Edito
Enrichissez-vous ! Le nouveau symbole de la révolution Macron
Désormais, le premier geste de l’Etat ne doit pas être de sanctionner, mais d’accompagner, d’aider à la réussite, d’encourager les initiatives. Et cela implique un nouveau rapport à l’argent.
Quel contraste entre le fameux "mon ennemi c’est la finance", lancé par François Hollande à la tribune du Bourget, et le "enrichissez-vous" exprimé clairement par Emmanuel Macron au salon VivaTech qui rassemble à Paris l’élite de la start-up mondiale. Cinq ans séparent ces propos, qui sont en même temps l’expression de deux visages de la France. Les premiers illustrent l’aspect désolant du quinquennat précédent, avec l’obsession de l’ancien président faisant de la courbe du chômage le symbole d’un pays incapable de se redresser et déclinant lentement sous prétexte que tout avait été tenté. Les Français viennent de montrer par leurs votes qu’ils n’acceptaient pas cette fatalité, mais l’importance de l’abstention prouve qu’un grand nombre de nos compatriotes demeurent hostiles à la mondialisation, au libéralisme et même à l’Europe. Tout ce que veut privilégier à l’inverse le nouvel hôte de l’Elysée. Il a commencé à exprimer son grand dessein devant les jeunes créateurs représentant l’élite des start-ups mondiales réunies à la porte de Versailles. Au-delà des querelles de boutiques qui ont marqué l’interminable période électorale, il s’agit désormais d’afficher une nouvelle vision de la France. Il ne faut pas continuer avec les schémas anciens répétés depuis des décennies qui consistent à multiplier les réglementations bureaucratiques afin de pérenniser les situations acquises en refusant les évolutions. Le pays a ressemblé progressivement à une économie administrée de type soviétique, incompatible avec les transformations du monde. Le système a été construit, souligne le chef de l’Etat, pour une économie de l’après guerre, où il fallait rattraper les retards, alors que nous sommes entrés dans l’ère de l’hyperinnovation. Désormais, le premier geste de l’Etat ne doit pas être de sanctionner, mais d’accompagner, d’aider à la réussite, d’encourager les initiatives.
Cela implique aussi un nouveau rapport à l’argent. Il faut avoir le droit se s’enrichir, allusion à la fameuse phrase de François Guizot, alors qu’il est si mal vu en France de gagner de l’argent. Ainsi s’explique la volonté d’Emmanuel Macron de multiplier les mesures pour alléger le fardeau des entreprises et les mettre au niveau de leurs concurrents étrangers, avec l’intention de réformer l’impôt de solidarité sur la fortune, en le limitant à la seule détention des biens fonciers, considérés comme stériles et en libérant les placements liquides pour favoriser leur implication dans l’investissement. Après le dynamitage de la classe politique, va-t-on assister à la remise en cause de la formation où les milliards sont gaspillés sans répondre aux besoins ?, L’OCDE ne cesse de dénoncer l’inadaptation de nombreux personnels au marché du travail. Les syndicats pourraient subir aussi le sort de la classe politique, en raison de leur conformisme été de leur manque de représentativité, d’où l’idée de créer un chèque syndical qui permettrait de développer progressivement un syndicalisme responsable et constructif à l’allemande. Pour Emmanuel Macron, la période est favorable, en raison de l’accélération des transformations de l’économie mondiale. Il faut même ne pas hésiter à prendre la tête dans les domaines où nous excellons, la recherche et la créativité. La confiance est en train de revenir. Emmanuel Macron dispose déjà d’un capital exceptionnel dans le monde. Il reste à convaincre les Français, toujours enclins au scepticisme et qui redoutent des effets boomerang. C’est pourquoi il est urgent de profiter de la période des grandes vacances pour engager des réformes en profondeur et assurer que le mouvement engagé est irréversible.
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