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La couverture du journal l'Humanité à côté de celle de l'exposition antisémite Le juif et la France.
La couverture du journal l'Humanité à côté de celle de l'exposition antisémite Le juif et la France.
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Rouge ? Vraiment ?

Et ça fait juste pschit ! Depuis les procès staliniens le PC, a sans doute un peu perdu la main…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

L’organe du PC français s’est donc indigné très vite (voir ici) de ce qu’Atlantico se soit indigné (lire ici) d’une ressemblance assez criante entre sa une, vulgairement anti-américaine, et une affiche puante et antijuive de Vichy. L’Humanité a fait très vite. On pourrait donc penser à Lucky Luke qui tirait plus vite que son ombre. Eh bien, ce n’est pas possible. Lucky Luke vise juste et – circonstance aggravante – il est Américain, c’est-à-dire un virtuel laquais des banquiers de Wall Street. Pour caractériser l’article de L’Huma, c’est plutôt du côté des Tontons flingueursqu’il faut chercher. Des gars bien de chez nous qui « pensent en français », comme dirait Mélenchon, la nouvelle idole du parti, et qui ne tirent qu’après une sérieuse biture.

Il n’y a rien de plus hystérique que la « fausse » vertu outragée. C’est pourquoi L’Humanité s’époumone « c’est un scandââââle ! », à la façon du défunt Georges Marchais. Le crime de lèse-communisme est en effet patent. Comment a-t-on osé écrire que L’Humanitépuisait dans « le très riche arsenal de l’extrême droite française » ? Quelle outrecuidance nous a poussé à dire que l’anti-américanisme faisait bon ménage avec l’antisémitisme, initialement à l’extrême droite et aujourd’hui à l’extrême gauche ? À l’époque des grands tribunaux de l’inquisition stalinienne, la cause eût été rapidement entendue. Les temps ont changé et les mœurs (du PC) ont été affectées par un triste ramollissement.

Mais le crime inexpiable d’Atlantico n’est pas dans cette charge véhémente et nécessaire contre L’Humanité. Il est originel comme le péché du même nom ! Atlantico, selon le journal communiste, se situerait « aux franges de la droite extrême ». Et ça, ça ne pardonne pas ! Le site Atlantico se serait ainsi laissé aller à croquer dans les pommes que lui tendaient à tour de rôle Pétain, Sarkozy, Maurras, Guaino, Mussolini, Le Pen, Pinochet, Copé, Doriot.

Chacun, y compris les excellents journalistes de L’Humanité, est invité à consulter la liste des contributeurs d’Atlantico et à vérifier la très sage pertinence des accusations de l’organe du PC. Remarquons, juste en passant, la logique imparable qui anime le directeur de la rédaction de L’Huma Patrick Apel-Muller (il nous est agréable de découvrir que la tâche de venger l’offense subie n’a pas été confiée à un rédacteur lambda). L’article publié par Atlantico pointait avec dureté la tradition anti-américaine, antijuive, populiste et démagogique de l’extrême droite française. Et s’étonnait, avec vivacité, que le PC nage dans ces eaux sales. Mais aux yeux de L’Humanité, Atlantico reste, bien sûr, proche de la « droite extrême ». Si tel était le cas, nous aurions évidemment entonné un chant d’allégresse tant notre joie aurait été grande de voir l’organe du PC se rapprocher de nos idées fascisantes et nauséabondes. Élémentaire, n’est-ce pas, cher Patrick Apel-Muller ? Il semblerait que Descartes n’ait jamais franchi le seuil de la rédaction de L’Humanité.

Quant au « plumitif Rayski » – c’est ainsi que L’Humanité le désigne –, il est un peu déçu. Du temps du regretté Joseph Staline il aurait été traité de « hyène dactylographe ». Ça avait quand même un peu plus de gueule… Mais sur un point il lui faut faire amende honorable. L’Humanité lui reproche d’avoir écrit un jour que le PC était comme « une vieille pute défraîchie » qui faisait désespérément le trottoir à la recherche d’un client pas trop regardant. Or ce jour-là c’était précisément quand le Parti communiste, en soins palliatifs, s’abandonna dans les bras du robuste Jean-Luc Mélenchon. Mon appréciation, il faut l’avouer, était sommaire et injuste. Le PC est, à n’en pas douter, une jeune et virginale adolescente qui s’est juste pacsée avec le chef du Parti de gauche. Et elle restera chaste et pure jusqu’au jour du mariage. La loi Taubira étant passée, cette belle union ne saurait tarder. Il est néanmoins à craindre qu’elle ne débouche pas sur une nombreuse et riche progéniture.

PS : L’Humanité tient ses archives à jour. Tout comme les flics gardent soigneusement leurs fiches de police. Ainsi, M. Apel-Muller a retrouvé une vieille coupure de son journal où il était question du « petit Benoît Rayski sauvé par une militante communiste, etc. ». Bof ! Qu’il me soit permis de dire que le « petit Benoît Rayski » fut sauvé par ses parents, militants communistes à une époque où il était digne et courageux de l’être. Cette coupure date du temps où L’Humanité était dirigée par René Andrieu. Ce dernier avait du talent. Ce qui nous éloigne beaucoup de Patrick Apel-Muller.

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