Gouvernement en détresse : la fronde bretonne est-elle l'étincelle qui peut déclencher l'incendie général ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L'écotaxe est la contribution qui fait déborder la vase fiscal.
L'écotaxe est la contribution qui fait déborder la vase fiscal.
©Reuters

Ça va péter

Selon la sous-direction de l'information générale de Rennes, la jacquerie bretonne prend des allures de révolte nationale. Le mouvement pourrait bien s'étendre à des régions à forte identité.

Le gouvernement marchait sur des œufs à la veille de la réunion organisée sur l'écotaxe ce mardi à Matignon entre Jean-Marc Ayrault,  les élus bretons, le préfet et les ministres concernés. Selon le Figaro, qui a eu accès à des documents de la sous-direction de l'information générale de Rennes (SDIG), les RG prennent très au sérieux la grogne des agriculteurs bretons. 

"Pour les 'grandes oreilles', la colère des Bretons contre l'écotaxe, sur fond de crise des filières agricoles et agroalimentaires, serait attisée notamment par deux groupes identitaires, l'un d'extrême gauche, en marge du mouvement Breizhsistance, l'autre d'extrême droite, sous la bannière de Jeune Bretagne", explique le site d'info. 

Les renseignements généraux craignent de nouveaux débordements lors de la manifestation à Quimper prévue le 2 novembre. En outre, la SDIG de Rennes estime que cette jacquerie régionale pourrait bien faire tâche d'huile, notamment dans des régions à forte identité, "l'Alsace, le Pays basque et même la région niçoise". 

Pour plusieurs analystes, l'écotaxe est la contribution qui fait déborder la vase fiscal. Il s'agirait aussi du syndrome d'un mal-être et d'un ras-le-bol général. Le Point souligne que certains agriculteurs ont protesté samedi en arborant des bonnets rouges, "symbole de la révolution antifiscale en Bretagne au XVIIe siècle, sous l'Ancien Régime..." 

Pour Guy Groux, spécialiste des mouvements sociaux du Cevipof, "la protestation syndicale n'est qu'une partie de la protestation sociale et populaire". Le mouvement anti-écotaxe en Bretagne est très hybride, dit-il, "cela va des paysans aux entrepreneurs, des petits patrons de PME aux représentants du Medef et aux salariés menacés de licenciement, ce à quoi s'ajoute un mécontentement diffus".

Et même si le moral des Français est en légère hausse, selon un sondage CSA pour BFM TV, 62% des Français restent très pessimistes sur l'avenir de la société française. La situation économique et sociale ou la politique fiscale du gouvernement sont souvent avancées par les personnes interrogées pour expliquer ce marasme ambiant. 

Selon Reuters, l'actuelle "hypersensibilité" des Français à la fiscalité expose François Hollande à un triple risque : sanction dans les urnes par les classes moyennes, jacqueries sporadiques comme en Bretagne et guérilla du patronat. "Si le mouvement breton venait à s'étendre, le gouvernement serait confronté à un vrai problème", estime pour sa part l'économiste Elie Cohen.

Concernant l'écotaxe, le gouvernement ne dispose pas d'une grande marge de manœuvre pour calmer la fronde. "Si on devait délier le contrat qui a été signé par Mme Kosciusko-Morizet (ex-ministre de l'Ecologie), par M. Baroin (ex-Economie), par Mme Pécresse (ex-Budget) à une société qui s'appelle Ecomouv', ça coûterait 800 millions d'euros", a expliqué le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

M.S.

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