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Les Espagnols en ont assez d'être traités de PIIGS !
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Piggy la cochonne ?

La Grèce humiliée, le Portugal accusé, l'Italie chancelante et l'Espagne soupçonnée ! Les Espagnols se sentent stigmatisés alors que leur économie n'est pas en si mauvaise santé, selon le journaliste ibérique Angel Calvo qui ne supporte plus le regard des "vertueux" de l'UE tels les Allemands.

Angel Calvo

Angel Calvo

Angel Calvo est journaliste espagnol à Paris à l’agence Efe. Il est spécialiste des questions d’économie.

 

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Atlantico : Les Espagnols se sentent-ils stigmatisés à l'occasion de la crise de l’euro ? Votre pays passe pour le vilain petit canard, non ?

Angel Calvo : Oui, on a entendu pas mal de commentaires et de blagues sur le sujet. Mais c’est surtout l’affaire du concombre qui a marqué l’opposition Allemagne-Espagne. On a vu que l’Allemange a réagi un peu vite en accusant l’Espagne sans preuve. Je me rappelle que quand l’Allemagne a lancé les accusations,  les résultats des analyses faites en Espagne ont été tues pendant trois ou quatre jours... Les autorités espagnoles auraient sans doute pu se faire entendre de manière plus forte, mais le moment était aussi délicat car au même moment arrivait le sujet de la fragilité financière... On connaît la suite, ce n’était pas du tout le concombre, et encore moins moins le concombre espagnol, mais les Allemands ne se sont jamais excusés pour tous les dommages qu’ils ont causés. D’ailleurs... Même en France, on a dit que le concombre français était hors de cause et qu’il suivait des normes, etc.. Sans préciser que le concombre l’était d’où qu’il vienne et de toute façon ! C’était une façon de semer le doute sur le concombre espagnol alors que mêmes les Allemands ne pouvaient continuer à les accuser !

L’Union européenne a remboursé ?

Oui, mais apparemment ça ne remplace pas tous les dommages causés...

Le fait que cinq banques espagnoles viennent d'échouer aux "stress tests", ces tests de résistance européens, ne risque-t-il pas d'accentuer les doutes vis-à-vis de l'Espagne ?

On le verra vite. Mais les stress tests ne tiennent pas compte d’une spécificité propre à l’Espagne. En effet, la Banque centrale d’Espagne impose aux banques espagnoles de détenir des réserves supplémentaires en capital - des réserves que ne sont pas tenus de faire les autres établissements européens. Les banques espagnoles communiquent sur le fait que cinq d’entre elles n’ont pas réussi les stress tests, précisément en raison des garanties financières exigées en Espagne et nulle part ailleurs. Bref, sans cette garantie supplémentaire, les banques espagnoles passaient l’épreuve !

Le sujet du moment en Espagne, c’est qu’on parle beaucoup de l’Espagne en raison de la crise économique et du chômage... Mais finalement, les établissements financiers espagnols ne vont pas si mal que ça.

L’Espagne serait-elle victime d’une défiance contre l’ensemble de l'Europe du sud ?

On essaye d’illustrer géographiquement les pays qui vont mal et font n’importe quoi. C’est le retour au groupe des PIIGS (NDLR : Portugal, Italie, Grèce et Espagne -« Spain »-  le tout formant l'acronyme du mot cochon en anglais) alors que les situations sont extrêmement différentes !

En Grèce, les autorités ont menti directement et pendant longtemps aux autres partenaires européens sur la dette énorme et la situation intenable. En Irlande, on a spéculé avec le bâtiment et, par exemple, l’installation de nombreuses entreprises multinationales grâce à des impôts très bas. En Espagne, la crise est surtout liée au secteur du bâtiment. Les deux gouvernements, de droite comme de gauche, n’ont pas eu le courage d’en finir avec la spéculation car le bâtiment a longtemps été la source principale de croissance.

On oublie un peu vite qu’il y a eu en France le sauvetage de Dexia alors que l’Espagne n’a pas eu besoin d’un sauvetage de cet ampleur ! Certes nous avons eu des problèmes avec notre Caisse d’épargne mais pas au même niveau que Dexia qui aurait fait faillite sans l’aide des gouvernements français et belge.

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