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Hollande dit que c'est grâce à Chirac qu'il a été élu en 2012. Ça ne marchera pas une deuxième fois
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Pas de chance !

Le président de la République dit enfin la vérité sur son élection. Mais l'heure de vérité en 2017 sera tout autre.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le livre "Chirac, la vie d’après" a été préfacé par François Hollande. C'est dire si chacune de ses lignes a été approuvée, validée par l'imprimatur élyséen. A notre connaissance il n'y a pas de précédent connu : un ouvrage sur un ex-président adoubé dans une préface par un président en exercice ! On mesure ainsi ce que Chirac représente pour Hollande. On est en revanche plus dubitatif sur les bénéfices politiques que le chef de l’État espère retirer de sa proximité avec son illustre prédécesseur. En tout cas pour rendre cette amitié plus palpable François Hollande n'a pas été avare de confidences.

Le livre en fourmille. La plus parlante politiquement concerne l’élection de 2012. "Le soutien de Chirac a libéré une frange d’électeurs, des gaullistes sociaux" qui ont, de l'aveu fièrement proclamé par M. Hollande, apporté leurs suffrages au candidat du PS. On ignore de quelles facultés intellectuelles jouissait encore, cette année là, l'ancien président... Ce qu'on sait c'est qu'il était dans l'incapacité de se rendre au bureau de vote. Et que Bernadette Chirac montrait à qui voulait la voir la procuration de son époux en clamant haut et fort que sa voix irait à Sarkozy.

MM. Hollande et Chirac ont effectivement beaucoup de choses en commun. La Corrèze bien sûr avec ses châtaignes et ses ripailles à Brive-la-Gaillarde. Un penchant affirmé pour le sexe féminin. Concernant Chirac c’était "trois minutes douche comprise" selon les confidences de son chauffeur. S'agissant de Hollande on ne sait pas. Trois secondes ? Trente minutes? On choisira en fonction de ses affinités politiques... Et surtout les deux hommes détestent cordialement Nicolas Sarkozy. Rien de tel qu'une haine partagée pour souder durablement une amitié...

Actuellement l’état intellectuel et physique de Jacques Chirac s’apparente à celui de Mme. Bettencourt. Et il nous semble que M. Hollande en captant son nom fait avec l'ancien président ce que Marie-François Banier a fait avec la très fatiguée propriétaire de L’Oréal. C'est juridiquement inattaquable. Moralement c'est autre chose. Par ailleurs il n'est pas du tout sûr que l'état de Jacques Chirac connaisse une embellie d'ici 2017 : le contraire semble plus plausible. Son soutien manquera alors à François Hollande dont la peau ne vaudra pas cher. L'ex-président aura tout loisir de préfacer un livre "Hollande, la vie d'après". Qui d’autre que lui aurait envie de le faire ?

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