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France / Islande: 4/0, la promenade de santé continue pour les Bleus.
©FRANCK FIFE / AFP

Pas de match

Les matchs faciles se suivent et se ressemblent pour l'équipe de France dans les éliminatoires de l'Euro 2020. En corrigeant l'Islande, les Bleus prennent la tête du groupe H, à la différence de buts.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Les matchs faciles se suivent et se ressemblent pour l'équipe de France dans les éliminatoires de l'Euro 2020. En corrigeant l'Islande, les Bleus prennent la tête du groupe H, à la différence de buts.
Dans un stade comblé à défaut d'être comble, les Bleus ont vécu la soirée idéale face à une équipe d'Islande très limitée. Il faut dire qu'après un premier match remporté face à de sympathiques et complaisants Moldaves, l'équipe de France s'attendait à une opposition un tantinet plus récalcitrante en recevant l'Islande. A l'approche de la confrontation, une dynamique contraire animait les deux équipes. Si la France comptait une seule défaite sur ses quatorze dernières rencontres (la Colombie), les Islandais n'avaient pu remporter qu'un seul de leurs seize derniers matchs (face à Andorre). Seul le résultat de la dernière rencontre entre les deux équipes invitait à une prudence toute relative puisque un doublé, signé en fin de match par le vengeur masqué Mbappe, avait été nécessaire pour éviter de justesse une défaite honteuse à domicile.
En reconduisant le même onze de départ que lors du match précédent, Didier Deschamps signalait à l'ensemble de ses troupes qu'à l'avenir les places seraient toujours aussi dures à gagner...  et ce même en cas de match déséquilibré sur le papier. D'ailleurs, il n'y avait pas que sur le papier que les choses étaient déséquilibrées. Ce sont les statistiques qui résument le mieux la disparité des rapports de forces: soixante-neuf millions d'habitants pour un peu plus de deux millions de licenciés d'un côté, trois cent quarante mille âmes et vingt mille pratiquants de l'autre. Les deux pays jouent peut-être avec les mêmes règles mais certainement pas avec les mêmes moyens. A l'issue de la partie, un autre bilan s'impose: ces vikings-là n'ont plus rien d'envahissant et les plus redoutables de leurs guerriers se trouvent certainement dans une série télévisée. Car ce match, les Français l'ont dominé de bout en bout. Mis rapidement à l'abri par un coup de tête qui a fait le plus grand bien au revenant Umtiti (11ème minute), les Français ont su se montrer concernés et efficaces tout au long de la partie. Quand une équipe domine autant dans la possession et se montre aussi efficace à la perte du ballon, l'étouffement de l'adversaire est progressif, son usure inévitable. Giroud (buteur à la 68ème minute de son... 35ème but en équipe de France !), Mbappe (78ème) et Griezmann (84ème) ont alourdi un score devenu peu à peu indigeste pour les visiteurs. Si toute l'équipe s'est montrée à la hauteur et a produit un joli jeu en mouvement, certaines mentions spéciales sont à décerner: à Mbappe (pour ses fulgurances et pour son attitude en progrès), à Kante (pour son abattage), à Pavard (pour sa force de proposition), à Pogba (efficace depuis qu'il semble ne plus jouer pour se distraire), et à Griezmann (pour son volume de jeu, à la fois meneur et attaquant).
A l'issue de ce repas de fauves, la France est en tête du groupe H, à égalité avec son prochain adversaire, la Turquie. Et elle a de quoi être satisfaite de son bilan: avec huit buts marqués en deux matchs pour seulement un but encaissé, les premiers objectifs sont largement atteints. Les Bleus, à la hauteur de leur standing, ont fait étalage de leur confiance et de leur capacité à assumer leur titre de champions de monde. Cet effectif semble désormais résolument tourné vers l'avenir et cette tendance le rend particulièrement séduisant. La principale satisfaction réside peut-être (la chose est rare) dans le fait de voir évoluer l'équipe de France comme une véritable équipe, et non comme une sélection. Cependant, la faiblesse de l'adversaire invite à la modération... et c'est peu dire que le format de la compétition pose question. Après la redoutable Moldavie, la dangereuse Islande, la France défiera sous peu la terrifiante Albanie, la puissante Andorre et... la Turquie. Ironie mise à part, chacun constate l'intérêt limité, pour les joueurs et le public, que peut offrir une poule ne comprenant qu'un seul adversaire capable de rivaliser avec les Bleus. A vaincre sans péril... On peut percevoir les visées électoralistes sous-jacentes ainsi que les intérêts commerciaux qui président à la chose mais on ne peut que déplorer la faiblesse du challenge généré par la formule. Les incidences sont également palpables sur le terrains puisque les outsiders adoptent systématiquement une organisation ultra-défensive en présentant un bloc bas contre lequel l'équipe dominante butte jusqu'à ce que, inévitablement, le verni craque. Pour les équipes les plus faibles, il ne s'agit pas de jouer pour gagner, mais seulement d'essayer d'éviter une lourde défaite. Dans cette compétition désormais sans grand suspense et organisée pour que les grandes nations (forcément les plus rentables) se qualifient confortablement, les promenades de santé succèdent à d'autres flâneries sans surprises. A la lecture de ce constat, on se surprend à envisager que seul l'ennui a de beaux jours devant lui. Parfois, lorsque certains matchs tuent la glorieuse incertitude du sport, n'oubliez pas que le commerce, lui, continue.

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