Et maintenant, voici le tombeau du cheval inconnu...<!-- --> | Atlantico.fr
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Un soldat français en juillet 1916 pendant la bataille de la Somme.
Un soldat français en juillet 1916 pendant la bataille de la Somme.
©AFP

Honneur au courage malheureux

Il n’est pas (pas encore ?) sous l’Arc de Triomphe.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quand on nous a parlé de cette plaque, nous avons tout d’abord pensé à un canular de facétieux étudiants anti-militaristes. Puis, il a bien fallu se rendre à l’évidence : cette plaque existe bel et bien !

Elle a été apposée sur une place du 19e arrondissement par la mairie locale (inutile de vous présenter la couleur politique de cette mairie). Et on peut y lire ceci : « Sur cette place ont été rassemblés des chevaux du 19e arrondissement pour partir au front en 1914 ». On continue ? « Ils ont été enrôlés de force. Pensons à eux ».

Quelques commentaires s’imposent. « Enrôlés de force » ? Il est scandaleux de découvrir qu’on n’a pas demandé leur avis à ces malheureuses bêtes avant de les envoyer périr à Verdun. Dans le même esprit, on peut se demander pourquoi la mairie n’a pas indiqué les noms de tous ces chevaux sacrifiés.

Oui, pourquoi sont-ils restés anonymes ? La mairie du 19e arrondissement écrit « Pensons à eux ». Nous pensons à eux très fort. Mais à notre grand regret, la mairie du 19e arrondissement, alors que l’égalité femmes hommes brille au firmament, n’a pas eu un seul mot de compassion pour les juments, créatures frêles et délicates. Nous pensons aussi aux chevaux qui se sont mutinés en 1916 ne voulant pas combattre les chevaux allemands et qui ont été abattus pour l’exemple.

Nous pensons également à tous ces canassons morts depuis la nuit des temps. Combien de millions d’entre eux ont péri depuis ? Combien, toujours contre leur gré, ont péri dans la légion romaine ? Combien d’entre eux sont morts décimés sous les murailles de Jérusalem pendant les Croisades ?

Et plus près de nous, combien de chevaux sont décédés à la tâche en courant pour le tiercé de Longchamp ?

C’est alors qu’ici éclate au grand jour la supériorité de la civilisation musulmane sur la nôtre. En effet, les cavaliers arabes étaient économes de la vie de leurs pur-sang et affrontaient souvent l’ennemi sur le dos de chameaux et de dromadaires !

Pour conclure, signalons à la mairie du 19e qu’il existe encore à Paris des boucheries chevalines, y compris dans cet arrondissement !

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