brulés par des manifestants, rejetant cette politique d’une Europe sans frontière. Il ne s’agit pas de justifier ces actes, mais de comprendre comment cette idéologie a pu créer ces réactions, attribuées un peu vite uniquement au racisme.

Quelques faits pris dans l’actualité nous éclairent sur ce sujet. Dans la ville allemande de Wuppertal, située dans la Ruhr, de jeunes musulmans radicaux ont constitué « une police de la charia » qui sillonnent la ville afin de faire respecter l’interdiction de boire de l’alcool ou de jouer à des jeux d’argent. Les filles sont « invitées » à rester chez elles… De jeunes salafistes ont fait d’un quartier de la ville « une zone sous contrôle de la charia ». A Bonn, un groupe a tenté d’obliger une jeune femme à porter le voile, un autre groupe a battu un jeune musulman qui buvait de l’alcool. Le Royaume-Uni a laissé s’installer dans les quartiers communautarisés des tribunaux islamiques sous couvert de liberté religieuse, appliquant ce que certains appellent pudiquement « la charia courte », parce qu’elle ne prévoit pas les atteintes physiques prévues par le Code coranique. Ce qui ne fait pas échapper les femmes au retour d’un ordre patriarcal archaïque ! Monsieur Cameron, bien qu’il ait affirmé que le multiculturalisme était un échec au regard de l’intégration, a laissé faire. D’ailleurs, si on se réfère à l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme1, qui laisse toute liberté à la religion en consacrant « la liberté religieuse », on pourrait bien considérer que ces dérives sont « légales » d’un certain point de vue. On doit se rappeler que l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont deux pays où le multiculturalisme est le modèle d’organisation de la société, qui atteint clairement ses limites ici, quand à parvenir à résoudre l’équation de l’incompatibilité culturelle qui peut exister au départ entre les modèles de société de référence des migrants, et les valeurs et principes communs fondés sur l’idéal démocratique des européens. S’il est possible d’accueillir des populations extra-européennes sur le sol européen, faut-il faire encore qu’elles puissent trouver leur place dans nos sociétés en s’y intégrant, en en respectant au minimum les valeurs, les lois, ce qui n’est pas d’emblée acquis. On le voit bien à travers la montée des revendications identitaires à caractère religieux d’une partie de plus en plus voyante des populations issues de l’immigration, dans nos différents pays européens. Intégrer ne peut se faire si l’on est débordé par des vagues de migrants que personne n’entend sérieusement réguler, c’est-à-dire contenir. Voilà ce que l’on continue de ne pas vouloir admettre en hauts lieux, mais dont les milieux populaires européens subissent les problèmes dans leurs quartiers, que ce soient des familles de longue lignée locale ou certains migrants eux-mêmes qui ne souhaitent pas se conformer à la logique communautaire et y sont soumis malgré eux.

Ce débat raisonne de questions qui n’ont pas été réglées et qui tiennent à la confiance que les pays développés, fondés sur l’Etat de droit et la démocratie, peuvent avoir en eux-mêmes et à travers cela, en l’Europe. Il y a une crise d’identité derrière cette crise de confiance, qui tient à la façon dont les peuples ressentent un modèle qui est devenu central, supranational, et dont le principe de construction est celui de la mise en vacance de leur souveraineté, et donc de leurs différentes identités, à la faveur de l’idée d’une identité commune européenne à ce jour illisible. On ne peut demander à des peuples de renoncer au pouvoir de décider pour eux-mêmes, pour remettre entre les mains d’autres ce qui fait leur vie quotidienne, le cadre de valeurs sur lequel ils s’unissent, et si mal le protéger au nom d’une démarche humanitaire qui tourne le dos à la maitrise des flux migratoires. Une maitrise qui est la condition de la protection contre le risque de toutes sortes de désordres, susceptibles de survenir au regard d’un apport extérieur inconsidéré de population culturellement hétérogènes.

Nous sommes là en réalité en pleine confusion et c’est cette confusion qui provoque du rejet. Mme Merkel met en avant la charité chrétienne et ses bons sentiments pour motiver un accueil inconditionnel autant que compassionnel des migrants, appuyé par le Pape François, redonnant là au religieux un pouvoir d’influence totalement hors propos.  D’ailleurs, le Traité constitutionnel européen rejeté en 2005 par la France, affichait avant tout les racines chrétiennes comme fondement de l’identité européenne, alors que l’histoire européenne contemporaine est avant tout le fruit de l’affirmation des Etats-nation et de la démocratie, de la liberté comme repère commun de la modernité et de la sécularisation du religieux. Il y a dans cela le retard d’une époque, alors que l’on croit encore semble-t-il que le bon modèle serait celui d’une vision économique libérale débridée qui se donne bonne conscience par ces bons sentiments chrétiens hors sol. Il faut changer de niveau de complexité.

Il ressort de cette vision d’un monde sans frontière pour les capitaux et les hommes, propres à une mondialisation libérale portée par l’Europe, un relativisme culturel dangereux, un faux sentiment d’interchangeabilité planétaire. Pourtant, la culture, ce sont des normes et des valeurs définissant des conduites, des attitudes sociales et mentales, bien différentes selon les sociétés. Selon les cultures, on dispose de la liberté ou on connait l’oppression, là on rencontre l’esprit éclairé de la science ici l’obscurantisme de telle ou telle tradition.

L’écrivain malien Moussa Konaté à propos de la polygamie explique en 2010 dans les colonnes du journal Le Monde2, qu’en Afrique, « tout repose sur "un pacte entre l'individu et la société basé sur la soumission à la famille auquel tout est subordonné, même l'amour". « Derrière l'apparente convivialité, la soumission au groupe favorise le parasitisme, la corruption et la tyrannie, au détriment du travail. Le poids de la famille engendre la difficulté à s’isoler, qui freine la lecture et favorise la médiocrité intellectuelle. L'obligation de verser ses revenus, même maigres, dans le "tonneau sans fond de la solidarité" entrave l'épargne, l'initiative et donc le développement. Les frontières de caste perpétuent les privilèges ». La famille polygame est à ses yeux « Un "lieu de confiscation" de la parole et de la pensée de l'individu, une "torture psychologique infligée non seulement à la femme mais à l'enfant". L'excision ? Une "ablation du désir", un "viol de la personnalité" perpétuant la toute-puissance masculine et le confinement de la femme dans un rôle de gardienne des traditions.

Tout cela est volontairement ignoré, ceux qui arrivent sur notre sol étant censés dès leur arrivée être touchés par on ne sait quelle grâce. La polygamie de façon officielle touche des millions de familles en Europe et des centaines de milliers de personnes en France3. Il faut sortir du déni ! Comme l’exprime l’écrivain et journaliste Algérien d’expression française, Kamel Daoud, au lendemain des violences sexuelles auxquelles se sont livrés des migrants sur des allemandes dans la nuit de la Saint-Sylvestre4 : « On voit dans le réfugié, son statut, pas sa culture ; il est la victime qui recueille la projection de l’Occidental ou son sentiment de devoir humaniste ou de culpabilité. On voit le survivant et on oublie que le réfugié vient d’un piège culturel que résume surtout son rapport à Dieu et à la femme», dit-il, en référence aux pays musulmans d’où proviennent l‘essentiel de ceux qui aujourd’hui par la méditerranée ou par le Turquie cherchent à rejoindre l’Europe. Il rajoute : « Le rapport à la femme, fondamental pour la modernité de l’Occident, lui restera (le migrant) parfois incompréhensible pendant longtemps (…) par la volonté de garder sa culture ». Il évoque ensuite la « misère sexuelle du monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme, au corps, au désir. L’accueillir n’est pas le guérir. » Est-on capable d’écouter cela et d’en tirer les conséquences, en revenant vers une analyse qui prennent en compte la réalité de choses et non des bons sentiments suicidaires ? Est-on capable de sortir ainsi de cette confusion qui encourage, par cette irrationalité, d’un côté les migrations en créant un appel d’air et, de l’autre, la haine contre les migrants, et à tout le moins, le rejet légitime de l’UE ? Tant que celle-ci se rendra incapable d’assurer aux peuples européens une sécurité culturelle fondée sur l’idéal démocratique et la modernité, une identité commune repérable à ceux qui y vivent, au lieu du désordre actuel, il n’y aura rien de viable.

Comment expliquer ce déni, entre des élites proposant une large ouverture, et une population qui semble beaucoup plus réfractaire à cette question ? Depuis 1945, quelle a été la responsabilité de nos élites dirigeantes dans ce processus ? Comment expliquer cette "résistance" intellectuelle de la population ?

Guylain Chevrier : On a confondu construction européenne et aplanissement des identités des peuples, en leur imposant à marche forcée une intégration sur une identité européenne qui croit pouvoir satisfaire aux attentes en se référant uniquement aux Droits de l’homme. Mais dans cette affaire de la crise des migrants, il s’agit de Droits de l’homme à sens unique auxquels on se réfère pour justifier d’accueillir, car on oublie de s’en servir pour mesurer la différence qui nous sépare de ceux que l’on accueille, et parfois du fossé culturel qui existe avec eux et que nous risquons de payer au prix fort si nous n’en tenons pas compte dans la politique d’accueil. Les Droits de l’homme, ne sont pas qu’un ensemble de droits mais exigent une forme de conscience sociale partagée, que l’on n’acquière pas qu’en passant la frontière. Il en va d’un contrat social qui est un enjeu de société pour tous. Il ne devrait pas être question d’abord d’accueillir mais d’aide au développement pour freiner les migrations. Ce qui ressort d’une politique de maitrise migratoire qui implique les pays d’origine et la chaine des pays relais à ces migrations. Il y a une toute autre politique à concevoir dans ce domaine, qui reste en jachère derrière la logique humanitaire et ses bons sentiments, qui dépasse d’ailleurs le cadre européen et relève de la responsabilité de l’ONU, absente largement du champ.

L’Europe agit comme un super-Etat, qui est d’ailleurs depuis le Traité de Lisbonne détentrice de la personnalité juridique, mais la légitimité en est encore à construire auprès des citoyens européens, et ce n’est pas en accélérant l’intégration politique européenne par le haut, que l’on arrangera les choses, bien au contraire. L’Europe tient d’une construction qui est celle de l’Etat de droit, c’est-à-dire d’un contrat passé entre le citoyen et l’Etat qui implique de garantir au citoyen une participation démocratique à l’écriture des lois auxquelles il obéit. Si on s’éloigne, comme c’est le cas avec la politique migratoire de l’Europe, à ce point de ce que le citoyen ressent, de sa capacité à décider, de la réalité des enjeux nationaux, il ne faut pas être surpris de ce désamour entre les peuples et l’UE, et le retour d’une volonté de reconquête des peuples de l’indépendance de leurs nations, au regard d’un modèle ressenti essentiellement comme impérialiste et suffisant.

Laurent Chalard : Les élites ne voyant que leur intérêt, c’est-à-dire que le bon fonctionnement des économies dont elles tirent leur richesse a besoin d’un recours certain à l’immigration, en l’absence de politique nataliste digne de ce nom, prôner l’ouverture relevait de l’évidence, d’autant plus que leurs moyens financiers leur permettaient d’éviter de se mélanger avec ses populations. Les élites ne voyaient consécutivement que des avantages à l’immigration (main-d’œuvre bon marché servile), sans avoir à en subir les potentiels inconvénients (insécurité dans tous les sens du terme).

Nos élites ont donc une responsabilité énorme dans les difficultés d’absorption de l’immigration que connaissent les sociétés européennes, puisque les autres catégories de la population européenne n’ont jamais demandé à ce qu’il y ait une immigration importante en Europe. Elles n’ont d’ailleurs quasiment jamais été consultées par la voie des urnes sur cette question. L’immigration est un processus imposé du haut pour des raisons purement économiques.

Concernant le reste de la population, il convient de noter une évolution sensible dans le temps de son positionnement face à l’immigration. Au départ, s’il serait ridicule de considérer que la population autochtone accueillait de bon cœur les nouveaux arrivants, tout du moins, il n’y avait pas un rejet massif, comme en témoignaient les sondages qui montraient globalement que ce dernier était minoritaire. Cependant, au fur et à mesure du temps, du fait d’un flux permanent d’immigration, le nombre et la part des immigrés et de leurs descendants s’est fortement accru, devenant de plus en plus visible dans la société, entraînant consécutivement un phénomène de rejet de plus en plus massif, d’autant plus que ces derniers étaient de plus en plus éloignés culturellement des populations autochtones. Le rejet de l’immigration constaté aujourd’hui dans la masse des populations européennes relève donc surtout d’une question culturelle, consécutive des évolutions démographiques, en l’occurrence la diversification du peuplement de l’Union.

Si l'islam est souvent associé à la question de l'immigration en Europe, la campagne pro-Brexit au Royaume-Uni a montré que la religion n'était pas l'unique vecteur de rejet, les Britanniques ayant notamment pointé du doigt l'impact néfaste de l'immigration économique venue de l'intérieur de l'Europe. En quoi est-ce révélateur des multiples enjeux liés à l'immigration, au-delà de la simple question de la religion ?

Laurent Chalard : L’immigration a des impacts culturel et socio-économique. Si le rejet quasi-généralisé en Europe des populations musulmanes relève principalement du premier, l’islam étant une religion à forte visibilité dans l’espace public, il n’en demeure pas moins que pour d’autres communautés, le rejet de la part des populations autochtones relève plus d’une question socio-économique. En effet, les nouveaux venus sont souvent perçus par les classes populaires autochtones comme venant exercer une concurrence sur le marché du travail, faisant baisser le coût de la main-d’œuvre, ce qui est effectivement plus ou moins le cas concernant l’immigration d’Europe de l’est au Royaume-Uni.

Guylain Chevrier : Le modèle économique du Marché unique sans frontière intérieure est aussi mis en cause à travers ce choix démocratique des Anglais. On vante le cosmopolitisme de Londres, mais là aussi tout à une limite, et l’arrivée massive de migrants de tous horizons dans ce pays qui pratique un libéralisme sans contrainte ne peut être légitime que s’il permet à tous, et particulièrement aux gens du peuple, d’en bénéficier au moins par leur travail. Le libéralisme économique débridé, qui ne voit que des travailleurs à mettre en concurrence et ignore les peuples, jouent sur l’immigration sans discernement dans ce système, fait le plus de mal aux plus fragiles de la société, qui là ont réagi.

Les commentaires des journalistes croient tourner en dérision la victoire du Brexit, voire la ringardiser, en expliquant que la Grande-Bretagne sort divisée de ce référendum, entre ceux qui étaient pour le maintien dans l‘Union, des « jeunes, urbains et europhiles » dits « éduqués » et les autres, majoritairement « ruraux et ayant la cinquantaine ou plus ». En réalité, dans les grandes tendances, ceux des villes riches ont voté pour le IN, et les autres qui subissent les affres d’un libéralisme européen qui méprise les peuples, qui vivent en périphérie, le OUT ! Les relégués de la population du cru issus du « petit peuple », qui sont sans travail et vivent des maigres allocations sociales Outre-manche, ont bien compris qu’il était venu le temps de dire stop à cette logique que l’Europe encourage par tous les bouts et qui saute à la figure, à travers le traitement qu’elle fait de la question migratoire aujourd’hui.

Tous ces commentaires du jour d’après qui vendent l’UE comme un cadre de prospérité et de sécurité contre la réalité, qui traitent les peuples qui se choisissent leur destin comme des bêtas qui n’ont rien compris, confortent encore le choix de ceux qui doutaient du peu de démocratie qui habite l’Union européenne. Elle a tout à faire encore pour devenir la référence démocratique pour les peuples et inspirer un sentiment de protection, nourrir l’espoir en l’avenir.

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