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Emmanuel Macron sur TF1 : une cartouche de plus dans une séquence de communication à la peine...
©CHRISTOPHE SIMON / POOL / AFP

Reconquête

Mercredi soir, le Président était sur le Charles de Gaulle et a répondu à une interview télévisée diffusée par TF1. L'occasion de tenter de redorer son blason, tout en jouant la carte de l'humilité. Emmanuel Macron a concédé ne pas avoir "réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants".

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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A quatre jours d'une manifestation nationale qui s'annonce d'ampleur mais dont nul ne peut prédire si  elle va se prolonger et comment, ni sur quoi elle peut déboucher, l'exécutif tente de désamorcer le ras le mouvement à grand renfort d'annonces, et de communication...  Edouard Philippe a entamé la séquence sur RTL mercredi matin en détaillant  les "mesures d'accompagnement" pour la transition énergétique en faveur des plus modestes,-des mesures élaborées à la hâte pour tenter de désamorcer la colère incarnée par les Gilets Jaunes, et  Emmanuel Macron au 20H de TF1, s'est exprimé en  direct du porte-avions Charles de Gaulle, pour toucher un maximum de Français. Il s'agit de déployer les grands moyens pour tenter de convaincre des Français en plein désamour avec leurs dirigeants. C'était, soit dit en passant, la cinquième ou la sixième interview du Chef de l'Etat en une semaine .

La mise en scène et le cadre - solennel : un rappel de la grandeur de la France) - ont été choisis pour "représidentialiser" Emmanuel Macron après son "retour à la base" dans l'Est et le Nord de la France. Son itinérance mémorielle a été entrecoupée d'interpellations par des "Français en colère" face à la hausse des carburants et de la CSG. Emmanuel Macron a reconnu la colère, voire "l'addition des colères". Il dit en avoir tiré les leçons: les Français veulent de l'écoute, " du respect et de la considération". Il leur en apporte mais les invite à la "méfiance" car, explique-t-il, "ces colères sont attisées par certains : la France Insoumise, une partie des socialistes" et pour lui..."ça ne fait pas un projet pour le pays"...  Et puis, parmi ceux qui jettent de l'huile sur le feu "certains" (encore!) " sont en train de s'opposer à ce qu'ils avaient eux-mêmes voté. Et de dénoncer ceux qui veulent à la fois plus d'emplois publics et payer moins d'impôts : "comment on fait ? Bonjour tristesse et salut la cohérence"! Là , Emmanuel Macron  regarde plutôt du coté des Républicains ! En passant il décroche un tâcle aux Collectivités Locales, dénonce un" poujadisme contemporain", et assure qu'il " maintient le cap : "Je considère que le constat que j'ai fait il y a un an et demi, et sur lequel j'ai été élu, est le bon... Est-ce que je considère que le gouvernement a fait une erreur stratégique? Non. Est-ce que je considère qu'il faut changer de ligne? Non". C'est pourquoi, au nom de la transition énergétique il assume l'augmentation du prix des carburants et singulièrement du diesel, même si les taxes ne vont qu'en partie dans l'escarcelle de la dite transition et qu'elles sont justement au coeur de la colère des automobilistes. Mais comme rien ne serait pire que de baisser les bras et de reculer , Emanuel Macron affirme qu'il  continuera les réformes (-assurance chômage, retraites). N'a-t-il pas été élu pour cela? Edouard Philippe l'avait dit crûment le matin ; "ce pays crève de ne pas avoir été réformé". Emmanuel Macron veut donc rattraper le temps perdu pour " transformer" la France. Et pourtant il sait  que la tâche sera d'autant plus compliquée qu'il  n'a  "pas réussi à réconcilier  le peuple français avec ses   dirigeants ...Cela me touche profondément"...même si "ce divorce, on le voit dans toutes les démocraties occidentales, il m’inquiète. Je l’ai vu sur le terrain. Je veux que l’on y réponde. Ce sera au coeur de mon action dans les jours, les mois qui viennent " Comment ? Le Président de la République est dans la quadrature du cercle : mettre en oeuvre des réformes impopulaires qu'il juge "bonnes" pour le pays  tout en tentant de renouer avec les Français et juguler l'impopularité.  Le contexte  se complique encore parce que les réformes qui se voulaient emblématiques et qui avaient l'assentiment des Français comme la suppression de la taxe d'habitation , ou la baisse des charges sociales, sont cannibalisées par le prix des carburants, et une forme de ras le bol général dont la France a le secret. Pour l'heure il tente le colmatage en maniant la carotte et le bâton : des  mesures en faveur des " gros rouleurs" (au diesel) :  augmentation de la prime de conversion à la voiture propre, chèque énergie...,et des rappels à l'ordre, voire des menaces de sanctions en direction de ceux qui tenteraient de bloquer la circulation samedi. Et que ça roule !!!! 

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