Eurogroupe : les Grecs résistent à la pression maximale de l'Union ... Mais jusqu'à quand ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le ministre des Finances Yanis Varoufakis
Le ministre des Finances Yanis Varoufakis
©Reuters

Thermopyles

Nouvel épisode et nouvelle déception concernant le cas grec lors de la réunion de l’Eurogroupe de ce 16 février. Le compteur tourne mais aucune partie ne semble vouloir céder dans ce qui ressemble désormais à une simple guerre des nerfs aux méthodes douteuses.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Les époux ne se parlent plus. Entre la Grèce et ses partenaires européens, le torchon s’est encore un peu plus consumé en ce lundi 16 février. Mais si le point de non-retour semble avoir été franchi pendant la réunion de l’Eurogroupe, il s’agit de ne pas oublier que l’Europe est véritablement devenue une machine mélodramatique, comme a pu justement l’indiquer le nouveau ministre des finances, Yanis Varoufakis, à la suite des discussions :

"L’Europe va faire le truc habituel ; elle va parvenir à un bon accord, ou à un accord honorable, à partir d’une situation qui ressemble à une impasse."

Car cette réunion de l’Eurogroupe devait, une nouvelle fois, être la réunion de la dernière chance. Et celle-ci débutait bien mal pour la Grèce avant même son commencement. En effet, à quelques milliers de kilomètres d’Athènes, le premier scrutin régional allemand se tenait à Hambourg le dimanche 15 février. Et le résultat fut très net, le parti d’Angela Merkel, la CDU-CSU perdait 6 points au profit du parti anti-euro AFD. Le message est clair pour la Chancelière ; c’est une position dure à l’égard des partenaires européens qui est souhaitée par la population. Dont acte.

Dès le lundi matin, Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances, lâchait les chevaux en déclarant à la radio "Je suis vraiment désolé pour les grecs, mais ils ont un gouvernement qui agit  de manière irresponsable". Le ton de la discussion était donné, il n’y aura pas de discussion.

Et c’est effectivement ce qui s’est produit. Car les acteurs habituels européens, Jeroen Dijsselbloem en tête, avaient prévu de ne rien céder. "Le sentiment général de l’Eurogroupe reste que la meilleure façon de procéder pour les autorités grecques est de solliciter une prolongation du programme". C’est-à-dire exactement ce que le gouvernement grec refuse catégoriquement depuis l’arrivée de Syriza au pouvoir. Ce qui n’était donc pas une surprise. Car le "programme" en question fait partie du problème et non de la solution selon les propres mots de Yanis Varoufakis. Il s’agit là du point central, l’acceptation, ou non, de la poursuite du cadre austéritaire.

De son côté, le commissaire européen Pierre Moscovici enfonçait le clou et déclarait :

"Nous n’y sommes pas parvenus ce soir, même si nous avons eu une discussion qui a néanmoins été utile et constructive, que nous ne devons pas considérer comme conclusive. Je suis tout à fait d'accord avec le processus qu'a décrit Jeroen (Dijsselbloem), il n'y a pas d'alternative à la demande d'extension du programme."

Pour finir son intervention, l’ancien ministre de François Hollande rejette alors la faute sur son interlocuteur :

"Il est clair que ce soir c'est aussi et d'abord au gouvernement grec de faire les mouvements nécessaires et nous sommes tous d'accord sur ce point."

Pourtant, fait nouveau, le ministre des finances grec avait bien accepté de signer le document que lui avait proposé Pierre Moscovici plus tôt dans la journée. Un document qui prévoyait le financement du pays pendant 4 à 6 mois contre la suspension du programme de Syriza. C’est-à-dire, pour être clair, la mise en place d’une véritable période de négociation pour une sortie de crise.

Mais selon Yanis Varoufakis lui-même, cette version initiale "acceptable" de l’accord fut retirée par Jeroen Dijsselbleom lors de l’ouverture des discussions officielles de l’Eurogroupe. Et la nouvelle proposition faite revenait sur les points non négociables précédents. Retour au point de départ. Un classique jeu du chat et de la souris.

Mais malgré la méthode, une pression maximale et un isolement total, la Grèce tenait encore bon :

"En raison de ces circonstances, il est impossible pour le gouvernement grec, et en dépit de notre infinie bonne volonté, de signer le communiqué proposé. Mais la discussion continue"

La discussion continue mais le temps commence à manquer. Car pour le Président de l’Euro groupe, l’ultimatum est désormais fixé à "quelques jours". Mercredi. Peut-être. Mais aucune partie ne semble encore prête à céder.

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