Merci qui ?
En 9 ans, 53 soldats français sont tombés pour le Mali
Morts pour rien...
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Nous plions bagages. La junte militaire au pouvoir à Bamako ne veut plus de nous. Elle nous préfère les russes du groupe Wagner dont l’efficacité est redoutable. Fin donc de l’opération Barkhane initiée par Hollande et poursuivie par Macron. Le chef de l’Etat aura-t-il un mot pour saluer nos morts et les soldats français qui rentrent ?
Nous nous sommes battus pour libérer Tombouctou. Nous nous sommes battus à la place de l’armée malienne qui n’existe que pour les coups d’Etat. Nous nous sommes battus, hélas, pour qu’une junte militaire puisse prendre le pouvoir à bamako.
Les colonels maliens n’ont pas eu un mot pour remercier nos soldats et saluer nos morts. Qu'allions-nous faire là-bas ? Se battre à la place de ceux qui n’étaient pas capables de se battre ?
Il fut un temps, le temps de la Françafrique, où nous faisions la pluie et le beau temps sur le continent africain, ce n’était pas toujours joli.
Nous favorisions et organisions des coups d’Etat. Nous installions au pouvoir des hommes qui étaient presque toujours des militaires, qui nous étaient dévoués. Parfois ils étaient renversés par d’autres qui à leur tour, faisaient allégeance à la France.
Tout ça avait un relent post-colonial. Si vous voulez savoir ce que fut la Françafrique, regardez L'État sauvage, un beau film dont le titre dit tout. Et qui s’applique au Mali d’aujourd’hui.
Les chefs militaires de ce pays ont éprouvé le besoin d’être colonisés par les Russes. Ils sont effectivement libres de choisir leur colonisateur et nous sommes libres de dire “merde” à la junte malienne !
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