Allo ici Ubu !
Il va y avoir des « référents laïcité » dont la mission sera de lutter contre le « séparatisme ». Mais pourquoi ne nous dit-on pas ce qu’est le « séparatisme » ?
Le gouvernement n’est pas en panne d’imagination…
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
C’est Amélie de Montchalin, ministre de la Fonction publique, qui a été chargée d’annoncer la bonne nouvelle au peuple de France taraudé par d’indicibles angoisses.
Macron a pensé à tout et ça va coûter un pognon de dingue. Sur tout le territoire, il y aura des « référents laïcité » qui se chargeront donc de combattre le « séparatisme ». Et ils seront présents dans tous les corps d’Etat.
Des « référents laïcité » dans tous les hôpitaux, dans tous les établissements scolaires, dans tous les ministères, dans tous les services. Il y a en France 7 millions de fonctionnaires ! Il va en falloir des « référents laïcité »…
Reste une question à laquelle le gouvernement a omis de répondre. De quel « séparatisme » s’agit-il ? Le « séparatisme » catholique, protestant, orthodoxe, juif, shintoïste ? On n’ose imaginer qu’il puisse s’agir d’un « séparatisme » relevant d’une autre religion.
Là où les choses se compliquent encore plus c’est que, de l’aveu même d’Amélie de Montchalin, ces « référents laïcité », il faudra les former. Pour cette tâche pédagogique, d’autres référents seront nécessaires. On les appellera, car il faut ce qu’il faut, « référentissismes ».
Ainsi seront créés des dizaines de milliers d’emplois. Une embellie bienvenue sur le front du chômage. Mais, à l’heure qu’il est, nous ignorons encore en quoi consistera le travail des « référents laïcité ». Si un professeur est décapité, se chargeront-ils d’ensevelir sa dépouille ? SI un chauffeur de bus ou un conducteur de métro refuse de serrer la main d’une femme de crainte d’être souillé, lui donnera-t-on des cours de maintien ?
Le mot « séparatisme » appelle également d’autres interrogations. Désigne-t-il ceux qui veulent se séparer de nous ? Ou peut-être nous-mêmes qui aspirons à nous séparer d’eux ? Dans ce cas nous sommes pour.
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