Comment les Verts arrivent malgré tout à s'imposer dans le paysage politique français<!-- --> | Atlantico.fr
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Eva Joly ey Cécile Duflot, du parti EELV.
Eva Joly ey Cécile Duflot, du parti EELV.
©Reuters

EELV ou les vieux jeunes de la politique

Philippe David propose un livre politique sans parti pris pour se faire une opinion sur la classe politique française. Dans " De la rupture aux impostures", il révèle la force de persuasion des Verts ainsi que les contradictions qui existent au sein du parti (Extrait 2/2).

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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Tout le monde se réclame aujourd’hui de l’écologie. Il est vrai que le sujet fait florès entre les théories se contredisant sur le réchauffement climatique, l’explosion démographique du Tiers Monde qui raréfie de facto les ressources et les catastrophes diverses et variées, du puits de pétrole se déversant dans le golfe du Mexique à Fukushima.

En France l’écologie dispose d’un parti, « les Verts », devenu « Europe Écologie Les Verts » qui, bien qu’il ne pèse que très peu dans le paysage politique français (à peine 1% pour Dominique Voynet à la dernière présidentielle) est représenté à l’Assemblée Nationale et au Parlement Européen depuis plusieurs années et a depuis l’automne 2010 un groupe au Sénat, maison de retraite des notables de la politique française.

Mieux, depuis son accord avec le Parti Socialiste en vue des prochaines élections présidentielles et législatives, on assiste entre les Roses et les Verts à une véritable exhibition de tango digne des plus grandes milongas de Buenos Aires dans lequel les Verts seraient l’homme et le PS la femme qui, après avoir fait un pas en avant et deux pas en arrière finit toujours par se coucher. Ainsi, les Verts sont arrivés à faire dire tout et le contraire de tout aux dirigeants socialistes sur la sortie du nucléaire, ce qui a eu pour conséquence la chute de François Hollande dans les sondages.

Comme le dit le proverbe argentin : « el tango se baila a la vertical pero se piensa a la horizontal » (le tango se danse à la verticale mais se pense à l’horizontale). Le fait de ne pas vouloir pour Président un homme qui se couche devant n’importe quel oukase venu d’un groupuscule explique peut-être la chute de François Hollande dans les sondages alors que les Français savent qu’il faudra un personnage fort et capable de tenir le cap contre vents et marées à la tête de l’État.

Ainsi donc l’écologie serait une valeur de gauche. Ceci est répété haut et fort par les Verts qui, depuis 1994, ont fait clairement le choix de l’ancrage à gauche, pour ne pas dire à l’extrême gauche, alors que le premier succès de ce parti lors d’une élection fut sur une ligne « ni droite ni gauche » lors des européennes de 1989 avec en tête de liste Antoine Waechter qui rencontra à l’hiver 1992 Alain Juppé, alors secrétaire général du RPR, afin de parler alliance et programme. On imagine mal aujourd’hui Cécile Duflot rencontrer Claude Guéant ou Brice Hortefeux pour parler alliance ou programme même si, comme l’a dit à juste titre Alain Lipietz : « Cécile Duflot est prête à vendre père et mère pour devenir Ministre ».

Ainsi donc les Verts ont un parti représenté dans les trois assemblées, dans tous les conseils régionaux et dans certains conseils généraux. Ils ont des maires-adjoints dans toutes les grandes villes de France tenues par la gauche c’est-à-dire toutes les villes sauf Marseille et Bordeaux et ont déjà pris, nonobstant leurs dénégations, tous les travers des politiciens professionnels dont ils dénoncent pourtant les travers dès que l’occasion se présente.

Le cumul des mandats ?

Les Verts sont contre. Enfin pour les autres, Noël Mamère n’ayant aucun problème pour cumuler les mandats de député de la Gironde et de maire de Bègles tandis que Dominique Voynet n’a pas ressenti non plus la moindre gêne à cumuler pendant 3 ans les mandats de sénatrice de Seine-Saint-Denis et de maire de Montreuil-sous-Bois avant, il faut le reconnaître, de ne pas briguer de nouveau mandat au Sénat.

Les parachutages ?

Les Verts sont contre. Enfin encore une fois pour les autres, Cécile Duflot étant arrivée à se faire octroyer une circonscription gagnée d’avance à Paris par le PS alors qu’elle était candidate dans le Val-de-Marne aux législatives de 2007 où elle avait fait un score de 3,55%.

Tant pis pour la députée socialiste invitée à céder la place qui ne pourra de toute façon pas crier au machisme pour expliquer son éviction. Tout comme Dominique Voynet, encore elle, qui, battue aux législatives de 2002 dans le Jura s’est parachutée à Montreuil-Sous-Bois, fief historique du PC à qui elle a d’ailleurs repris la Mairie.

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Extraits de De la rupture aux impostures, Éditions du Banc d'Arguin - Édition : collection "EXPRESSION" (9 avril 2012)

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