Et si le vrai Front républicain consistait à retirer les candidats PS en position d'être élus grâce aux voix FN ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Et si le vrai Front républicain consistait à retirer les candidats PS en position d'être élus grâce aux voix FN ?
©

Chroniques du pot aux roses

Nouveaux sujets abordés cette semaine par Serge Federbusch : l’affaire Trierweiler, les législatives, la défaite de Mélenchon, les choix de François Hollande face à la crise et la charte de déontologie du nouveau gouvernement.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

Voir la bio »

1. Carla reviens !

Difficile de ne pas s’amuser du vaudeville élyséen et des frasques digitales de madame Tweetweiler. Décidé à cultiver notre Pot aux Roses dans un esprit constructif, voilà quelques conseils désintéressés que nous nous permettons de formuler très modestement à notre Président :

- Donner à Hadopi le pouvoir de désactiver les comptes Twitter ;

- Confier à Monsieur Montebourg, qui dès 2007 s’émouvait des problèmes que Madame Royal rencontrait avec son compagnon de l’époque, une mission d’intermédiation ;

- Nommer le clairvoyant député Lionnel Luca ministre du redressement familial, gage d’ouverture qui plus est ;

- Affecter les troupes françaises retirées d’Afghanistan à la pacification de la Rochelle ;

- Soumettre à référendum le statut de Première Compagne de France ;

- Exiger de Nicolas Sarkozy, qu’en échange de ses coûteuses escortes, il mette Carla à disposition de la nouvelle concubine d’Etat, afin qu’elle la berce de la musique apaisante tirée de sa guitare.

2. Le vrai Front républicain

Retrouvons notre sérieux. Comme à chaque élection, le cynisme mitterrandien guide le Parti socialiste sur la question de l’attitude « républicaine » à adopter vis-à vis du FN.

Contrairement à ce que la rue de Solférino fait avaler aux commentateurs et à l’opinion publique, le vrai Front républicain ne consisterait pas à retirer les candidats PS ou UMP arrivés en troisième position quand ils peuvent faire élire un FN plutôt qu’un UMP ou un PS : la plupart du temps, le PS ne fait du reste que de la figuration dans cette hypothèse.

Le vrai Front républicain consisterait à retirer le candidat PS s’il peut être élu dans une triangulaire contre un UMP grâce à un FN affaiblissant l’UMP. Seule cette décision serait à même de démontrer que le PS ne veut tirer aucun bénéfice de la présence du FN.

D’après vous, quelles sont les chances pour que cela se produise ?

3. Législatives : il faut que rien ne change pour que tout change

A rebours du Tancrède du prince de Lampédusa qui estimait qu’il fallait que tout change pour que rien ne change, on peut se demander si le contraire n’est pas vrai en France.

Le peuple a clairement tranché. Hormis quelques territoires où le Front national ou le Front de Gauche (rarement) font un joli score, la réalité est simple : les Français ont choisi de conforter le Parti socialiste et l’UMP. Ces deux formations, en commande alternée depuis des décennies, gouvernent notre pays avec l’insuccès économique et social qu’on connaît. Mais rien n’y fait : les petits partis sont laminés, les troisièmes forces impitoyablement marginalisées. Pourquoi ce paradoxe, alors qu’une sanction électorale devrait en bonne rationalité s’abattre sur les hommes au pouvoir ? Il y a bien sûr la logique bipartisane liée au mode de scrutin. Osons une explication complémentaire : la crise accroît paradoxalement le conservatisme, renforce les partis les plus puissants auxquels s’accroche l’électorat, incite au vote dit utile.

Ce réflexe de repli et de raidissement ne fera qu’aggraver les difficultés de la France.

L’élection de François Hollande et la victoire du PS sont, lancées à la face de la mondialisation, comme la formule de la Du Barry sur l’échafaud : « Encore un moment monsieur le bourreau ». Encore quelques années, quelques mois peut-être, avant de réaliser que le reste de croissance qui nourrit notre république n’est que le produit d’une dette incontrôlable dont nous allons devoir rendre comptes à nos créanciers.

4. Mélenchon s’est trompé d’adversaire

Par incapacité à couper vraiment le cordon ombilical avec les socialistes et sous l’influence de hiérarques communistes rêvant de ramasser les miettes du festin d’une gauche plurielle ressuscitée, Mélenchon a refusé de s’en prendre à son vrai rival : le PS. Il lui fallait pourtant convaincre l’électorat de gauche qu’il incarnait seul une vraie rupture avec la finance et la droite détestées. La seule cible de Mélenchon aurait dû être François Hollande et voilà le tribun des faubourgs s’en prendre à une Marine Le Pen qui l’a aisément croqué dans la chausse-trape où il s’est lui-même précipité !

5. Schröder ou Kirchner : le vrai choix de François Hollande

Au lendemain de législatives gagnées, François Hollande va pouvoir, ô surprise, révéler à son électorat que, décidément, la France va très mal et que la ponction sur les seuls « riches » ne suffira pas à rétablir la situation, loin s’en faut. Un audit de la Cour des comptes l’y aidera.

Faire tourner la planche à billets de la BCE sans que les Allemands ne s’en offusquent soulagera peu de temps nos misères. Comme l’organisation de l’Euroland ne permet pas de taux d’intérêt unique pour tous les émetteurs de dette publique et que les Américains et les Chinois s’arrangent pour que l’Euro reste surévalué, les économies malades du continent, au nombre desquelles figure la française, ne bénéficieront que d’un petit ballon d’oxygène.

François Hollande devra donc choisir entre une cure schröderienne et même thatchérienne destinée à faire baisser le poids de l’Etat et des prélèvements obligatoires pour retrouver un peu de compétitivité ou une fuite en avant de type Kirchnerien en Argentine, qui conduirait à un repli nationaliste et à se passer de nombreuses importations.

De toute façon, le peuple souffrira. Et la France n’est pas l’Argentine, placée au cœur d’une Europe où beaucoup peuvent choisir de voter avec leurs pieds en s’en allant avec leur argent.

6.Qui veut taxer des milliards ?

Rappelons d’abord l’engagement n° 9 du candidat Hollande : « Le déficit public sera réduit à 3% du produit intérieur brut en 2013. Je rétablirai l’équilibre budgétaire en fin de mandat. Pour atteindre cet objectif, je reviendrai sur les cadeaux fiscaux et les multiples « niches fiscales » accordés depuis dix ans aux ménages les plus aisés et aux plus grosses entreprises. Cette réforme de justice permettra de dégager 29 milliards d’euros de recettes supplémentaires. »

Las, on vient d’apprendre que la Banque de France prévoit désormais un recul du PIB au deuxième trimestre ! Non seulement la prévision sur laquelle s’appuie Hollande, de 1, 7% de croissance sur l’année, mais même celle du FMI, limitée à 1%, sont irréalistes.

Le PIB s’élevant à environ 1995 milliards d’euros, ce sont au moins 20 milliards d’euros de richesse taxable et, au vu du taux de prélèvements obligatoires, au moins 10 milliards de recettes fiscales et sociales qui manqueront à l’appel des rêves socialistes pour la seule année 2013. Soit la moitié de ce que le prestidigitateur de Tulle prévoyait de reprendre sur les « cadeaux fiscaux » et les diverses niches durant tout son quinquennat.

Il y a fort à parier que, très bientôt, la TVA sociale sarkozyste retrouvera grâce aux yeux de nos nouveaux gouvernants.

7. La Charte oubliée

Speedy Gonzalez, Flash Gordon ou Beep-Beep ? On ne sait à quelle incarnation des grandes vitesses notre président pour encore 59 mois (le temps passe vite lui aussi) s’identifie quand il répond un puissant : «ah, bon ?», à un motard de BFM lui apprenant qu’il a filé à plus de 160 kilomètres/heures sur l’autoroute. Visiblement, sa propre célérité lui échappe et son véhicule était confortable. De peur d’être à nouveau propulsé sur les chemins de l’illégalité par son chauffeur, le chef d’Etat le plus normal que la France ait connu depuis Paul Deschanel ( ils ont notamment en commun le goût du train ) devrait sans doute décider de conduire son véhicule lui-même.

En attendant ce nouvel assaut de proximité avec les Français, on remarquera que la Charte de déontologie tant vantée dans les médias et que nos ministres et quasi-ministres ont signée contenait la clause suivante : "Les déplacements automobiles devront se faire dans la discrétion et le respect des règles du code de la route". Il est vrai que M. Hollande n’est pas membre du gouvernement.

De toute façon, ne nous inquiétons pas. La presse extatique devant les faits et gestes du nouveau locataire de l’Elysée nous apprend que l’escorte a été « recadrée » par son chef. Ah bon ?

8 - Cannabis repetita

Quand il s’agit de fumette, Cécile Duflot s’échappe de son corps ministériel pour redevenir la belle plante Verte de son parti. Ce retour à l’état de nature est moins intéressant que celui de M. Baylet qui propose, lui, de réserver la vente légale du cannabis aux officines de pharmacie. Cette sollicitude des Radicaux de gauche pour les apothicaires est une vieille tradition. Le fondateur de ce mouvement, Robert Fabre, était lui-même de cette profession. L’idée est électoralement intéressante et assurerait à la gauche le soutien d’une clientèle influente en province. On attend le remboursement par la sécurité sociale.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !