Et l’Etat islamique inaugura une nouvelle arme : le feu<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Et l’Etat islamique inaugura une nouvelle arme : le feu
©

THE DAILY BEAST

Dans le dernier numéro de son magazine, le groupe djihadiste appelle ses partisans à allumer des incendies pour répandre la peur, et menace, entre autres, une église de Dallas.

Michael Daily

Michael Daily

Michael Daily est journaliste pour The Daily Beast.

Voir la bio »

The Daily Beast par Michael Daly

La nouvelle arme d'ISIS pour semer la terreur c’est le feu. 

"C’est un outil à la portée de toute personne désireuse de se joindre à la campagne de terreur"  dit le dernier numéro de Rumiyah, la revue de l'Etat islamique. 

Cette tactique ne nécessite ni armes telles que celles utilisées à San Bernadino et Orlando, ni véhicules tels que ceux utilisés dans d'autres attaques. 

"Avec quelques matériaux simples et facilement accessibles (c’est-à-dire inflammables), on peut facilement terroriser un pays tout entier "souligne le magazine.

Le n°5 de Rumiyah a mis des flammes en couverture et il y a une rubrique "Tactiques Terroristes" qui a, par le passé, appelé à des massacres de masse à l’arme à feu et à l'utilisation de véhicules pour écraser les piétons. Un long article commence par un hommage aux «frères», qui, inspirés par un précédent numéro de Rumiyah ont utilisé des véhicules pour blesser 11 personnes à l’Ohio State University en novembre 2016 et pour tuer au marché de Noël à Berlin. Il présente ensuite en détail une méthode supplémentaire pour tuer des innocents.   

L'article explique : "Tout au long de l'histoire et jusqu'à nos jours, les attaques utilisant le feu ont joué un rôle important dans la guerre moderne et la guérilla, ainsi que dans le terrorisme style "loup solitaire". Ces attaques ont été à l'origine de la destruction de villes, de quartiers, et de propriétés publiques, ou privées, tout en détruisant également de nombreuses vies ".

L'article affirme qu’un djihadiste a été responsable de l'incendie, qui, à Losino-Petrovsky, en Russie, a détruit une usine de meubles de trois étages et une usine de produits chimiques située à côté.

"[Le djihadiste] a donné aux méprisables croisés une leçon montrant combien une opération aussi simple peut être aussi destructrice. Le feu a été allumé au rez de chaussée, il s’est ensuite propagé vers les étages supérieurs et les bâtiments voisins. L’incendie a duré pendant trois jours, provoquant de coûteux dégâts.

L'article poursuit : "Le principe est simple : allumer des incendies en utilisant des produits inflammables pour détruire les propriétés des croisés et, les tuer avec le feu l'enfer. Le moudjahid n’a qu’à acheter le produit inflammable qu'il souhaite utiliser, sélectionner sa cible, avant de déterminer le meilleur moment pour passer à l'exécution".

"De nombreux produits inflammables font partie de la vie quotidienne, et les incendies criminels sont extrêmement difficiles à éviter. En effet, il suffit d'un grand récipient d'essence pour réussir une attaque. Bien entendu, l'essence peut être achetée dans n’importe station-service. Cette procédure n’éveille pas les soupçons, car elle peut servir pour une tondeuse à gazon, par exemple".

Dans un paragraphe intitulé « Revendiquer la responsabilité de l'attaque», l'article suggère "d'écrire avec de la peinture en aérosol ou un marqueur permanent quelques mots sur un mur ou sur le sol près de la cible en déclarant que l'attaque a été menée par un soldat de l'État islamique."

"En outre, on peut préparer un message simple sur un morceau de papier déclarant la même chose en expliquant brièvement le motif. Le document peut alors être collé sur une brique, puis jeté par la fenêtre d'un immeuble occupé près du lieu de l'attaque."

L'article souligne, "les incendies ne doivent en aucun cas considérés comme moins efficaces. Ils provoquent de gros dégâts économiquement parlant et un choc émotionnel tout en pouvant être très facilement répétés. Même si de telles attaques ne se traduisent pas toujours par la mort d’ennemis, Allah a promis de récompenser le moudjahid qui leur nuit ou les provoque simplement"

L'article montre une photo de l'église baptiste de Dallas. L’Etat islamique n’est pas dérangé par le fait que le pasteur Robert Jeffries de cette grande église du Texas ait une fois dénoncé l'homosexualité comme « sale ... dégradante ... au-delà de toute limite » ou qu'il qualifie le catholicisme de "satanique." Mais Jeffries a également dénoncé l'Islam comme le « mal, la religion du mal » qui favorise la pédophilie.

"Un lieu de rassemblement populaire de croisés attendant d'être brûlé" dit la légende de la photo de l'église.

L'article montre aussi une photo d'un incendie combattu par les pompiers de New York, qui sont le contraire des meurtriers d’ISIS. L'incendie est presque certainement celui qui s’est produit dans le bas de Manhattan en mars 2015, il était le résultat non pas d'une action criminelle, mais d'une explosion de gaz.

Un pompier hors service nommé Mike Shepherd était en train de déjeuner dans le coin au moment de l'explosion. Il était aussi hors-service le 11 septembre 2001, et  il avait couru vers le pied des Twin Towers, où il a sauvé des vies. A un moment il a arraché sa chemise pour nettoyer la plaie d'un pompier blessé, révélant le grand "S" tatoué sur sa poitrine, qui signifiait pour une personne, qu'il a sauvé lors de l'effondrement de la deuxième tour, non pas Shepherd, mais Superman.   

Quatorze ans plus tard, Shepherd était venu de Brooklyn à Manhattan pour manger du corned-beef et du chou. Il  était devant le restaurant en train de prendre une photo pour un couple de touristes quand il a entendu l'explosion. Il n'a pas hésité, et a couru jusqu'à l'immeuble en feu. Il a grimpé l'escalier de secours situé sur la façade au milieu des flammes et de la fumée suffocante.

"Descendez, le feu  est trop important!" criaient les gens dans la rue.

Personne n’aurait pu être plus différent d'un djihadiste mortifère que Mike Shepherd pendant qu'il montait pour s’assurer que personne n’était coincé à l'intérieur, en risquant sa vie juste pour être en mesure de sauver celle de quelqu'un d'autre. Il a continué jusqu'à ce qu'il atteigne le dernier étage supérieur, alors seulement il est descendu.

Ce n’était pas un loup solitaire, mais un ange solitaire.

Les sirènes ont retenti lorsque d'autres anges sont arrivés sur place, chacun d'eux s’est précipité pour risquer sa propre vie pour sauver les autres. Les premiers d'entre eux arrivaient lorsque Shepherd est revenu sur le trottoir. Le bâtiment s’est effondré huit minutes plus tard. Celui d’à côté a suivi deux minutes après. 

Dimanche, Shepherd a reçu un appel téléphonique l'informant que le magazine d’ISIS semblait avoir utilisé une photo du feu de 2015 et de ses collègues pompiers qui luttent contre lui. Shepherd a parlé d'un de ses amis, une légende des pompiers de New York (FDNY), le capitaine Patrick Brown, qui est mort dans l'attaque du 11 Septembre. Shepherd s’est rappelé que quelques jours avant, Brown lui avait parlé de l’importance d'être un pompier.

"Tu n’as pas peur, tu as de la compassion, tu as de la gentillesse" lui a dit Berger.

Voilà comment sont les anges, qui sont prêts à faire face à tout, y compris à la dernière-née des techniques de destruction d’ISIS.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !