Il était condamné
Et Poutine liquida Evgueni Prigojine
S’agissant de la mafia, elle a des règles très strictes.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Le capo mafioso a le droit de vie et de mort sur ses mafioso. Le droit de tuer. Si on lui désobéit ou si on lui manque de respect, il tue.
C’était le lien qui unissait Poutine et Prigojine. Pendant longtemps, ils ont travaillé ensemble. Entre voyous, on est fait pour s’entendre. Prigojine tuait et massacrait en Afrique, en Syrie en Ukraine avec la bénédiction du chef du Kremlin. Puis avec le temps, il a voulu devenir boss à la place du boss. Ainsi, il s’est brusquement mutiné moyennant un bref exil en Biélorussie.
Il avait sa propre armée qui comptait de nombreux soldats qui se battaient bien. Bien mieux que les soldats de l’armée régulière russe. Emporté par son tempérament, il s’est montré alors menaçant pour Poutine. Il ne se privait pas de traiter les généraux russes de lâches et d’incapables.
Il a évoqué que la guerre en Ukraine ne pouvait pas être gagnée sans lui. Le Kremlin a passé l’éponge. Puis Prigogine s’est emporté et a traité Poutine de “papy cacochyme”. Une insulte qui valait la mort.
Du temps de Staline, on se serait contenté d’une balle dans la nuque. Mais les temps avaient changé. C’est pourquoi l’avion qui l’emportait vers la Sibérie avec dix de ses lieutenants a explosé en plein vol.
Il ne reste plus à Poutine qu’à trouver un autre Prigojine, aussi cruel que le précédent et plus servile.
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