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Identitaire, vous avez dit identitaire ? Mais pourquoi avons-nous permis que ce mot devienne une insulte ?
©Reuters

Haut les cœurs !

Il n'est pas trop tard pour réagir. Et pour réhabiliter un mot qui a ses lettres de noblesses.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il  y a eu d'abord "raciste". Ca servait à fustiger quiconque avait des réticences concernant le multiculturalisme prétendument supérieur à la culture française. Il y a eu "islamophobe". Ca envoyait aux enfers ceux qui avaient des doutes sur l'islam présenté comme "une religion de paix et d'amour". Maintenant il y a "identitaire". Ça veut disqualifier durablement des millions d'hommes et de femmes qui se revendiquent comme français.

Vous affirmez que vous êtes français ? Aussitôt vous êtes défini comme "identitaire" et accusé de ne pas aimer les autres. Vous persistez dans l'erreur ? Immédiatement vous êtes à nouveau marqué au fer rouge par le mot "identitaire". Et on vous reproche de mépriser les Noirs et les Arabes.

Ces vociférations ont fini par nous faire oublier que dans "identitaire" il y a "identité". Un beau mot. Sans lui des peuples, des nations, des états ne seraient pas ce qu'ils sont. Sans lui nous serions condamnés à devenir de vulgaires consommateurs incités à acheter toujours plus de produits sur les têtes de gondoles des supermarchés mondiaux.

Une ancienne maxime juive dit ce qu'il faut dire sur la question. "Si je ne m'aime pas moi-même, qui m'aimera ? Mais si je n'aime que moi, qui suis-je ?". Oui il faut s'aimer soi-même pour aimer les autres. Il faut savoir qui l'on est pour être respecté. Et ce respect que nous sollicitons a pour corollaire  le respect que nous devons à ceux qui ne sont pas comme nous, qui ne sont pas de chez nous. 

Lentement mais de façon sûre, des millions de Français et de Françaises en prennent conscience. Ils sont devenus identitaires parce qu'on ne leur a pas laissé d'autre choix. Face à d'autres identités, revendiquées de façon agressive et exclusive, ils se sont raccrochés à la leur. Ils avaient oublié les paroles de la Marseillaise : depuis qu'on la siffle, ils ont envie de la chanter.

Ils étaient indifférents au drapeau tricolore : ils se le sont réapproprié en voyant fleurir dans les manifestations, fêtes et mariages des drapeaux étrangers. Ils ne se souciaient guère du catholicisme, un patrimoine national pourtant : depuis qu'un prêtre a été égorgé dans son église, ils sont nombreux à se sentir un peu catholiques.

Des millions d'identitaires donc. Il n'y a aucune honte à l'être même si des prédicateurs de haine et de ressentiment prétendent le contraire. Juste un phénomène de légitime défense. A condition que, selon l'expression consacrée, la réponse soit proportionnelle à l'attaque. 

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