Un engagement plus fort des Etats ou bien un plus grand choc politique : ce qu'il faut pour enfin résoudre la crise des migrants<!-- --> | Atlantico.fr
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La question des moyens à utiliser pour résoudre la crise des migrants occupe tous les esprits.
La question des moyens à utiliser pour résoudre la crise des migrants occupe tous les esprits.
©Reuters

La politique de l'électrochoc

La photo de l'enfant syrien Aylan Kurdi diffusée le 4 septembre a provoqué un choc dans l'opinion publique. Faudrait-il une plus grande implication de l'ONU dans la gestion de la crise ou bien la nécessité d'un choc politique encore plus fort pour que les Occidentaux interviennent? La question des moyens à utiliser pour résoudre la crise des migrants occupe tous les esprits.

Gérard-François Dumont

Gérard-François Dumont

Gérard-François Dumont est géographe, économiste et démographe, professeur à l'université à Paris IV-Sorbonne, président de la revue Population & Avenir, auteur notamment de Populations et Territoires de France en 2030 (L’Harmattan), et de Géopolitique de l’Europe (Armand Colin).

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Atlantico : Pourquoi ne pas saisir l'ONU afin de consacrer un territoire dédié et décent à l'accueil des migrants en Europe ? Où pourrait-il être situé ? Comment pourrait-on faire en sorte d'y créer une logistique efficace d'examen des demandes d'accueil et des dossiers administratifs ?

Gérard-François Dumont : Historiquement, il est arrivé à plusieurs reprises que l'on imagine concentrer des populations en situation particulière sur un territoire donné pour les isoler, éventuellement pour leur assurer en même temps une sécurité sur ce territoire réservé. Parmi les exemples historiques à citer, il y a le fait que les communautés juives en Europe étant considérées à part, comme des "nations", les pouvoirs ont multiplié, au fil des siècles, soit des expulsions tentées ou concrétisées, soit la possibilité pour elles de vivre dans des quartiers urbains spécifiques leur étant réservé (et souvent fermés la nuit), comme le ghetto de Venise (1), lieu d’habitation obligatoire des vénitiens juifs à compter de 1516. Au XXe siècle, du temps du communisme soviétique, Moscou a organisé l’administration de façon à concentrer chaque ethnie considérée non russe en une vingtaine de territoires ayant le statut de Républiques, dont, pour les juifs, la République autonome (2), du Birobidjan juif.

Un autre exemple historique concerne des juifs avec un projet élaboré dans les années 1890 : lorsque Theodor Herzl vient couvrir, en 1894, le déroulement du procès Dreyfus pour le compte de la Neue Freie Zeitung, un journal de Vienne, il est révolté par l’importance de l'antisémitisme dans la patrie des Droits de l'Homme. Le journaliste en tire la conclusion qu'il est illusoire pour les juifs de trouver la paix dans une Europe qu’il juge profondément antisémite et qu'il leur faut donc posséder leur propre État, un État en mesure d'offrir un refuge à tous les juifs qui risquent d’être persécutés. Le 15 février 1896, il publie un ouvrage intitulé : L'État juif, recherche d'une réponse moderne à la question juive (3). Et Theodor Herzl entreprend des démarches auprès des chefs d'État pour obtenir un territoire. En 1903, il annonce que "Sa Majesté, le souverain de l'empire britannique, offre un cadeau, l'Ouganda !". La suite est connue et, finalement, ce sera Israël, devenu membre de l’ONU le 11 mai 1949, un an après sa déclaration d’indépendance.

Depuis les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, la question de l’accueil sur un territoire de populations soumises à des exodes se trouve traitée par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés. Sa mission initiale est de venir en aide aux Européens déplacés par le conflit. Et, le 14 décembre 1950 l'Assemblée générale des Nations Unies crée L'Office du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, avec un mandat de trois ans pour accomplir son travail, et qui doit ensuite cesser ses activités. Le 28 juillet 1951, la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés est adoptée comme fondement juridique de l'aide aux réfugiés. La question des réfugiés se trouve pérennisée avec le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), au mandat plusieurs fois renouvelé, dont l’une des premières missions d’urgence majeure des années 1950 concerne les réfugiés de Hongrie de 1956, suite à l’exode provoqué par l'écrasement de la révolution hongroise par les forces communistes soviétiques.

Depuis, dans les différentes situations où le HCR a du intervenir, les territoires qui accueillent des réfugiés se situent souvent dans des pays limitrophes des zones de conflit, fréquemment sous forme de campements gérés par cette agence de l'Organisation des Nations Unies qu'est le HCR. Cette proximité géographique tient à ce qu’il s’agit des plus proches territoires où les personnes ont pu se sauver et à l'idée que la solution la plus souhaitable est que les réfugiés puissent retourner dans leur pays après sa stabilisation. Sinon, sont envisagés ou l'intégration sur place ou la réinstallation dans un pays tiers.

A chaque fois que le monde a connu des exodes importants, le HCR a donc organisé des camps ou des modalités d'accueil. Par exemple, le HCR géra, pendant la période du totalitarisme des khmers rouges, des camps de réfugiés en Thaïlande. En 2015, l’accueil du HCR concerne en Turquie principalement des Syriens et des Irakiens, au Pakistan des Afghans, au Liban des Syriens, en Iran des Afghans, en Ethiopie des Somaliens et des Sud-Soudanais, en Jordanie des Syriens et des Irakiens, au Kenya des Somaliens et des Sud-Soudanais, au Tchad des Soudanais et des Centrafricains, en Ouganda des Sud-Soudanais, au Cameroun des Centrafricains... Cet inventaire résumé confirme, chaque fois, un territoire proche de la zone géographique où une crise géopolitique a provoqué un exode. Créer un territoire unique dédié aux réfugiés ne semble pas la réponse adaptée, d’abord compte tenu des réalités géographiques.

Quelle est la gestion actuelle effectuée par l'ONU via le HCR ?

Pour comprendre la dimension de la crise des migrants syriens se dirigeant vers l'Europe, il convient de rappeler qu’en 2011, année où commence le conflit syrien, la population de la Syrie est de 20,5 millions d’habitants et celle de l’Irak de 31,9 millions. Parmi ces derniers, environ 10 millions habitaient dans les régions aujourd’hui contrôlées par l’organisation État islamique, dont la deuxième ville la plus peuplée d’Irak, Mossoul, ou se trouvant sous la menace directe de l’État islamique. En quatre ans, environ 7 millions de Syriens ont dû fuir le pays, répartis début septembre 2015 entre le Liban, la Jordanie, la Turquie et l’Europe, qui a vu arriver environ 1 million de personnes de la crise syro-irakienne.

L’hypothèse de consacrer un territoire dédié aux migrants de la crise syro-irakienne supposerait donc un territoire pouvant loger au moins sept millions de personnes. "Au moins", car, malheureusement, la crise n'est pas terminée. Même si des Kurdes ont pu contenir l'État islamique en Syrie, voire reconquérir du territoire (Kobané), l'État islamique a continué de progresser en Syrie, notamment à Palmyre. Certaines de ses troupes sont même au sud de Damas. En mai 2015, les Syriens demeurés dans leur pays ont bien été obligés de constater qu’aucune puissance n'a empêché l'État islamique de diriger ses troupes vers Palmyre alors qu'il aurait été facile de les bombarder durant les centaines de kilomètres de désert qu’elles ont traversées. Nombre de Syriens n’ont pu qu’en tirer la conclusion désespérante suivante : si la communauté internationale a laissé progresser l’État islamique jusqu’à Palmyre, le jour où d’autres villes syriennes, voire Damas, aujourd’hui non conquises par État islamique, seront sous la pression militaire de cette organisation qui, il faut le rappeler, utilise des kamikazes, personne ne viendra les secourir. D’où une accélération, depuis mai 2015, soit de l’exode syrien depuis le pays, soit de l’effort de Syriens déjà réfugiés en Turquie, au Liban ou en Jordanie, mais perdant espoir dans la possibilité de retourner chez eux, de trouver un autre pays. Il en résulte que l’exode vers un premier pays, puis vers d’autres pays, qui concernait déjà le tiers de la population de la Syrie, risque de continuer si la donne géopolitique ne change pas.

En conséquence, consacrer un territoire dédié aux migrants de la crise syro-irakienne signifierait une terre pouvant accueillir sept millions d’habitants et peut-être davantage demain. A supposer qu’un tel territoire existe, il faudrait aussi qu’il dispose de toutes les infrastructures minimales nécessaires à ses habitants, avec une gestion efficiente. C’est une raison pour laquelle une telle solution ne semble donc guère opérationnelle. Mais il y en a une autre.

En effet, il est préférable que les populations ayant du fuir la Syrie puissent avoir des conditions facilitant leur installation et leur accueil, notamment en bénéficiant des réseaux de diasporas (4). Par exemple, des Syriens qui connaissent des compatriotes à Londres cherchent à s'y rendre pour y être aidés par ces compatriotes déjà installés, de même que des Irakiens qui connaissent des compatriotes en Suède cherchent à s'y rendre pour y être aidés par ces compatriotes déjà installés. Vouloir parquer ou contenir les migrants syriens dans un territoire unique qui leurs serait dédié, cela reviendrait à les priver de leurs réseaux préexistants utiles à leur insertion dans leur pays de refuge.

Dans cette crise des migrants syro-irakiens (5), l'ONU agit à travers le HCR surtout sur les conséquences, par un accueil dans les pays limitrophes, et non sur les causes. Au delà des pays limitrophes, ou pays de premier asile, les pays de réinstallation possibles auraient, sans doute, dû faire davantage en liaison avec le HCR pour l'accueil d'un certain nombre de réfugiés syriens qui se trouvent dans des camps du HCR en Turquie, au Liban ou en Jordanie... Par exemple, lorsqu'il y avait des camps HCR en Thaïlande entre 1975 et 1979, remplis de Cambodgiens qui avaient fui le totalitarisme des khmers rouges, la Thaïlande était un pays de premier asile. Les Cambodgiens présents dans ces camps déposaient des demandes d'asile auprès de différents pays occidentaux en fonction de leurs opportunités ; par exemple, certains demandaient la France parce qu'ils connaissaient le français ou avaient déjà de la famille dans l’Hexagone. Les pays concernés examinaient les demandes et, périodiquement, proposaient des réinstallations aux réfugiés.

L'alternative à la crise des migrants syriens est claire : soit les pays œuvrent pour parvenir progressivement à une solution politique en Syrie, soit, notamment parce que les pays occidentaux ont contribué à la déstabilisation de la Syrie, il se doivent d’accueillir des Syriens soumis à l’exode.

Le 31 août 2015, la Chancelière allemande Angela Merkel a exhorté les pays européens à se rassembler dans un front commun pour gérer la crise. Or, les pays de l'est de l'Europe s'opposent à l'accueil des migrants et à la fixation de quotas. L'échelon de l'ONU ne serait-il pas plus contraignant pour faire accepter et respecter des mesures nécessaires par ces pays ?

L’échelon de l’ONU, si utile soit-il, n’est pas nécessairement le plus efficient. Si l'on considère les interventions militaires sous l’égide de l'ONU, ce ne sont pas des troupes de l'ONU qui interviennent, mais des militaires de tel ou tel pays qui portent le casque bleu. La liste des conflits non résolus par ce moyen est longue, sachant que, parfois, la situation s’en trouve même aggravée.

Dans le cas de la crise syro-irakienne et de celle des migrants qui en est la conséquence, l’un des grands sujets d’étonnement est l’incapacité d'anticipation des pays occidentaux et, notamment, des pays européens et de l’UE. En effet, la crise des migrants syriens était malheureusement prévisible. Pourtant, rien n'a été fait pour la prévenir. Au contraire, comme précisé ci-dessus, cette crise s’est trouvée intensifiée depuis mai 2015 par le fait d'avoir laissé l’État islamique envahir Palmyre, laissant augmenter le niveau de désespérance des Syriens se sentant à la fois menacés par l’État islamique et le conflit civil et abandonnés par la communauté internationale.

Car la conquête de Palmyre a une portée fondamentale, même si les médias traitent surtout de la dimension patrimoniale de Palmyre. Or, il y avait des civils à Palmyre. Certains ont été tués par l’État islamique, parfois dans des conditions abominables comme la décapitation, le 18 août 2015, de l'ancien directeur des Antiquités de Palmyre, Khaled al-Asaad, expert de renommée mondiale du monde antique. Les dirigeants européens devraient avoir mauvaise conscience. C'est à cause d'eux que des crimes ont été perpétrés à Palmyre, et à travers ces crimes, les Syriens peuvent difficilement continuer de croire au discours d'Obama du 20 août 2014 appelant à éradiquer l’État islamique, assimilé à un "cancer", et promettant d’agir de façon "implacable". En effet, dans la période 2014-2015, non seulement l’État islamique n’a pas été combattu de façon implacable, mais il n'a même pas été contenu.

Comment engager la responsabilité des pays arabes et notamment du Golfe ? Quelle est la responsabilité prise par ces Etats actuellement? On a l'impression qu'ils se soustraient à toute intervention dans la crise. Est-ce réellement le cas?

Les pays arabes du Golfe semblent ne guère contribuer à chercher une solution politique, et encore moins à accueillir des Irakiens et Syriens, pourtant arabes, soumis à l’exode. D’ailleurs, une partie du financement de l'Etat islamique est venu de pays arabes du Golfe. Certes, il n'est pas venu des gouvernements même, mais d'un certain nombre de personnes de ces pays. Or rien n'a été et n’est fait pour empêcher le financement de l’État islamique par des sources extérieures. Prenons un exemple : après les attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont constaté que, parmi les 19 terroristes, il y avait 15 Saoudiens. Les Etats-Unis ont donc décidé de bloquer les comptes d'un certain nombre de Saoudiens dont ils pensaient qu'ils participaient au financement d'Al-Qaida. Pendant la période 2014-2015, aucune décision européenne n'a été prise pour bloquer les comptes de personnes finançant l'EI. Ce que représentent les pays du Golfe comme marché économique semble jugé, par les pays européens, plus important que la lutte contre le terrorisme islamiste. C'est une politique à courte vue que l’histoire dénommera peut-être un jour de munichoise.

Comment mieux mobiliser les acteurs étatiques, des moyens et des stratégies politiques adaptées et efficaces ?

Puisque le totalitarisme islamiste leur a déclaré la guerre, la France et les pays européens sont aujourd'hui en guerre. Ils doivent donc se défendre, une défense globale qui comprend également des aspects militaires. Concernant ces derniers, il s'agit de contenir l’État islamique, ce qui, comme rappelé ci-dessus, n’a pas été réalisé depuis que ce groupe s’est dénommé ainsi le 29 juin 2014, se considérant comme le califat, quinze mois après avoir pris le 9 avril 2013, le nom d’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), soit, en arabe, Daech : "D" pour État, "a" pour islamique, "e" pour Irak et "ch" pour Levant (6). Or les pays qui peuvent agir efficacement contre l’État islamique, avec des moyens militaires adaptés, ne sont pas nombreux. En Europe, ce sont essentiellement la France et le Royaume-Uni, et encore, pour certaines opérations militaires, ils ont besoin de l’appui logistique des Etats-Unis. Mais les autres pays européens peuvent apporter une aide financière. C'est la proposition implicite de la chancelière allemande Merkel : "Moi je pilote l'humanitaire, vous le militaire". Demeure une importante question. En Europe, alors que les tensions géopolitiques s’accentuent depuis au moins deux décennies, les budgets militaires ont été considérablement  abaissés.

En fait, nombre d’hommes politiques semblent ne réagir qu’aux événements, sous forme de déclarations conjoncturelles, au lieu de les anticiper. C'est incroyable qu'il ait fallu attendre une photo terrifiante, diffusée dans les médias du monde entier, celle de l’enfant syrien Aylan Kurdi mort sur la plage de la station balnéaire de Bodrum en Turquie, pour que le Président français organise, le 3 septembre 2015, une réunion ministérielle sur les migrants à l'Elysée. Cela donne l’impression d'une incapacité politique à prévenir les problèmes géopolitiques, et donc à déployer des stratégies adaptées aux réalités géopolitiques.

Faudrait-il un choc politique encore plus fort ?

On aurait pu imaginer que les attentats meurtriers de Paris et de Montrouge des 7 et 9 janvier 2015 contre Charlie Hebdo et une alimentation cacher auraient engendré une nouvelle politique. Par exemple, à la suite de ces attentats, l'opinion publique aurait tout à fait compris que le gouvernement français donne l'ordre à ses forces de sécurité de mener des opérations dans des lieux où des armes circulent, par exemple afin de confisquer des kalachnikovs. Or, depuis ces attentats, donc neuf mois plus tard, aucune action d’ampleur, politique ou tactique, n'a véritablement été prise pour prévenir le terrorisme en France, le vote d’une nouvelle loi sur le renseignement en juin 2015 ne pouvant être considéré comme une action stratégique suffisante et satisfaisante. De même, la prise de Palmyre aurait pu susciter une véritable prise de conscience et la nécessité d’une large révision de la politique étrangère française. Faudra-t-il attendre de nouveaux chocs ?

(1) Héritage de cette histoire, les immeubles parmi les plus élevés de Venise sont toujours dans ce quartier. Du fait de l'impossibilité de construire de nouvelles habitations au sein de ce quartier à superficie réduite, les habitations s’y sont développées verticalement.

(2) Cette région a été créée par le régime communiste pour regrouper les juifs d’URSS, mais cette intention n’a soulevé l’intérêt que d’une faible partie d’entre eux. En conséquence, nombre d’habitants de cette région dite juive ne sont pas de confession juive.

(3) Der Judenstaat, Versuch einer Modernen Lösung der Judenfrage.

(4) Sur l’importance de ces réseaux, cf. Dumont, Gérard-François, Démographie politique. Les lois de la géopolitique des populations, Paris, Ellipses.

(5) Concernant l’Irak, les déplacés internes, environ 3,5 millions, sont donc très nombreux et plus nombreux que les réfugiés partis à l’étranger.

(6) Pautet, Arnaud (coordination), Moyen-Orient, Chaos et recompositions, Paris, Ellipses, 2015.

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