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Il paraît qu’il y a un éternel complot masculin visant à asservir les femmes ! Pierre-André Taguieff dit, fort bien, ce qu’il faut en penser
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Féminisme dévoyé

Certaines théoriciennes très en vogue ont la bêtise et la haine comme moteur. Et la gauche tétanisée leur prête une oreille complaisante.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Un jour il y a très, très longtemps, quelques mâles dominants se réunirent en secret dans une grotte. On ne sait s’ils étaient plutôt Cro-Magnons ou plutôt Néandertals… Quoi qu’il en soit, ils élaborèrent un protocole codifiant les moyens pour asservir les femelles. Et aujourd’hui encore, cette maléfique domination s’exerce sur les femmes réduites à la servitude.

On force un peu le trait certes, mais à lire les textes de féministes “radicalisées” et rendues hystériques par la détestation des hommes, on n’est pas très loin de cette théorie du complot. Pierre-André Taguieff est allé fouiller les entrailles - pas les cerveaux car le vide ne justifie aucune recherche… - de ces allumées qui, en France et à gauche, jouissent d’une enviable considération.

D’avoir longtemps travaillé sur Le Protocole des Sages de Sion, célèbre faux antisémite forgé par la police tsariste, le qualifiait évidemment pour cette tâche prométhéenne et risquée. Et ce qu’il a ramené à la surface va au-delà de ce que la doxa du "politiquement correct" nous inflige habituellement. Une "pensée" réduite au ressentiment. Des anathèmes. Des appels au lynchage. Et surtout de la bêtise abyssale sanctifiée par le camp du bien.

Ce féminisme-là, et Taguieff le démontre magistralement car tout chez lui est étayé, est ce que l’Inquisition fut au message du Christ. Ce que Daesh et sa pratique d’esclavage sexuel sont à l’amour. Ce que le bruit d’une scie est à la musique symphonique. Simone de Beauvoir fut grande, Elisabeth Badinter l’est toujours. Quant aux harpies et aux furies...

Quelques exemples trouvés dans le livre de Taguieff, Des putes et des hommes. Beatriz Preciado, philosophe connue et respectée par une gauche hostile au monde "hétérosexuel". "L’anus présente trois caractéristiques fondamentales qui en font le centre transitoire d’un travail de déconstruction contra-sexuelle. 1) L’anus est un centre hétérogène universel situé au-delà des limites anatomiques imposées dans la différence sexuelle. 2) L’anus est une zone de passivité primordiale, un centre de production d’excitation et de plaisir qui ne figure pas sur la liste de points orgastiques prescrits".

Oui, il faut en finir avec le pénis et le vagin "organes de la différence des sexes". Gloire à l’anus "seul organe sexuel universel" ! La même a fait une intéressante confidence à Libération. "Depuis l’enfance, je me vis avec une bite fantasmatique d’ouvrier, je réagis à tous les culs que je vois bouger". Ah ce n’est pas n’importe quelle bite que celle de l’ouvrier ! Belle, fière, éclairant le monde de sa lumière et annonçant des lendemains qui chantent. Alors que celle du patron, du requin de la finance, ne peut être que flétrie et repoussante. 

Et là on touche du doigt les vrais ressorts de ce féminisme délirant et pseudo révolutionnaire : il s’agit en réalité d’un gauchisme accommodé à la sauce du combat contre le mâle dominant blanc. C’est lui et lui seul qui est visé. Et c’est lui dans sa caricature symbolisée et haïssable qui a pris la place du gros capitaliste à cigare. La révolution féministe va le terrasser tôt ou tard. Ses combattantes sont en marche. On peut les reconnaître à ce qu’elles ont les seins nus et qu’elles sont dotées d’une bite d’ouvrier.

Pierre-André Taguieff. Des putes et des hommes. Édition Ring. 

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